La Banque du Canada a maintenu comme prévu son taux d’intérêt directeur à 1 % pour la 18e fois depuis septembre 2010, mais a martelé son letmotiv: il sera éventuellement nécessaire de réduire la détente monétaire, d'autant plus que la croissance devrait s'accélérer au cours des prochains mois après avoir subi une faiblesse passagère.
Les responsables de la politique monétaire de la banque ne semblent pas avoir été ébranlés par les récentes données économiques. La semaine dernière, Statistique Canada indiquait que le PIB réel du Canada n'a progressé que de 0,6 % entre juillet et septembre, un rythme bien inférieur à celui de 0,9 % prévu par les économistes et à la cadence de 1,8 % enregistrée au trimestre précédent.
Ils soulignent que l’économie a connu une faiblesse temporaire au troisième trimestre à cause de perturbations dans le secteur de l’énergie.
Les responsables de la banque centrale ne se montrent pas non plus inquiétés outre mesure par les nombreux signes de ralentissement dans le secteur immobilier. «Même si le fardeau de la dette des ménages continue de s’alourdir, la progression du crédit aux ménages a ralenti. Il est trop tôt, cependant, pour déterminer si la modération de l’activité dans le secteur du logement et de la croissance du crédit sera soutenue.»
Bref, même si le rythme de l’économie est légèrement plus faible qu'anticipé et que le très important secteur immobilier risque de contribuer de façon plus modérée à la croissance, la Banque du Canada s’attend à ce que l'économie regagne en vitesse dans les prochains mois.
Les locomotives de la croissance
L’équipe du gouverneur Mark Carney prévoit que la consommation et les investissements des entreprises seront les deux locomotives de la croissance. En revanche, elle souligne que les exportations canadiennes devraient continuer d’être limitées par la faiblesse de la demande étrangère et les défis qui subsistent sur le plan de la compétitivité.
Sans fournir d'indices sur le moment où il sera «nécessaire» de relever les taux d'intérêt, Mark Carney a une fois de plus insisté sur son intention de resserrer les conditions de crédit au pays lorsque le moment sera propice.
«Au fil du temps, une réduction modeste de la détente monétaire sera probablement nécessaire, de façon à atteindre la cible d’inflation de 2 %. Le moment et le degré de toute réduction seront évalués avec soin, en fonction de l’évolution économique à l’échelle internationale et nationale, y compris l’évolution des déséquilibres dans le secteur des ménages», ont indiqué les dirigeants de la banque centrale dans un communiqué.
Le dollar canadien semble bien réagir aux propos de Mark Carney. Vers 9h45, le huard gagne 0,026 $ face à la devise américaine pour se négocier à 1,0078 $ US.