Que faire avec les titres de TransForce, CanWel Building Materials et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
TransForce (TFI, 25,31$): la mauvaise économie canadienne pèsera au deuxième trimestre
Le transporteur qui voguait l’an dernier sur la reprise nord-américaine et sur l’essaimage potentiel de ses activités de transport de lots complets, doit aujourd’hui combattre la faiblesse de l’économie canadienne et la chute du forage pétrolier.
Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, s’attend à ce que le deuxième trimestre montre encore la difficulté pour la société de croître à l’interne.
La hausse prévue de 38% du bénéfice d’exploitation à 148M$ et de 16% du bénéfice à 0,56$ par action, tient entièrement à ses acquisitions.
TransForce dévoile ses résultats le 23 juillet.
«Bien que l’intégration de ses multiples acquisitions fournit à TransForce l’occasion de relever ses marges, la moins bonne conjoncture pourrait freiner ses progrès», croit M. Chamoun.
Bien que le titre ait déjà baissé de 18% depuis la fin de mars, l’analyste préfère le rapport risque-rendement des chemins de fer et du camionneur américain J.B. Hunt (Nasdaq, JBHT), 82$US).
Son cours-cible de 28$ laisse tout de même entrevoir un gain de 13%.
CanWel (CWX, 6,07$): une percée américaine récompense la persévérance du fournisseur de matériaux
CanWel (CWX, 6,07$): une percée américaine récompense la persévérance du fournisseur de matériaux
Steve Hansen, de Raymond James, salue la percée américaine de CanWel.
L’achat pour 56,6M$US du fournisseur de bois et de matériaux de construction California Cascades Industries a tous les éléments que recherchait l’analyste dans un premier achat dans le secteur fragmenté du bois aux États-Unis.
Il augmente donc son cours-cible de 6,25 à 6,75$ et renouvelle sa recommandation d’achat en vue d’un gain potentiel de 18%.
«Avec CCI, CanWel perce un marché où la construction résidentielle croît de 15%. CCI est aussi un fournisseur régional fort, dans un segment où la proximité est importante», note M. Hansen.
L’acquisition a aussi la taille voulue pour faire une différence pour CanWel et elle établit de bonnes fondations pour une première percée. CCI contribuera 18% des revenus et 30% du bénéfice d’exploitation de CanWel.
Les deux entreprises ont aussi des clients et des fournisseurs communs, ce qui devrait faciliter les retombées de la transaction.
M. Hansen prévoit déjà une hausse de 11,8 à 12,7% de la marge brute, de 4,3 à 5% de la marge d’exploitation et de 9% du bénéfice net de 0,55 à 0,60$ par action, en 2016, pour CanWel.
La taille accrue de la société combinée fera baisser de 100 à 85% la part des bénéfices que CanWel verse en dividendes.
L’émission d’actions de 70M$ que réalise CanWel ramènera aussi sa dette d’un ratio de 4,8 à 3,7 fois son bénéfice d’exploitation.
Dollarama (DOL, 76,45 $) : un analyste voit le titre chuter de 21% à 60$
Dollarama (DOL, 76,45 $) : un analyste voit le titre chuter de 21% à 60$
Au moment où l’action de Dollarama touche de nouveaux sommets, Neil Linsdell, de Valeurs mobilières Industrielle-Alliance, rappelle pourquoi il recommande la vente du titre, qu’il voit chuter à 60$.
En un mot : le titre est cher et son évaluation ne tient pas compte que le détaillant performant aura plus de mal à soutenir la cadence dans l’avenir.
Son cours-cible de 60$ représente une évaluation de 20 fois les bénéfices qu’il prévoit en 2017.
À contre-courant de ses collègues, M. Linsdell s’attend à ce que plusieurs vents de face se fassent de plus en plus sentir sur les résultats du détaillant au cours des prochains trimestres et années.
À son avis, Dollarama ne pourra éternellement contrer l’impact néfaste sur ses marges de la faiblesse du dollar canadien, ni la hausse du salaire minimum un peu partout au Canada, par exemple.
Plus Dollarama augmente la proportion de ses articles vendus à des prix de plus de 1$, plus le détaillant se frottera à Dollar Tree Canada, dont les énormes économies d’échelle lui permettent d’offrir ses marchandises à un prix fixe de 1,25$, dit M. Linsdell.
Dollar Tree exploite 218 magasins pour l’instant, en prévoit un total de 1000, et pourrait faire entrer Family Dollar au Canada, explique l’analyste.
«Dollarama est un exploitant solide qui s’adapte bien pour l’instant aux changements concurrentiels en relevant les prix de vente de ses marchandises. Par contre, l’expansion de Dollar Tree Canada, la dépréciation du huard, la cannibalisation des ventes des magasins existants et la hausse des coûts de main-d’œuvre sont des vents contraires dont l’évaluation élevée du titre de tiennent pas compte», écrit-il.