Que faire avec les titres de Canadien Pacifique, George Weston et Intact? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadien Pacifique (CP, 92,26 $) : à quoi s’attendre de Hunter Harrison le 4 décembre
L’action de Canadien Pacifique est près d’un sommet historique, mais il ne faut pas sous-estimer la capacité de Hunter Harrison, son nouveau président texan, d’inspirer plus de conviction dans le potentiel du transporteur ferroviaire, fait valoir Cherilyn Radbourne, de Valeurs mobilières TD.
M. Hunter animera sa première rencontre annuelle avec les analystes les 4 et 5 décembre prochains. Celui qui a délogé Fred Green dans un putsch piloté par l’activiste William Ackman, pourrait dévoiler comment il compte réduire de 77 % à 65 %, le ratio d’exploitation de CP d’ici 2015.
Cette mesure d'efficacité représente le montant de dépenses requises pour générer un dollar de revenu.
« Les objectifs de CP sont très ambitieux si l’on se fie aux revirements récents de CSX et de Union Pacific. CP ne pourra pas tirer profit d’une hausse de ses tarifs au renouvellement de contrats avec ses clients comme dans leur cas », explique Mme Radbourne.
L’analyste se dit ouverte à revoir ses prévisions et son opinion neutre entre le titre de CP, si M. Hunter présente un plan d’action convaincant, chiffres à l’appui, ainsi que des repères pour mesurer les progrès à partir de 2013, surtout dans un ralentissement économique.
En particulier, le société doit préciser comment elle entend contrer la hausse du déficit actuariel de sa caisse de retraite, qui diminuera son ratio d’exploitation de 1,4 % en 2013.
En attendant, Mme Radbourne recommande de conserver le titre qui s’échange à un cours supérieur à son cours-cible de 87 $.
Weston : première hausse du dividende depuis 8 ans
Weston (Tor., 62,92 $) : première hausse du dividende depuis 8 ans
Le boulanger propriétaire de Loblaw est resté muet sur ses intentions concernant les liquidités de deux milliards de dollars qui dorment sur son bilan, pour un troisième trimestre consécutif.
Pour faire patienter ses actionnaires, la société de portefeuille de la famille Weston a augmenté son dividende de 5,6 % à 0,38 $ par trimestre, pour la première fois depuis huit ans.
Non seulement Weston n’a pas encore déniché l’acquisition nord-américaine souhaitée, mais le boulanger doit combattre un recul des ventes de produits de boulangerie frais, en baisse de 4,6 % au troisième trimestre, note Trevor Bateman, de BMO Marchés des capitaux.
Ironie du sort, plus les concurrents de Loblaw gagnent des parts de marché, plus les ventes de pain de Weston en souffrent, puisque Weston tire le tiers de ses ventes de son épicier, indique Perry Caicco, de CIBC Marchés mondiaux.
Son bénéfice d’exploitation a néanmoins crû de 6,7 % grâce à une réduction des coûts.
« Faute d’acquisition attrayante, Weston pourrait verser un autre dividende spécial comme en 2011, aider Loblaw à boucler une acquisition (Canada Safeway par exemple), ou encore fermer le capital de Weston ou de Loblaw », écrit M. Bateman, qui juge la privatisation peu probable.
Tant que ces doutes persisteront, l’incertitude continuera à peser sur la société, ajoute-t-il.
David Hartley, de Credit Suisse continue de croire que le titre de Weston est un bon moyen de parier sur le redressement attendu de Loblaw, grâce aux gains de productivité de l’implantation d’un système de gestion SAP. Il établit son cours-cible à 75 $.
Après six ans de restructuration, M. Caicco doute du revirement de Loblaw. Le nouveau système de gestion arrive trop tard à son avis pour contrer la concurrence accrue de Wal-Mart et Target.
Patricia Baker, de Scotia, estime que Weston est un boulanger bien géré et bien nanti, qui procure de bons résultats dans une conjoncture difficile. Il convient aux investisseurs patients. Elle en recommande l’achat avec un cours-cible est de 71 $.
Intact Corporation financière (IFC, 62,71 $) : des objectifs réalisables
Intact Corporation financière (IFC, 62,71 $) : des objectifs réalisables
Quatre analystes sont revenus satisfaits de la rencontre annuelle de l’assureur IARD Intact.
Tous jugent que la société a bien étayé comment elle entend continuer à générer un rendement de l’avoir des actionnaires supérieur à ses semblables et exploiter sa masse critique.
Intact vise une croissance interne de 4 à 6 %, une amélioration de ses marges de 0 à 3 % et une hausse de 2 à 4 % de ses bénéfices par la gestion rigoureuse de son capital, précise Peter Rozenberg, d’UBS.
L’analyste préfère Intact aux banques dans le secteur financier, car l'assureur peut augmenter le tarif de certaines polices, tandis que la croissance des prêts des banques ralentit. Son cours-cible est de 70 $.
« Sa politique de prix, la segmentation de ses marchés, sa gestion de la hausse des réclamations liées aux catastrophes et l’intégration d’AXA Canada et de Jevco sont positives, mais à plus de deux fois sa valeur comptable, son cours est déjà juste », dit Doug Young, de Valeurs mobilières TD.
La société a convaincu Tom MacKinnon, de BMO, que sa taille lui procure des avantages compétitifs durables. Il est possible que la société surpasse ses prévisions de bénéfices de 6,60 $ en 2013, grâce à des économies dans sa chaîne d’approvisionnement et à la hausse des tarifs pour les polices commerciales. M. MacKinnon maintient sa cible de 77 $ .