Que faire avec les titres de Tim Hortons, de Banque Royale et de SNC-Lavalin? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Tim Hortons (THI, 84,14 $): un projet de fusion avec Burger King fait exploser l’action de 20%
Tim Hortons et Burger King Worldwide discutent d’une fusion pour créer le troisième groupe de restauration rapide au monde, avec 18 000 restaurants dans 100 pays et des revenus de 22 milliards de dollars américains.
Le projet inattendu a fait exploser l’action de Tim Hortons de 22% un cours record de 84,14$, lundi matin.
Kenric Tynge, de Raymond James, estime que Tim Hortons a une valeur de 85 à 95$, dans une transaction.
Il est d’avis que Tim Hortons pourra s’appuyer sur le réseau de Burger King pour accélérer son expansion aux États-Unis et à l’international, tandis que Tim Hortons aidera Burger King à servir le segment croissant du petit-déjeuner.
Stephen Gauthier, chef des investissements chez Fin-Xo Valeurs mobilières, un chasseur de bons répartiteurs de capital, songe plutôt à vendre ses actions de Tim Hortons.
«Le bond du titre amène le titre de Tom Hortons au-delà de sa valeur intrinsèque et il n’y a pas encore d’offre formelle sur la table», explique-t-il.
Tim Hortons s'échange à un multiple de 25,3 fois les bénéfices prévus en 2014.
M. Gauthier n’est pas intéressé à conserver le titre de la société combinée parce que Burger King n’est pas le chef de file de son industrie.
De plus, l’ingénierie financière instaurée par le fonds brésilien 3G Capital a déjà fait grimper l’évaluation de Burger King à 34 fois ses bénéfices. 3G Capital a ramené Burger King en Bourse en 2012, deux ans après en avoir fermé le capital, récoltant 1,4 milliard de dollars au passage.
3G Capital et l’investisseur-activiste Bill Ackman, qui a aussi 10,9% de Burger King, ont aussi une stratégie de sortie, dès qu’ils auront atteint leur objectif de rendement interne. M. Ackman a déjà plus que doublé son argent depuis septembre 2012. 3G Capital a payé 3,3 milliards pour 70 % de Burger King en 2010, dont la valeur boursière a grimpé à 11,6 milliards de dollars américains.
Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, mentionne aussi que les agences d'évaluation de crédit pourraient décoter Tim Hortons parce que Burger King n'a pas une cote de qualité institutionnelle.
De plus, la transaction semble surtout être motivée par le désir de Burger King de réduire son taux d’imposition de 40 à 25% en déplaçant son incorporation au Canada, croit aussi M. Gauthier.
«La décision de Wendy’s de divorcer de Tim Hortons, en 2006, en la renvoyant en Bourse, suggère aussi qu’il y a peu de synergies d’exploitation à tirer entre une chaîne d’hamburgers et une autre de beignes», dit-il.
M. Sklar perçot aussi peu de synergie à part le partage de certains services administratifs et un plus grand pouvoir d'achat.
" Bien que les deux entreprises fotn valoir la valeur du réseau mondial de Burger King pour accélérer l'expansion internationale de Tim Hortons, la marque a peu de notoriété et de valeur à l'international ", indique l'analyste.
L'action de Tim Hortons a déjà franchi son nouveau cours-cibe de 79 $.
Si Tim Hortons disparaissait du paysage boursier canadien, M. Gauthier avoue qu’il aurait bien du mal à remplacer ce titre «unique» en portefeuille.
«Il n’y a pas d’équivalent. De plus, tous les titres de l’industrie de la consommation courante se négocient à des multiples très élevés en Amérique du Nord. Même les titres de mauvaise qualité s’échangent à plus de 20 fois leurs bénéfices», explique-t-il.
M. Gauthier devra probablement se tourner vers d’autres industries pour trouver un remplaçant à Tim Hortons qui générait un rendement de capital supérieur à son coût en capital.
Banque Royale (RY, 80,75 $): un 3e trimestre qui divise les analystes
Banque Royale (RY, 80,75 $): un 3e trimestre qui divise les analystes
Des résultats record et une hausse plus élevée que prévu de 6% du dividende plaient aux analystes, mais ils ne s’entendent pas sur les perspectives de placement de la deuxième plus importante banque au pays, pour les investisseurs.
Ainsi Kevin Choquette, de Credit Suisse, augmente son cours cible de 92 à 95$, tandis que Sohrab Movahedi de BMO Marchés des capitaux, hausse la sienne de 4$ à 82$.
Pourquoi un tel écart de 13% pour une industrie habituellement assez homogène?
M. Movahedi préfère attendre de connaître les priorités du nouveau président concernant ce qu’il entend faire du surplus de capital de la banque, qui influencera la future trajectoire des bénéfices.
En attendant, il hésite à récompenser le titre d’un multiple supérieur parce que 27% de ses bénéfices proviennent d’une hausse exceptionnelle des revenus des activités des marchés des capitaux, au troisième trimestre.
Son cours-cible de 82$ représente un multiple de 12,6 fois les bénéfices prévus en 2015.
«Les perspectives de croissance de ses activités bancaires traditionnelles au Canada, qui représentent 50% de ses revenus, sont modestes», écrit-il.
Son collègue chez Credit Suisse, est plus enthousiaste parce qu’il s’attend à ce que le rythme de croissance des bénéfices des activités bancaires canadiennes passe de 3% au troisième trimestre à 6-7%, au quatrième.
Des marges d’intérêt et des pertes sur prêts stables combinées au contrôle des coûts devraient lui donner un bon levier de rendement, prévoit M. Choquette.
Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, augmente son cours-cible de 88 à 89 $. Il prévoit une hausse totale de 12 % du dividende en 2014 et de 9 % en 2015, en plus de rachats d’actions plus actifs.
SNC-Lavalin (SNC, 55,83 $): Kentz est dans le sac
SNC-Lavalin (SNC, 55,83 $): Kentz est dans le sac
Annoncé en mai, l’achat pour 2,15 milliards de dollars du spécialiste britannique de l’ingénierie pétrolière Kentz est complété.
SNC-Lavalin réalise ainsi l’un de ses objectifs: devenir un chef de file mondial dans cette spécialité, qui lui procurera dorénavant le quart de ses revenus, rappelle Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.
La transaction augmente aussi de 34 à 40% la proportion de ses revenus qui proviendront de contrats de services, plus rentables que les contrats d’ensembles, précise l’analyste.
La société combinée aura 45 000 employés et 13 milliards de dollars de commandes en carnet.
M. Aghazarian prévoit des revenus de 10,1 milliards, une marge brute de 16,4% et un bénéfice consolidé de 3,52 $ en 2015, 19 % de plus qu’en 2014.
L’analyste conserve son cours-cible de 65 $, pour un gain potentiel de 18 %.