Hunter Harrison est sorti de sa retraite en 2012 pour redresser Canadien Pacifique (Tor., CP, 185,27 $), après avoir imposé sa loi chez Illinois Central et Canadien National. À 71 ans, gagnera-t-il son pari avec Norfolk Southern ? L'ex-cheminot aimerait terminer sa carrière en formant un chemin de fer continental dont le réseau rejoindrait trois océans, comme celui de son rival, le Canadien National. Le gestionnaire tenace veut désengorger la congestion des réseaux, particulièrement problématique à Chicago. La tâche sera très laborieuse puisqu'il faudra convaincre le U.S. Surface Transportation Board des bienfaits d'une transaction monstre de 50 milliards de dollars qui réduirait la concurrence dans une industrie déjà concentrée, rappelle David Tyerman, de Canaccord Genuity. En 2014, des discussions entre CP et CSX avaient vite achoppé. À court terme, une transaction est improbable, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux. Sur papier, l'union de CP et de Norfolk Southern serait très stratégique et fort rentable. Allison Landry, de Credit Suisse, évalue que les synergies et le redressement du ratio d'efficacité de Norfolk Southern ajouteraient 12 % au bénéfice annuel du CP, malgré une lourde dette et plus d'actions en circulation. M. Tyerman estime le potentiel de gain pour l'action de Canadien Pacifique à 41 %.
Un premier aperçu du futur chemin de fer
Revenus 22,6 G$
Bénéfice avant intérêts et impôts 8,4 G$
Bénéfice net 4,4 G$
Bénéfice par action 16,02 $
Source : Credit Suisse