Le numéro deux américain du pétrole, Chevron, a annoncé vendredi un bénéfice net en baisse de 6% à 7,2 milliards de dollars pour le deuxième trimestre à cause de la baisse des prix du pétrole, mais qui est malgré tout supérieur aux attentes.
Par action, le bénéfice est ressorti à 3,66 dollars là où les analystes anticipaient 3,24 dollars. Le chiffre d'affaires a reculé de 10% à 60 milliards de dollars, de meilleures recettes de raffinage n'ayant que partiellement compensé une nette baisse des ventes de pétrole brut.
Bank of America Merrill Lynch estime que le bénéfice dépasse les attentes à cause "d'un effet de change positif et de ventes d'actifs".
"Nos résultats du deuxième trimestre et les flux de trésorerie ont été parmi nos plus élevés jamais connus, même avec des prix du pétrole plus faibles", a commenté le PDG, John Watson.
"Malgré la faiblesse actuelle de l'économie mondiale, nous continuons à investir dans les projets de long terme", a-t-il ajouté.
Le groupe a rappelé qu'il avait obtenu une part de 50% dans un bloc de gaz de schiste en Ukraine ainsi que des concessions d'exploration à terre et en eaux profondes dans le Golfe du Mexique.
La production du groupe a reculé à 2,62 millions de barils équivalent pétrole contre 2,69 barils un an plus tôt.
La montée en puissance de la production en Thaïlande, aux Etats-Unis et au Nigeria a été plus que compensée par des baisses de production de champs matures et la fermeture du champ de Frade au Brésil, où le groupe a subi une fuite dans une installation offshore et où il est accusé d'avoir causé une marée noire par négligence.
Les bénéfices de la division d'exploration et production ont reculé de 32% aux Etats-Unis à 1,32 milliard de dollars et de 17% à 4,30 milliards de dollars à l'international, à cause du recul des prix du pétrole sur la période de la baisse de la production.
Dans la division de raffinage et marketing, le géant pétrolier a poursuivi les "cessions d'actifs non stratégiques, tout en travaillant sur de nouveaux investissements de croissance", a ajouté M. Watson.
Les bénéfices de la division ont bondi de 42% à 802 millions de dollars.
Le groupe a par ailleurs racheté pour 1,25 milliard de dollars de ses propres actions au deuxième trimestre.
Ses dépenses d'exploration et d'investissement pour les six premiers mois de l'année ont augmenté à 14,2 milliards de dollars contre 13,4 milliards un an plus tôt.
L'action de Chevron reculait de 0,23% à 108,02 dollars à la mi-séance.
Lors d'une conférence d'analystes, le patron de Chevron a fait état de "retards" dans un projet de gaz naturel liquéfié en Angola, précisant que les débuts de la production étaient attendus "en septembre".
Il a longuement insisté sur les difficultés du site de gaz naturel liquéfié de Gorgon en Australie: "nos coûts sont sous pression en raison d'une hausse de 20% du dollar australien" comparé au dollar américain, mais M. Watson a insisté sur le potentiel économique de ce projet à long terme.
Interrogé sur le potentiel du gaz de schiste en Europe, il a indiqué ne "pas avoir changé d'avis sur ce sujet", précisant miser plutôt sur la "prochaine décennie" dans cette région.
Par ailleurs, l'amende infligée à Chevron par un tribunal équatorien pour atteinte à l'environnement a été augmentée d'un milliard de dollars, à 19 milliards de dollars, par une cour d'appel qui a corrigé "une erreur de calcul", selon une source judiciaire.