Les FNB apportent la simplicité à prix modique aux investisseurs. Encore faut-il s'assurer de bien les utiliser pour pleinement profiter de leurs avantages. Voici les meilleures pratiques à adopter afin que les FNB vous aident à atteindre vos objectifs de placement.
1. Ne jugez pas un FNB par son étiquette
Il ne faut pas se fier à l'appellation de chaque FNB pour faire ses choix, dit Constantine Kostarakis, président de Summum Investment Management.
«L'investisseur se doit d'aller voir comment le FNB qui l'intéresse est construit et ce qu'il contient. Il peut ainsi voir s'il correspond vraiment au placement recherché et s'il sert bien sa stratégie», explique le gestionnaire de portefeuille.
Un FNB d'actions canadiennes peut contenir plus d'actions américaines que souhaité, par exemple.
De plus en plus de FNB ne calquent pas les indices et ne procureront donc pas la performance du marché que les investisseurs recherchent avec ces produits.
Un FNB «à faible volatilité», même s'il est rassurant à première vue, peut par exemple entrer en conflit avec la répartition existante du portefeuille, en déséquilibrant la part qu'occupe chaque catégorie d'actifs.
Ainsi, les investisseurs présument toujours que les FNB sont très diversifiés. Là encore, il faut faire ses devoirs, dit M. Kostarakis.
Même dans la catégorie populaire des FNB de dividendes, ces produits n'offrent peut-être pas la diversité recherchée. Ainsi, un peu plus de la moitié de l'iShares Canadian Select Dividend Index ETF (Tor., XDV) est constitué de titres du secteur financier, tandis que l'iShares S&P/TSX Canadian Dividend Aristocrats Index ETF (Tor., CDZ) est mieux réparti.
Kim Inglis, conseillère chez Canaccord Genuity Wealth Management, cite en exemple l'iShares S&P/TSX Capped Energy Index ETF (Tor., XEG), qui est dominé par Suncor et Canadian Natural Resources. Le FINB BMO équipondéré S&P/TSX pétrole et gaz (Tor., ZEO), en revanche, donne un poids égal à chacun de ses titres et est plus équilibré, dit-elle.
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2.Ne courez pas après la performance
Trop d'investisseurs choisissent leurs FNB parmi ceux qui ont donné les rendements récents les plus élevés, rendements qu'ils extrapolent dans le futur.
Les FNB doivent avant tout s'insérer dans un plan de match afin de donner au portefeuille le rendement espéré des différentes catégories d'actifs, à long terme.
«Il ne faut pas se fier aux rendements passés, mais comprendre en quoi tel ou tel FNB sert la stratégie de placement», dit Ian Gascon, président de Placements Idema.
M. Kostarakis suggère d'avoir le réflexe de se demander, en premier lieu, d'où provient le rendement élevé d'un FNB performant.
«Est-ce l'effet de levier d'un FNB qui amplifie ses rendements en utilisant la dette ou un rebond après une chute des cours ?»
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3. Visez la simplicité, votre meilleur allié
En multipliant l'achat de FNB spécialisés, les investisseurs en viennent à se transformer en gestionnaires actifs de fonds commun de placement, tout en augmentant leurs frais.
Avec des FNB nichés, le portefeuille d'origine devient plus spéculatif et plus volatil.
Lorsque certains fonds nichés ne donnent pas les résultats escomptés, cela peut inciter l'investisseur à négocier davantage.
«Les FNB de denrées agricoles, d'imprimeurs 3D ou de pétrole peuvent paraître séduisants au moment où ils sont populaires, mais dans les faits l'investisseur s'éparpille et s'éloigne des fondations mêmes du placement indiciel», avertit Dan Hallett, vice-président de HighView Financial Group.
Du coup, l'investisseur perd ce que les FNB ont de mieux à offrir, un accès passif aux grandes catégories d'actifs à prix modique, pour saisir le plus fidèlement possible leur rendement à long terme. M. Hallett soutient qu'un investisseur peut très bien s'accommoder d'aussi peu que de cinq à six FNB et payer des frais totaux inférieurs à 0,30 %.
Un tel portefeuille couvre chaque grande catégorie d'actifs, les actions et les obligations, et peut inclure des FNB complémentaires pour ajouter à la diversification, par exemple un fonds d'actions mondiales ou un fonds de titres à faible capitalisation.
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4. Évitez de trop négocier
Les FNB se négocient en Bourse toute la journée, comme les actions. Il est donc tentant de réagir aux fluctuations des marchés pour profiter des mouvements à court terme ou pour s'en protéger.
Pourtant, plus on négocie, plus l'avantage des frais modiques des FNB disparaît, rappelle Ian Gascon, de Placements Idema.
Chaque transaction suscite en effet des commissions qui gonflent très rapidement les coûts annuels de gestion de portefeuille.
Les commissions ne sont pas le seul facteur en jeu ; en effet, chaque transaction présente aussi un coût d'opportunité qui peut gruger le rendement à long terme.
Acheter ou vendre un FNB engage en effet deux décisions distinctes qui peuvent se retourner contre l'investisseur, si le placement acheté recule et si le placement vendu continue de s'apprécier, dit Dan Hallett, de HighView Financial.
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5. Ne pas confondre volume et facilité de négociation
Les investisseurs croient à tort que plus le volume négocié d'un FNB est élevé plus il est «négociable», indique Kim Inglis, conseillère chez Canaccord Genuity Wealth Management.
C'est plutôt la négociabilité des actions et des obligations dans lesquelles le FNB investit qui donne au produit sa facilité de négociation, dit la conseillère.
Des teneurs de marché, embauchés par les fournisseurs de FNB, créent et rachètent constamment des parts de FNB, en fonction des achats et ventes réalisés par les investisseurs, indique aussi Daniel Straus, de la Financière Banque Nationale.
Ces teneurs de marché achètent et revendent aussi les titres à l'intérieur du FNB, pour les apparier à la demande en ce qui concerne les parts du FNB en question.
Un fonds facilement négociable affichera donc un écart d'un à trois cents entre son cours acheteur et son cours vendeur. Plus cet écart est grand, moins un fonds est considéré comme «négociable». Dans ces cas, il faut encore mieux planifier le moment et le prix que l'on veut payer à l'achat et recevoir à la revente pour s'éviter de mauvaises surprises, dit Mme Inglis.
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6. Évitez de négocier à l'ouverture et à la clôture de la Bourse
Pour acheter et vendre un FNB, il est préférable de négocier entre 9 h 40 et 15 h 40, parce que les cours des fonds ne reflètent pas parfaitement la valeur de leurs placements sous-jacents, en début et en fin de séance. Il peut y avoir un décalage entre les cours des FNB et ceux de leurs titres sous-jacents, en raison de l'écart entre le cours de clôture et le cours d'ouverture des Bourses dans deux fuseaux horaires.
«Sans entrer dans les détails techniques, les teneurs de marché engagent moins de capital en début et en fin de séance dans le mécanisme prévu de création et de rachat des parts des FNB, parce que les cours sont plus instables», explique Alan Green, vice-président de BlackRock Canada.
Chaque fois qu'un teneur de marché est incapable d'acheter en temps réel les titres sous-jacents, l'écart entre le cours acheteur et le cours vendeur est susceptible de s'amplifier. La prime et l'escompte par rapport à la valeur liquidative du FNB sont aussi susceptibles d'être plus importants.
«Tout bon investisseur devrait appliquer cette règle pour partir du bon pied avec ses FNB», recommande aussi Dean Allen, chef de la gestion des produits chez Placements Vanguard Canada.
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7. Utiliser des ordres à cours limité seulement
Plusieurs experts consultés s'accordent pour dire que l'investisseur devrait donner à son courtier un ordre à cours limité pour acheter ou vendre un FNB.
Un tel ordre, au lieu de l'habituel ordre au marché, protège l'investisseur en fixant le prix plancher qu'il veut payer pour son FNB (par exemple 10 000 $ dans le FNB qui copie le S&P/TSX 60 [Tor., XIU]) ainsi que le prix plafond lorsqu'il veut vendre.
«Un ordre au marché assure une transaction rapide, mais un ordre à cours limité garantit à l'investisseur un meilleur contrôle de la transaction», fait valoir Dean Allen, de Placements Vanguard Canada.
Cette pratique est particulièrement utile lorsque les marchés sont volatils.
M. Allen recommande de placer son ordre le plus près possible des cours acheteur et vendeur affichés pour améliorer les chances que la transaction soit exécutée efficacement.
Ça peut sembler une peccadille par rapport au rendement d'un placement que l'investisseur compte conserver longtemps, mais ce n'est pas négligeable quand on sait qu'un FNB peut coûter aussi peu que 0,05 % en frais de gestion annuels. «Dans un ordre au marché donné à l'ouverture des Bourses, on peut parler d'une différence de 2,5 % si la transaction s'effectue à 19,50 $ ou à 20,50 $ par rapport au cours de clôture de la veille de 20 $», précise John DeGoey, vice-président de Burgeonvest Bick Securities.
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8. Faites attention aux frais de change
Autant que possible, les investisseurs devraient aussi éviter de convertir des dollars canadiens en dollars américains pour se procurer des FNB américains, parce que les frais de taux de change sont très élevés chez les courtiers.
«Certains investisseurs préfèrent les FNB inscrits à la Bourse américaine, pour leurs frais plus modiques, mais ça reste une proposition coûteuse s'ils doivent convertir des dollars canadiens en dollars américains à chaque fois», dit M Hallett.
L'écart entre le taux vendeur et le taux acheteur d'une devise peut atteindre 4 %. Un FNB canadien qui calque un FNB américain ciblé ou lui ressemble peut être une solution de rechange, dit-il, d'autant que les frais des FNB canadiens reculent sans cesse.
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