Malgré son caractère cyclique, l'industrie aérienne canadienne pourrait poursuivre en 2015 sa croissance de 2014.Au cours de la dernière année, les deux principaux transporteurs (Air Canada et WestJet) ont réussi à accroître leur offre globale de sièges de 8 %, tout en parvenant à enregistrer une croissance des revenus, une amélioration des marges et une augmentation de leurs bénéfices par action.
Cette performance pourrait très bien se renouveler en 2015, selon l'opinion des analystes répertoriés par l'agence Bloomberg. Ceux-ci recommandent majoritairement l'achat des titres de transporteurs canadiens, prévoyant des rendements en Bourse qui varient de 8,3 % à 51,8 % au cours des 12 prochains mois.
Encore profite à WestJet
Le plan de croissance de WestJet (Tor., WJA, 34,04 $), dont le déploiement a commencé en 2014, continue de promettre des possibilités de rendements pour les investisseurs. Encore, la nouvelle filiale régionale de WestJet, responsable de 50 % de sa croissance en 2014, devrait s'étendre de plus belle en 2015.
L'analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, prévoit que le transporteur de Calgary accroîtra ses revenus de 6 % et son bénéfice par action de 21 %, profitant au passage de la chute des prix du carburant et des revenus liés aux nouveaux frais pour le premier bagage, deux coups de pouce évalués à 200 millions de dollars.
BMO prévoit un cours cible de 39 $, qui laisse espérer un gain potentiel de 20,9 % sur 12 mois. Les analystes sondés par Bloomberg prédisent une croissance moyenne du titre de 8,3 %.
Air Canada étend sa toile
Air Canada (Tor., AC, 12,00 $) laisse aussi espérer des gains boursiers, tandis que le transporteur national continuera aussi d'accroître sa capacité en 2015, tout en réduisant ses coûts d'exploitation, ce que lui permet le déploiement de ses nouveaux Boeing 787.
Après avoir accru le nombre de sièges disponibles de 8 % en 2014, Air Canada prévoit augmenter sa capacité d'encore 10 % en 2015, principalement grâce à Rouge, sa filiale à bas prix, responsable de 55 % de cette croissance.
Résultat : BMO prévoit une croissance des revenus de 6,1 % en 2015 et un bénéfice par action de 39 % plus élevé qu'en 2014, le tout assorti d'une cible de 14,50 $ ou un potentiel de rendement de 29,7 %. Quatorze des 17 analystes sondés par Bloomberg recommandent l'achat du titre avec un potentiel d'appréciation de 20 %.
Transat A.T. à l'épreuve
Selon Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, cet accroissement du trafic aura inévitablement pour conséquence de contenir l'inflation sur les prix et la rentabilité de la société Transat A.T. (Tor.,TRZ.B, 9,12 $), un voyagiste davantage qu'un transporteur.
Néanmoins, l'analyste Corey Hammill, de Paradigm Capital, maintient sa recommandation d'achat puisque de nouvelles réductions de coûts, une plus grande flexibilité de la flotte et des ventes supérieures à celles des hivers passés permettront à l'entreprise montréalaise de contrecarrer la menace de nouvel accroissement de la concurrence. Plus tiède, M. Doerksen a réduit sa cible à 9,50 $ au début de décembre, pour une appréciation modeste de 1 % sur un an.
Rebond de Bombardier ?
Pour sa part, le titre de Bombardier (Tor., BBD.B, 4,20 $) souffre du niveau d'endettement élevé, des dépenses importantes et de risques d'exécution élevés associés aux programmes CSeries, Learjet 85 et Global 7000/8000 de sa division aéronautique. Cette dernière ne compte plus que pour le quart de sa valeur en Bourse. Sa division transport, qui vaut les deux tiers restants selon BMO (3,00 $ à 3,50 $), compense grâce à une hausse estimée de ses revenus (5 %) et à des perspectives améliorées de rentabilité en 2015.
Les 25 analystes sondés par Bloomberg sont partagés en ce qui concerne le titre de Bombardier. Du nombre, 11 recommandent d'acheter le titre, 10, de le conserver, et 4, de le vendre, avec un potentiel de rendement de 6,0 %. Au cours des 12 derniers mois, les investisseurs qui l'ont détenu ont vu leur rendement décliner de 7,2 %.