La plupart des analystes se disent déçus de la performance de SNC-Lavalin, au lendemain de la présentation de ses résultats annuels. Ils croient que les problèmes de réputation et les frais reliés aux enquêtes internes diminueront les profits dans les prochains trimestres, alors que l’entreprise tente de faire la lumière sur les paiements suspects de 56 millions de dollars autorisés par l’ancien pdg Pierre Duhaime.
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SNC a réalisé un bénéfice par action de 0,44 $, tandis que les experts sondés par Bloomberg prévoyaient 0,52 $ l'action.
Banque Scotia
L’analyste Anthony Zicha abaisse légèrement sa cible pour le titre, de 45 à 44 $. «Nous croyons que la valeur du titre restera sous pression jusqu’à ce que les marges bénéficiaires s’améliorent et que plus de précisions soient fournies sur les enquêtes en cours», écrit-il.
Le bénéfice par action des activités principales de génie sont de 0,28 $, alors que la Banque Scotia prévoyait 0,41 $ et que le consensus des analystes était de 0,52 $.
Selon la Banque, la marge bénéficiaire sera de 7,3 %, comparée à 8,2 % 2011, à cause des coûts liés aux enquêtes et de bénéfices plus bas en provenance de la division des hydrocarbures et produits chimiques, ainsi que de celle de l’environnement.
Anthony Zicha note que le carnet de commandes a augmenté de 4 %, à 10,5 milliards de dollars, mais que la marge bénéficiaire est en baisse de 7,8 à 6,7 %.
Financière Banque Nationale
La firme maintient sa cible de 45 $, mais se dit déçue par le bénéfice enregistré par SNC-Lavalin, tant du côté de la division de génie et construction que de celle des investissements et concessions d’infrastructures.
L’analyste Trevor Johnson se dit particulièrement désappointé par les bénéfices de cette dernière division, de 18 % sous ses attentes. «Ce secteur n’a pourtant pas été affecté par les radiations» prises par l’entreprise.
BMO Marché des capitaux
L’analyste Bert Powell maintient sa recommandation de «performance de secteur» mais abaisse sa cible de 46 à 43 $. Les résultats de l’entreprise sont en-dessous de ses attentes et des «incertitudes persistent» quant aux impacts futurs des enquêtes en cours sur les paiements suspects et les politiques d’agents commerciaux de l’entreprise.
«Nous croyons que trop peu de temps s’est écoulé depuis l’enquête interne pour croire que d’autres éléments ne viendront pas nuire à l’entreprise, écrit-il. Plus d’information émergera, et l’entreprise doit encore digérer les changements apportés à la direction avant que la confiance en l’entreprise n’augmente.»
Versant Partners
La firme maintient sa recommandation d’achat, mais abaisse sa cible de 56 à 48 $. «Nous avons abaissé notre prédiction de ratio cours/bénéfice de 15 à 12, compte tenu de la perception négative qui persiste à l’égard de l’entreprise et des nouvelles négatives qui continueront d’être publiées à son sujet, à mesure que les détails des enquêtes et les accusations contre d’anciens employés seront mis au jour.»
La firme s’attend toutefois à ce que le titre remonte à des niveaux «plus normaux», avec plusieurs autres trimestres de croissance.
CIBC Marchés mondiaux
La firme est parmi les plus optimistes quant à l’avenir de SNC-Lavalin. Sa cible pour les 12 à 18 prochains mois est à 52 $, l’une des plus élevées.
«Nous nous attendons à voir le niveau de bénéfices augmenter, particulièrement au deuxième trimestre. Nous continuons de croire que le titre est sous-évalué sous les 40 $, même s’il y a des risques à court terme liés à la mauvaise couverture.»
AltaCorp Capital
Encore plus optimiste, l’analyste Maxim Sytchev place sa cible à 56 $. Il note «plusieurs très gros contrats récemment obtenus, comme le prolongement de l’autoroute 407 en Ontario (un milliard de dollars), l’agrandissement de l’hôpital Sainte-Justine (900 millions) et AltaLink (1,6 milliard)».
«Si nous ne prenons pas à la légère les difficultés actuelles de la société avec les autorités, nous croyons que sa position dans le marché ne sera pas affectée à long terme», écrit-il. L’analyste ajoute qu’il a vu d’autres firmes aux prises avec de tels problèmes se remettre sur pied de façon satisfaisante, comme KBR, Technip, Daimler et Siemens.