Le fabricant de blocs de construction Mega Brands (Tor., MB) tourne la page sur sa crise de liquiditiés qui avait entraîné une recapitalisation douloureuse pour ses actionnaires, en 2010.
Ses trois principaux actionnaires, l’assureur Fairfax Financial, le gestionnaire de fonds communs Invesco Trimark et le fondateur Victor Bertrand, injectent 53 M$ dans l’entreprise en convertissant un peu moins de la moitié des bons de souscription obtenus lors de la recapitalisation de 2010.
Cette conversion prématurée fera passer la dette de Mega Brands de 115 à 52,2 M$ et économisera à la société 6,2 M$ en frais d’intérêts par année, soit environ 0,22 $ par action.
« Mega Brands élimine une dette très coûteuse, avec un coupon d'intérêts de 10 %, qui avait été contractée au pire de sa crise de liquidités. La conversion des bons devance aussi l'émission de nouvelles actions qui aurait peser sur son titre ", explique Neil Linsdell, de Valeurs mobilières Industrielle-Alliance,
Le rachat hâtif de la moitié des débentures émises lors de la recapitalisation de 2010 gonflera les flux de trésorerie de 4,3 M$ en 2013 et de 5,2 M$ en 2014, calcule Gerrick L. Johnson, de BMO Marchés des capitaux
« Ce rachat est un vote de confiance de la part de ces bailleurs de fonds en la capacité de Mega Brands de générer à l’interne les flux de trésorerie dont elle a besoin », indique l’analyste de BMO.
Les porteurs des débentures rachetées sont en effet prêts à se priver de revenus d’intérêts de 10 % sur deux ans pour obtenir aujourd’hui des actions qu’ils auraient obtenu de toute façon à l’échéance des débentures en mars 2015 ".
L’amélioration du bilan et de la flexibilité financière de Mega Brands est favorable à la société. « Ces actionnaires parient en quelque sorte que les perspectives de l’entreprise s’améliorent suffisamment pour compenser la perte des revenus d’intérêts », écrit M. Johnson.
M. Linsdell calcule que la société dégagera des flix de trésorerie totaux de 50 M$ de son exploitation cette année en 2013 et en 2014, de quoi racheter la débenture qui échoit en mars 2015.
Atténuer la dilution
Atténuer la dilution
D'ici le 10 mai, Mega Brands offre aussi aux porteurs des bons de souscription qui restent l’option de les convertir sans paiement comptant. En échange de ce congé de paiement, les porteurs de bons de souscription obtiendront un moins grand nombre d’actions de la conversion.
Un porteur d'un million de bons par exemple aurait eu à payer 497 000 $ pour les convertir en actions, précise Neils Linsdell.
« Mega Brands offre aux porteurs de recevoir aujourd'hui en actions de Mega Brads l'équivalent de la valeur intrinsèque de leurs bons de souscription, sans avoir à faire de paiemrnt comptant », explique M. Linsdell.
Les porteurs de 23 millions des 110 millions de bons qui restent ont déjà accepté l'offre de Mega Brands. Ce sont Invesco Trimark, Lissom Investment Management, Chiefswood Holdings et Chou Associates Management.
« Cette offre envoie le message que Mega Brands pense pouvoir se passer du capital de 65 M$ qu’aurait fourni la conversion des bons de souscription résiduels et qu'elle croit pouvoir racheter les 52 M$ de débentures qui restent, à même ses flux et son crédit bancaire, en mars 2015 », explique M. Johnson.
Mega Brands émettra moins d’actions que prévu, ce qui devrait faire profiter à ses actionnaires existants du potentiel que recèle le redressement de ses bénéfices.
M. Johnson fait passer son cours-cible de 15 à 16 $, soit 12 fois le bénéfice de 1,35 $ qu’il prévoit en 2014.
L’action de Mega Brands gagne 5,5 % à 14,44 $ mardi. Son titre a presque triplé depuis le 9 mai 2012.
M. Linsdell fait de Mega Brands un titre favori. avec un cours-cible de 17 $, soit 7 fois le bénéfice d'exploitatin prévue en 2014.
À son avis, les investisseurs sous-estiment le potentiel de ventes de ses nouveaux blocs de construction pour filles Barbie.
Pour donner une idée de l'ampleur de sa recapitalisation, le titre de Mega Brands valait l'équivalent de 600 $ à son sommet de 2006.