Québec a accordé une contribution financière non remboursable de 5 M$ pour appuyer le projet d'expansion des activités de GMCR dans la métropole. Un investissement qui se justifie entre autres par le fait que l'entreprise était courtisée par de nombreuses juridictions, dont le Tennessee.
«Cet investissement justifie le maintien de son siège social canadien au Québec», a affirmé la première ministre Pauline Marois, présente lors de la conférence de presse.
Sylvain Toutant, président de GMCR Canada, s'est fait plus direct. «On pense toujours aller ailleurs, mais l’appui du gouvernement a fait la différence.»
Lisez notre texte Quartier du café: Green Mountain investit 55 M$ et crée 180 emplois à Montréal.
La ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, Élaine Zakaïb, rappelle que l'usine de Montréal était en compétition avec sept autres emplacements pour obtenir une modernisation de leurs installations, dont une au Tennessee.
Cette histoire n'est donc pas sans rappeler le transfert des activités de l'usine Electrolux de l'Assomption (Lanaudière) vers le même état américain.
Des capacités démultipliées
GMCR injectera 55 M$ sur trois ans pour mettre ses installations à jour et commercialiser de nouveaux produits. Cet investissement, explique l'entreprise, permettra de moderniser les installations de torréfaction, d’ajouter de nouvelles lignes d’emballage de haute performance, de rénover les infrastructures de café vert et d’élargir le portfolio de production traditionnel vers de nouveaux breuvages pour les systèmes Keurig.
L'entreprise du Vermont a aussi conclu une entente avec Metro et Super C afin de fabriquer leurs dosettes de café de marque privée « Irrésistible ». L'épicier Sobeys, société mère des IGA au Québec, sera aussi client de GMCR avec leur étiquette « Sensation ».
En outre, la capacité de production devrait augmenter considérablement. L'entreprise estime que sa production annuelle de dosettes devrait passer de 900 millions actuellement à 2 milliards d'unités, d'ici trois ans. «Nous croyons que cet objectif devrait être atteint d'ici un an et demi, révèle Cynthia Shanks, première directrice, communications corporatives et excellence au travail chez GMRC. Disons que nos ententes avec Metro et Sobeys ont de quoi nous motiver!»
Sylvain Toutant, PDG de GMCR Canada, a expliqué que cet investissement permettra le maintien et la création de 180 emplois, de même que l’optimisation de la production de boissons au Canada. «Ce projet est d’autant plus significatif qu’il aura un impact majeur sur la pérennité de nos opérations dans la métropole.»
Souveraineté alimentaire
Souveraineté alimentaire
Pauline Marois a profité de l'annonce pour souligner que la contribution de son gouvernement s'inscrit parfaitement dans sa politique de souveraineté alimentaire. «Si chaque ménage québécois achetait pour 20 $ de plus par semaine de produits d'ici, le Québec augmenterait sa croissance de 2 % par année.»
«On ne peut donc qu'encourager ce type d'investissements», a dit Élaine Zakaïb, justifiant ainsi l'intervention de son gouvernement dans l'économie. D'ailleurs, Québec estime que la modernisation de l'usine de Saint-Michel rapportera 30 M$ au trésor public québécois sur 10 ans.
Petite révolution
Les systèmes d’infusion une tasse à la fois, tels Keurig et sa rivale Nespresso, transforment actuellement le marché du café un peu partout dans le monde. Après avoir conquis l'Europe, ces systèmes réalisent une importante percée au Canada et aux États-Unis.
Toutefois, plusieurs questions environnementales subsistent. C'est que les dosettes ne sont pas totalement recyclables. «Nous faisons un véritable effort en ce sens », se défend Sylvain Toutant. Des explications qui suffisent à Mme Zakaïb, «GMRC est carboneutre et ils tentent vraiment de réduire leur empreinte environnementale», soutient-elle.
Quant à la provenance du café, dont les stocks ne sont pas totalement certifiés équitables, la ministre déléguée se fait rassurante. « Cette entreprise est celle qui achète le plus de café équitable, ce n'est pas parfait, mais c'est certainement un pas dans la bonne direction. »