L’entente entre les deux principaux actionnaires de Rona (Tor., RON, 12,03 $) ouvre la porte à divers scénarios pour créer de la valeur et laisse poindre une restructuration majeure.
Rona a embauché le consultant de renom McKinsey, en décembre, pour conseiller et appuyer les cadres de Rona dans sa transformation.
Vraisemblablement, Rona vendra divers éléments d’actifs hors du Québec, prévoit Keith Howlett, de Valeurs mobilières Desjardins.
Rona tire 45 % de ses revenus et les deux tiers de son bénéfice d’exploitation du Québec, estime l’analyste.
Une raison : Home Depot est peu présente au Québec, alors que Lowe’s n’y est pas du tout.
Lowe's : acheteur naturel des magasins à grande surface
Lowe's : acheteur naturel des magasins à grande surface
Avec des marges d’exploitation estimées à 8,5 % au Québec et de 3,3 %, hors Québec, la vente des magasins à grande surface, en Ontario notamment, redresserait rapidement les marges de la société.
« Lowe’s serait le principal intéressé, à moins que l’Américaine Menard décide de prendre pied au Canada », écrit M. Howlett.
La chaîne ontarienne Cashway Building Centers, que Rona a acquise en 2000, ne performe pas bien non plus, estime M. Howlett.
Dans l’Ouest canadien, les ex-Revy et Totem, se portent mieux.
Rona pourrait aussi convertir ses magasins corporatifs de proximité hors du Québec en magasins affiliés.
Rona compte de 165 à 760 magasins corporatifs hors du Québec, précise M. Howlett.
Rona vient de recruter un expert en immobilier parmi ses nouveaux administrateurs, le consultant britannique Barry Gilbertson, 61 ans.
L’analyste ne serait pas surpris non plus de voir Rona céder ses activités hors Québec de la division du marché commercial et professionnel.
Si Rona vendait le tout en bloc, le concurrent Wolseley serait un acheteur naturel.
Les prochaines dates à retenir
Les prochaines dates à retenir
Devant l’incertitude entourant la valeur des magasins à grande surface, M. Howlett recommande toujours de conserver le titre de Rona et y ajoute l’étiquette spéculative. Il augmente son cours-cible de 10 à 12 $.
Lundi, l’action de Rona a bondi de 5,5 % depuis l’annonce du recrutement du redresseur et spécialiste de la distribution, Robert Chevrier, à titre de président exécutif du conseil d’administration.
Outre les cinq nouveaux administrateurs nommés le 21 janvier, la société en proposera trois autres à l’assemblée annuelle du mois de mai.
Rona en dira davantage au sujet de ses priorités stratégiques lors du dévoilement de ses résultats du quatrième trimestre, le 21 février.
D’ici la fin de février, la société informera les actionnaires du degré d’avancement du recrutement du nouveau président. Actuellement, Dominique Boies, l’ex-premier vice-président et chef de la direction financière, assure l’intérim.