Ces formations promettent d'allier apprentissage et plaisir. Salons de thé, dégustations de vins, repas ou mangas...
Tea time !
Deux heures par semaine pour apprendre une langue dans une atmosphère plus détendue. C'est l'objectif des salons de thé (tea times en anglais), proposés dans quatre langues (anglais, français, espagnol, japonais) depuis l'automne 2010 par l'école CLC Montréal (Connexions Langue et Culture, ou Culture & Language Connections en anglais). «L'idée était de recréer un environnement naturel de communication, comme un café, afin que les gens puissent échanger entre eux dans la langue cible», souligne Marc-André Bélisle, coordinateur des partenariats d'affaires pour CLC Montréal. C'est pourquoi l'école a mis en place des séances hebdomadaires, les salons de thé, pouvant accueillir jusqu'à une trentaine de personnes. «Cet atelier est accessible à tout le monde. Si les thématiques sont librement décidées par les participants, un facilitateur, dont la langue maternelle est la langue enseignée, est là pour engager la discussion et corriger les erreurs», ajoute Marc-André Bélisle. Selon lui, «cet environnement convivial permet aux gens d'apprendre une langue et d'échanger sans que leurs erreurs n'aient de conséquences réelles, comparativement à un environnement de cours où l'on ressent souvent un besoin de performance». L'autre avantage ? La formule développe aussi l'esprit d'équipe et de communauté, puisque les participants apprennent à se faire confiance. «Grâce au tea time, on remarque que l'obstacle pour prendre la parole est bien souvent le manque de confiance des gens en eux», ajoute M. Bélisle.
À l'école, la formule fonctionne sur la base de dons, dont le montant n'est pas imposé. À noter que les salons de thé sont aussi offerts en entreprise, à un coût de 50 $ la séance d'essai puis de 75 $ l'heure pour un groupe.
Le langage du social chit-chat
Pratiquer l'anglais autour d'un bon verre de vin ? C'est ce que propose ELAM Montréal, en s'associant avec la sommelière Marie-Josée Beaudoin, de la firme Patrice Pâtissier, par l'intermédiaire de son atelier «Wine Appreciation +». «Il s'agissait d'une belle occasion de faire d'une pierre deux coups, en mariant l'apprentissage d'un langage à une dégustation de vins, avec tout le vocabulaire qui lui est lié», explique Paule Grenier, associée principale chez ELAM Montréal. Destinées aux gens d'affaires qui doivent assister à des dîners ou des cocktails, ces dégustations visent avant tout à développer leur langage de socialisation tout en prenant du bon temps ! «La force, c'est vraiment d'aller chercher ce langage spécifique au réseautage. Car souvent, les ingénieurs savent par exemple parler de ponts et de chaussées, mais bloquent lorsqu'ils en viennent aux dîners d'affaires», ajoute Mme Grenier. Les participants commencent par recevoir un fascicule avec le langage spécifique aux vins, afin de pouvoir démarrer une conversation. Le public visé ? Les personnes possédant un niveau d'anglais intermédiaire, capables d'être fonctionnelles dans la langue. «Il n'est pas nécessaire d'avoir de connaissances en vin, car il s'agit d'une initiation», précise Paule Grenier.
Cet atelier de 2 h 30 est offert en petit groupe de huit participants maximum, au coût de 100 $ par personne.
L'ELAM propose également une seconde formule originale : les «Google Hangouts». Le principe ? Avec un abonnement mensuel (34 $), les étudiants peuvent participer une à deux fois par semaine par petits groupes (quatre personnes) à une discussion en anglais de 45 minutes, accessible sur téléphone intelligent, tablette ou ordinateur grâce au service de messagerie et de visioconférence Google Hangouts. «L'avantage, c'est que les étudiants peuvent participer et apprendre du vocabulaire tout en étant assis tranquillement à la maison», ajoute Paule Grenier.
Bon appétit ! en espagnol...
Si vous appreniez à parler espagnol autour de tapas, paellas et autres gaspachos ? C'était l'idée de l'école Espagnol sans limites lorsqu'elle a lancé, en 2006, ce nouveau concept d'activité en groupe. «On avait vu des écoles de danse organiser des soirées pour s'exercer après les cours, et on s'était dit : pourquoi ne pas faire la même chose sur le plan de la langue ? Les gens pourraient venir parler tout en ayant quelqu'un pour les corriger, le tout dans un climat décontracté, en dégustant de la cuisine locale», reprend Dany Alvarado, directeur de l'école. Une immersion à la fois linguistique, culturelle et gastronomique, puisque ces repas offrent la possibilité aux participants de découvrir les menus et ingrédients en espagnol. «C'est intéressant, car cela permet aussi à des personnes qui ne s'étaient pas rencontrées à l'école de tisser des liens et de nouer des amitiés», annonce Dany Alvarado.
Pour accéder à ce cours, nul besoin d'avoir un niveau avancé ! «C'est aussi très motivant pour les personnes qui commencent l'espagnol, car elles peuvent recevoir des conseils des participants plus avancés qui sont déjà passés par le même processus», explique Dany Alvarado. Les rendez-vous ont lieu tous les vendredis, de 6 h à 8 h, dans des restaurants espagnols ou latino-américains. «On peut accueillir jusqu'à 25 ou 30 participants. Nous demandons aux gens de réserver afin d'avoir suffisamment d'intervenants pour les encadrer», glisse Dany Alvarado. Les groupes se réunissent une fois par semaine (sur réservation), sauf le dernier vendredi du mois, qui est consacré à une autre activité, le ciné forum. À cette occasion, l'école projette un film espagnol ou latino-américain suivi d'un débat avec le public.
10 $ par activité ou 35 $ pour une carte de cinq activités. Quant au budget pour le restaurant, il peut varier de 5 à 50 $, en fonction du lieu.
Le japonais grâce aux mangas
Et si vous appreniez le japonais grâce à... des mangas ? Créée en février 2014, l'école Manga Montréal propose des cours de japonais basés sur cet art, grâce à une enseignante, Azusa Matsumoto, à la fois dessinatrice de mangas et professeure. Une occasion de voir la culture nippone autrement ! «Mme Azusa a constaté que les élèves avaient souvent un intérêt pour le japonais et sa culture, mais qu'ils apprenaient rarement le langage de tous les jours dans les cours classiques», dévoile Tarek Kassem, membre du comité consultatif de Manga Montréal. C'est pourquoi l'école a décidé de prendre les mangas comme support pédagogique : «Les BD japonaises illustrent la vie de tous les jours. On y retrouve la plupart du temps des valeurs telles que le travail en équipe, l'entraide, ainsi que des scènes et expressions de la vie quotidienne», résume-t-il.
Depuis son lancement, ces cours comptent déjà une cinquantaine de participants. «En étant ludique, cette méthode permet de conserver la motivation des élèves qui peuvent parfois trouver l'apprentissage des caractères japonais un peu fastidieux», avance Tarek Kassem.
Une séance de 1 h 30 par semaine, au coût de 450 $ pour un trimestre (en incluant le matériel ainsi qu'une dégustation de thés et de pâtisseries japonaises).