Que faire avec les titres de TSO3, Rogers et Intel? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
TSO3 (TOS., 1,80$) : la patience mise à l’épreuve
La modification de l’entente de distribution avec Getinge est une source de distraction, croit Douglas Miehm, de RBC Marchés des capitaux. La perturbation que cela entraînera à court et à moyen terme retarde la thèse optimiste à long terme de l’analyste.
En vertu de l’entente, l’entreprise de Québec va racheter au moins une centaine de ses stérilisateurs à basse température (le Sterizone VP4) à Getinge, son distributeur, pour un montant de 3,3 M$. Si jamais le contrat avec Getinge n’est pas renouvelé en août 2018, TSO3 devra racheter les stocks de VP4 dans les entrepôts de son partenaire.
Le niveau d’incertitude après cette annonce est «considérable», croit l’analyste. M. Miehm pensait que 2018 serait l’année du décollage pour l’entreprise, mais ce sera vraisemblablement une période de transition. Le plan d’entreprise devra être revu et la place de Getinge dans celui-ci est incertaine.
Le rachat des appareils fera en sorte que la société «brûlera» plus d’argent que prévu, prédit l’analyste. Les frais de vente, frais généraux et dépenses administratives augmenteront également et les revenus risquent d’être plus volatiles.
À long terme, l’analyste reste optimiste. Ses contacts dans le milieu de la santé lui laissent croire que le VP4 est l’un des appareils les plus sécuritaires et efficaces sur le marché. Le produit a le potentiel de créer de la valeur pour les actionnaires, bien que ce sera plus tard qu’ils l’avaient imaginé. Qui sait, la société pourrait devenir une cible d’acquisition, mais l’analyste ne veut pas incorporer ce scénario à ses prévisions.
RBC Marchés des capitaux émet une recommandation «secteur de performance». La cible est coupée de plus de la moitié, passant de 4,25$ à 2$.
Rogers (RCI.B., 60,34$) : des prévisions optimistes
La faiblesse du titre de Rogers offre une bonne occasion de l’acheter, croit Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux. Il renouvelle une recommandation d’achat et une cible de 70$.
Au quatrième trimestre, l’analyste note que la croissance du nombre d’abonnés a déçu, mais celle-ci a été contrebalancée par une «bonne» augmentation des revenus par abonné. Cela a permis aux résultats du sans-fil d’atteindre ses attentes.
Les résultats mi-figue, mi-raisin sont toutefois contrebalancés par des prévisions très optimistes pour l’année 2018, juge l’analyste. La direction anticipe une progression du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de l’ordre de 5% à 7%. Rogers est ainsi beaucoup plus optimiste que ses concurrentes. Par exemple, BCE prévoit plutôt que le BAIIA avancera de 2,8%.
La prévision est réaliste, selon M. Yaghi. La forte exposition de Rogers au sans-fil et l’amélioration de ses marges dans la câblodistribution sont de bons augures, ajoute-t-il.
L’analyste reconnaît que les dépenses d’investissements seront probablement plus importantes que n’anticipaient ses collègues. La direction prévoit des dépenses entre 2,65 G$ et 2,85 G$. M. Yaghi avait émis une prévision de 2,71 G$, mais ses collègues prévoyaient en moyenne 2,41 G$. La direction affirme qu’elle a un plan pour réduire les dépenses d’investissement dans les deux prochaines années, mais l’analyste juge que la société n’y parviendra pas, ce qui serait la bonne chose à faire de toute façon pour demeure concurrentielle, selon lui.
Il note également que la société n’a pas relevé son dividende. Il ne s’agirait pas d’un signal négatif sur les flux de trésorerie. La société aurait eu la marge de manœuvre pour le faire, mais sa priorité sera de réinvestir dans l’entreprise et d’améliorer le bilan, estime l’analyste.
Intel (INTC., 45,30 $US) : pas le Intel de vos parents
Ce n’est plus le Intel de vos parents, écrit Ambrish Srivastava, de BMO Marchés des capitaux. Le vétéran technologique est parvenu à redresser la barre, mais son titre demeure une aubaine dans un contexte de marché dispendieux, selon l’analyste.
Le titre d’échange à 14 fois les prévisions 2018 de BMO Marchés des capitaux. Cela se compare à un multiple de 17 fois pour les entreprises du secteur que suit l’analyste et de 19 fois pour le S&P 500. Pour 2019, le titre d’Intel s’échangerait à 12 fois les prévisions, contre 17 fois pour l’indice new-yorkais.
Cette aubaine survient tandis qu’Intel montre des signes de vigueur. Les prévisions 2018 pointent vers des flux de trésorerie de 13 G$US, une première fois que la société s’avance à prédire le montant de ses liquidités disponibles, note M. Srivastava. Les revenus devraient progresser de 4% à 65 G$US, toujours selon la direction.
Pour 2018, l’analyste fait passer sa recommandation de bénéfice par action de 3,20 $US à 3,30 $US afin de rejoindre la prévision de la direction.
L’analyste renouvelle une recommandation « surperformance » et une cible de 58 $US.