Que faire avec les titres de New Look, Air Canada et Kraft Heinz. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
New Look (BCI, 28,45$): d’excellentes ventes difficiles à soutenir
La hausse de 18% des revenus et de 9,1% des ventes des magasins comparables du lunettier Groupe Vision New Look au troisième trimestre, plaît à Martin Landry, de GMP Valeurs mobilières.
Il estime que le bénéfice trimestriel de 0,16$ par action (inchangé) aurait été conforme aux attentes de 0,18$ action si ce n’avait été de la fermeture temporaire du laboratoire de traitement de lentilles pour mettre à niveau et ajouter des équipements plus performants.
Il hausse son cours cible de 29 à 30$, mais ne recommande pas l’achat du titre qu’il juge déjà bien évalué.
L’action de l’entreprise s’échange à un multiple généreux de 13,2 fois son bénéfice d’exploitation prévu en 2016 et de 29,8 fois le bénéfice projeté en 2016.
«La progression des ventes comparables témoigne de la capacité du détaillant à convaincre ses clients à acheter des montures et des lentilles de meilleure qualité et plus chères», fait valoir M. Landry.
Il sera intéressant de voir si la société saura soutenir cet élan, dit-il. Pour l’instant, l’analyste table sur une augmentation de 3,8% des ventes comparables en 2017 et de 2% l’année suivante.
Ses prévisions laissent entrevoir une hausse de 21% à 1,15$ par action du bénéfice en 2017 et de 7% à 1,23$ en 2018.
Bien que les dirigeants continuent de réaliser leur stratégie avec soin, son évaluation généreuse le reflète déjà.
«De futures acquisitions de la part du consolidateur seront sans doute un déclencheur pour une nouvelle appréciation du titre. Toutefois, nous préférons attendre que l’évaluation se comprime un peu ou qu’une acquisition se matérialise avant de revisiter notre recommandation», conclut M. Landry.
Air Canada (AC, 12,68$): un analyste croit toujours au potentiel de ré-évaluation
Air Canada (AC, 12,68$): un analyste croit toujours au potentiel de ré-évaluation
Ravi des résultats du troisième trimestre, Doug Taylor, de Canaccord Genuity, croit toujours au potentiel que le transporteur aérien soit ré-évalué, en Bourse, à mesure qu’il dégagera des flux de trésorerie plus réguliers.
Il hausse donc son multiple d’évaluation et son cours cible d’un an pour la société de 14 à 16$.
«Air Canada a surpassé tous nos repères. Ça démontre que sa stratégie d'investissement dans son parc aérien et dans son réseau international donne des rendements», fait valoir l’analyste.
Le bénéfice par action de 2,93$ a été 8% mieux que prévu, tandis que le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation, amortissement et location d’avions (BAIIALA) de 1,25 milliard de dollars a surpassé les prévisions de 14%.
Le revenu par siège-mille offert a baissé de 5,8% comme prévu en raison d’une explosion de 20,9% du nombre de sièges offerts. L’été dernier Air Canada a notamment lancé 20 nouvelles lignes internationales et transfrontalières
La thèse de M. Taylor repose sur le fait que les dépenses en immobilisations d’Air Canada sont appelées à baisser. La société prévoit aussi vendre et relouer deux à quatre Boeing 787, ce qui lui procurera des sommes qui serviront à réduire sa dette.
L’analyste prévoit donc des flux de trésorerie libres de 100 à 450M$ en 2017 dépendant du nombre d’appareils qu’Air Canada vendra en vertu de contrats de location-financement, au premier semestre de 2017.
M. Taylor prévoit une hausse de 4,5% du BAIILA en 2017, mais un repli du bénéfice net de 7% à 3,52$ par action.
La société est en bonne posture pour atteindre ses objectifs d’une marge BAIILA de 15 à 18% et d’un rendement du capital investi de 13 à 16 %, entre 2016 et 2018.
Avec son transporteur à plus bas coût Rouge, Air Canada estime avoir la flexibilité voulue pour concurrencer les nouveaux transporteurs à rabais que les nouvelles règles d’Ottawa favorisent.
Kraft Heinz (KHC, 84,05$US): de meilleures marges en attendant la prochaine grosse bouchée
Kraft Heinz (KHC, 84,05$US): de meilleures marges en attendant la prochaine grosse bouchée
Ses produits sont loin d’être santé et ses revenus reculent, mais les analystes s’intéressent davantage aux marges du géant né du mariage en 2015 de Kraft et Heinz.
Malgré un gain de 24% depuis un an et une évaluation de 22 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, David Palmer, de RBC Marchés des capitaux, voit le titre s’apprécier jusqu’à 99$US à mesure que le géant continuera de perdre du poids, d’améliorer certains produits et d’utiliser les algorithmes pour optimiser ses ventes.
Au troisième trimestre, le bénéfice de 0,83$US a surpassé les prévisions de 12%, malgré des revenus de 1% inférieurs aux attentes % (6,27 milliards de dollars américains).
C’est moins que le taux de surprise de 16 à 20% des trois trimestres précédents, mais l’amélioration est acceptable compte tenu de la hausse des prix des produits laitiers, du café, des noix et du recul de celui de la viande, estime l’analyste.
M. Palmer mise toujours sur des synergies annuelles de 1,58 milliard américains, à la fin du quatrième trimestre, soit 8% des revenus de la société.
«Nos prévisions de profits pour 2017 et 2018 restent au-dessus du consensus parce que les économies et le nouveau programme de gestion des revenus amélioreront les marges et les bénéfices à un rythme accéléré», écrit-il.
En 2017, l’analyste de RBC prévoit une marge d’exploitation de 31%, comparativement à des marges de 14% pour Heinz avant 2013 et de 10% pour Kraft.
Rappelons que le fonds d’investissement brésilien 3G Capital, reconnu pour imposer une cure d’amaigrissement à ses entreprises, a fait équipe avec Warren Buffett en 2013 pour acquérir Heinz.
Ensuite, probablement en 2017, l’analyste s’attend à ce que la société parte à la chasse d’un autre géant des aliments afin de répéter la recette et se hisser encore plus haut dans le peloton de tête de son industrie.
M. Palmer croit que le profil international du colosse des grignotines Mondelez(Nasdaq, MDLZ, 44,22$US) servirait le mieux les ambitions de Kraft Heinz, à long terme. Kraft licence déjà 70% des droits internationaux de ses produits à son ancienne division, jusqu’en 2022.
D’autres observateurs estiment que le fabricant de céréales General Mills (NY, GIS, 62,83$US) serait une proie plus naturelle en raison de la parenté des produits en épicerie, tels que les craquelins Ritz et les biscuits Chips Ahoy.