Les Bourses américaines ont amorcé la semaine dans la même veine que la précédente, sur une tangente baissière. La saison des résultats trimestriels, qui sera déterminante pour l’orientation des Bourses au cours des prochains mois, prend un nouvel élan au cours des quatre prochains jours.
Aucune entreprise québécoise d’envergure ne dévoile ses résultats cette semaine. En revanche, de gros noms américains font part de leur plus récente performance, dont la société baromètre de l’économie General Electric, plusieurs banques phares, ainsi que des sociétés technos très suivies.
Google: sur sa lancée
Le poids lourd du Web Google (Nasdaq, GOOG) devrait afficher une autre bonne performance à son troisième trimestre, grâce à son moteur de recherche et aux progrès de YouTube et de Google Play, notamment.
Le géant de la recherche dévoilera ses résultats du troisième trimestre le 16 octobre après la clôture des Bourses.
Paul Vogel, analyste de Barclays, prévoit que Google dévoilera un bénéfice de 6,60$US par action sur des revenus de 16,76 milliards de dollars américains (G$).
C’est un peu plus que la moyenne des analystes, qui visent un bénéfice de 6,54$US l’action sur des recettes de 16,58G$US. Le consensus anticipe ainsi une croissance de 22% du bénéfice par action et de 11% des revenus par rapport au même trimestre il y a un an.
Rappelons que Google a affiché au deuxième trimestre sa plus forte croissance des revenus (+23%) en neuf trimestres.
Deux éléments sont à surveiller dans les résultats. Le premier: les dépenses. Google accroît ses investissements pour maintenir une forte croissance. Le deuxième facteur est l’appréciation du dollar américain. Les devises auront certainement un effet défavorable sur les résultats, puisque la société dégage 10% de ses revenus en Grande-Bretagne, et 45% de ses recettes dans le reste du monde.
Credit Suisse a placé Google sur sa liste de titres préférés le 9 octobre. L’analyste Stephen Ju voit dans l’action une combinaison attrayante de croissance et d’évaluation raisonnable.
Le titre a reculé de 2,5% depuis le début de l'année. L’action se négocie à moins de 18 fois le bénéfice prévu en 2014.
Wells Fargo: le rebond
La banque californienne Wells Fargo (NY, WFC) devrait rebondir au troisième trimestre, elle qui a mis un terme à 12 trimestres de bénéfices records et 17 trimestres de croissance du bénéfice par action au deuxième trimestre.
C’est du moins ce qu’anticipe Jason M. Goldberg, analyste de Barclays.
La société de San Francisco dévoilera ses résultats mardi vers 10 heures.
L’analyste prévoit que la banque préférée de Warren Buffett dévoilera mardi un bénéfice de 1,05$US l’action, soit trois cents de plus que l’ensemble de ses homologues.
Au même trimestre de l’an dernier, Wells Fargo avait dégagé un bénéfice de 0,99$US par action.
Dans l’ensemble, la croissance continue des prêts ainsi que les rachats d’actions devraient avoir aidé le géant bancaire à dépasser la cible moyenne des analystes au troisième trimestre, croit M. Goldberg. Cela dit, les marges d’intérêt seront à surveiller, car elles continuent d’être sous pression.
Avec un gain de 11%, le titre a surpassé tous les indices boursiers nord-américains à ce jour en 2014. Le titre se négocie à moins de 13 fois le bénéfice de 4,12$US prévu pour l’exercice 2014.
Netflix: haut en couleurs
Le chef de file de la diffusion de films par Internet Netflix (Nasdaq, NFLX) devrait encore en mettre plein la vue avec ses résultats du troisième trimestre, aidé par sa croissance internationale et une amélioration de sa performance dans son principal marché, les États-Unis.
Netflix va dévoiler ses résultats après la clôture des Bourses mercredi.
Greg Mille, de Canaccord Genuity, a relevé sa prévision de bénéfice, car le lancement plus tardif du service de Netflix dans certains pays d’Europe a réduit les dépenses de marketing, entre autres.
M. Miller s’attend donc à un bénéfice de 0,91$US par action, soit 0,17$US de plus qu’initialement. Dans l’ensemble, les analystes visent un profit de 0,94$US par action.
Il s’agirait donc d’une croissance de 80,7% si la cible est atteinte.
Les revenus, pour leur part, devraient s’établir à 1,41G$US, soit une croissance de 27% par rapport à la même période l’an dernier, prévoient en moyenne les analystes.
M. Mille croit que les investisseurs surveilleront de près la croissance du nombre d’abonnés et les perspectives pour le quatrième trimestre.
Le titre de Netflix a gagné 22% à ce jour en 2014. Compte tenu des récents soubresauts des marchés, il est plus vulnérable à une correction étant donné sa riche valorisation. Il se négocie à 117 fois le bénéfice de 3,84$US prévu pour l’exercice 2014 et à 70 fois le profit par action anticipé en 2015. Une telle évaluation laisse peu de place à l’erreur.