Les réverbérations de la chute en Bourse de 10% de l’action de Wal-Mart Stores, la pire depuis 1988, se répandent jusqu’au Canada, mais pas pour les mêmes raisons qu’au Sud de la frontière.
Aux États-Unis, Wal-Mart Stores(WMT, 94,11$US) est punie pour des résultats et des perspectives pas tout à fait à la hauteur des attentes, ce qui soulève de nouveaux doutes concernant les coûts de son combat contre le titan Amazon(AMZN, 1457,02$US), de Jeff Bezos. Sa marge d'exploitation a atteint un plancher de 3,3% au quatrième trimestre.
Par contre, la hausse de 2,6% des ventes comparables au quatrième trimestre est supérieure au consensus de 2,0%, tout comme la fréquentation du magasin et la facture moyenne.
Le bond de 23% des ventes en ligne, qui ralentit un peu par rapport au rythme insoutenable de plus de 50% affiché par le détaillant lors du trimestre précédent, semble avoir servi de prétexte à des prises de profits.
Pour l’exercice 2018, le principal employeur américain prévoit un bénéfice de 4,75 à 5$US par action, inférieur au consensus de 5,13$US qui misait sur un taux d’imposition de 26% au lieu de celui de 24% prévu par les analystes.
Pour l’ensemble de l’année, les ventes en ligne, incluant celles de sa nouvelle filiale Jet.com, qui cible les consommateurs urbains, ont avancé de 44%.
En 2018, Wal-Mart prévoit toujours une progression de 40% de ces ventes.
Son recul s'est amplifié lorsque le grand détaillant phare a indiqué qu'il ne fournirait plus d'orientations financières à chaque trimestre aux analystes.
Il faut dire que l’action de Wal-Mart avait bondi de plus de 50% depuis 12 mois.
Le recul de Wal-Mart a contaminé les titres de rivaux tels que Target(TGT, 72,98$US) et Kroger( 27,33$US), qui perdent 4% et 5%,respectivement, ainsi que ceux de fournisseurs tels que Clorox(CLX, 128,91$US) et Pinnacle Foods(PF, 56,48$US), dont les titres se replient 2 et de 3%, en cours de séance.
Au Canada, le mouvement atteint légèrement les titres des trois épiciers, Loblaw(L, 65,76$), Metro(MRU, 39,78$) et Empire/Sobeys/IGA(EMP.A, 23,35$), qui fléchissent de 0,3% à 0,6%, mais pour des motifs contraires.
En effet, Walmart Canada a très bien fait au quatrième trimestre, indique Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. Ses ventes comparables ont bondi de 2,9% et sa facture moyenne de 1,5%.
«Walmart a investi dans ses bas prix, réduisant sa marge brute, mais le détaillant a réussi à exploiter son levier opérationnel pour faire croître son bénéfice d’exploitation», explique M. Howlett, dans une courte note.
Les marchandises en stocks ont notamment diminué malgré le bond de 3,4% de son chiffre d’affaires total.
Walmart estime avoir encore ajouté 0,60% à sa part du marché dans les aliments, les produits de consommation courante et de santé-beauté, lors des douze semaines terminées le 27 janvier.
Le détaillant augmente peu le nombre de ses hypermarchés (331), mais continue d’ajouter l’épicerie à certains magasins conventionnels (79), surtout dans les Maritimes et au Québec.
«Si on s’en tenait à ces seules données, on pourrait dire que les bonnes nouvelles de Walmart Canada sont légèrement négatives pour les épiciers canadiens», conclut M. Howlett.