Huit mois après avoir décroché un contrat historique pour le Boeing 777 et sept jours après l’annonce d’un investissement de 90 millions de dollars, Héroux-Devtek émet 50 millions de dollars d’actions.
Le fabricant de trains d’atterrissage de Longueuil Héroux-Devtek (Tor., HRX,11,86 $) émet en effet 3,15 millions de dollars à 11,75 $ chacune, qui lui procureront 37 millions de dollars.
Les actions sont émises à un cours de 5 % inférieur au sommet annuel de 12,35 $ atteint le 29 mai, justement le jour de l’annonce des investissement en équipements requis pour fournir les systèmes complets de trains d’atterrissage aux appareils Boeing 777 et 777x.
De plus, pour maintenir son intérêt de 13,4 % dans l’entreprise, la Caisse de dépôt et placement du Québec allonge 6,7 millions de dollars.
Pour sa part, le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec s’engage à acheter 6,2 millions de dollars d’actions.
D’ici 30 jours, les courtiers pourront aussi acheter 315 000 actions pour 3,7 M$ appartenant au président Gilles Labbé.
En supposant que l’option de surallocation est exercée intégralement, M. Labbé conserverait 10 % des actions ordinaires en circulation de la société.
Les fonds récoltés iront au remboursement de la dette aux termes de sa facilité de crédit.
En janvier, Héroux-Devtek a aussi acquis le fournisseur intégré de trains d’atterrissage APPH pour 125 millions de dollars américains afin de diversifier sa clientèle.
Une croissance à financer
Une croissance à financer
L’émission d'actions survient après que les analystes de Marchés des capitaux Desjardins et Financière Banque Nationale aient tout deux relevé leur appréciation du titre, après le dévoilement des résultats annuels. Ces deux courtiers participent au placement d’actions.
Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, se disait disposé à payer aujourd’hui pour le potentiel du contrat avec Boeing en haussant son cours-cible de 14 à 15 $, pour un gain potentiel de 23 %.
« L’action de Héroux-Devtek devrait pouvoir soutenir son évaluation élevée en raison en raison du potentiel de croissance lié aux nouvelles commandes de sa dernière acquisition APPH, du programme du Boeing 777 et de nouveaux programmes pour les avions d’affaires Learjet, Legacy et Dassault Falcon», notait l’analyste.
Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, haussait aussi son multiple d’évaluation, bien que les nouveaux revenus pour le Boeing 777 ne débuteront qu’en 2017.
Il avait fait passer son cours-cible de 13 à 13,50 $.
« D’ici cinq ans, les revenus de la société devraient atteindre la marque de 500 millions de dollars, sans le potentiel d’autres acquisitions. C’est atteignable en fonction des contrats déjà en poche, de la hausse prévue de la cadence de la production et de la mise en production des nouveaux trains d’atterrissage pour le Boeing 777 », avait-il dit.