Que faire avec les titres de Metro, TransForce et Groupe TVA? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 34,93$): la simplicité de sa stratégie plaît
La force de Metro réside dans la simplicité et la constance de de son modèle d’affaires, croit Patricia Baker, de Banque Scotia.
Un bon équilibre entre la croissance et le retour de capital aux actionnaires, ainsi qu’un meilleur environnement pour les épiciers continueront à attirer des investisseurs vers le titre, fait valoir l’analyste, qui fixe son cours-cible à 42$.
Après la hausse de 19% du bénéfice, de 4,5% des ventes comparables de magasins ouverts depuis plus d’un an et de 16,7% du dividende, au deuxième trimestre, Mme Baker a aussi relevé ses prévisions pour 2015 et 2016.
Keith Howlett, de Marché des capitaux Desjardins est aussi ravi par l’augmentation de la fréquentation des épiceries, de la valeur du panier moyen et du volume de ventes, observés au deuxième trimestre. Il recommande de nouveau l’achat du titre et augmente son cours-cible de 36 à 37,50 $.
La hausse des prix des aliments gonfle les revenus de l’épicier, même si les promotions sont nombreuses et que les consommateurs évitent les aliments les plus chers.
En même temps, toute l’industrie ajoute moins de superficie de vente. Metro profite de cet environnement plus favorable pour réinvestir 300 M$ cette année dans ses magasins et ainsi améliorer leur rendement.
Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, rappelle néanmoins que les bons résultats du deuxième trimestre ont bénéficié d’un taux d’imposition inférieur, de la contribution aux marges du boulanger Première Moisson et du bond de 4 % des prix des aliments. Ces trois facteurs favorables s’atténueront au cours des prochains trimestres.
Il recommande donc de conserver le titre de Metro et ne touche pas à son cours-cible de 37 $.
TransForce (TFI, 28,56 $) : résultats décevants en attendant un essaimage potentiel
TransForce (TFI, 28,56 $) : résultats décevants en attendant un essaimage potentiel
Les analystes ne font pas la même lecture des résultats du premier trimestre de TransForce que le camionneur lui-même.
Alors que la société dirigée par Alain Bédard se félicite de la hausse de ses revenus, de ses marges et de ses flux de trésorerie, Turan Quettawala, de Banque Scotia, signale que les revenus et les marges reculent dans presque tous ses segments d’affaires, sans l’effet des acquisitions.
De plus, si on inclut l’amortissement de l’achalandage provenant des acquisitions, le bénéfice par action de TransForce a baissé de 0,24 à 0,20$ au premier trimestre, calcule pour sa part Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. Le consensus prévoyait plutôt 0,29$.
Sur cette base, les bénéfices que la société vise pour 2015 seront inchangés, même si la société a réalisé les deux plus grosses acquisitions de son histoire en 2014. L’analyste réduit donc son cours-cible de 34 à 32$.
M. Doerksen garde tout de même espoir que TransForce relève ses marges en optimisant davantage l’actif des sociétés acquises, dans le transport de charges partielles et dans la livraison de courrier et de colis.
La possibilité que TransForce essaime sa division de transport de lots complets par camion, pour mettre au jour sa valeur, alimente aussi l’intérêt de l’analyste pour le titre du camionneur.
L’action de TransForce a perdu 10% depuis le début du mois de mars, dans la foulée du départ du nouveau chef de la direction financière, moins d’un an après son arrivée.
TVA (TVA.B, 5,69$): un autre analyste boude le diffuseur
TVA (TVA.B, 5,69$): un autre analyste boude le diffuseur
Robert Bek, de Marchés mondiaux CIBC, est le deuxième analyste à suggérer à ses clients d’éviter le titre du Groupe TVA, après l’émission d’actions qui a accru de 50% le nombre de ses actions en circulation.
En mars, Québecor a déboursé 97,9 millions de dollars pour acheter 17,3 millions d’actions B de TVA, afin de financer l’achat controversé par TVA du fournisseur de services cinématographiques Vision Globale, pour 113 M$.
Québecor a par le fait même accru son emprise sur sa filiale, à petit prix, au grand dam de certains actionnaires minoritaires qui se sentent lésés par les transactions entre les deux sociétés et la chute de l’action de TVA.
«Certains penseront que les bénéfices déprimés de TVA inciteront Québecor à fermer le capital de TVA (en faisant une offre aux actionnaires minoritaires), mais ce scénario semble peu probable à court terme », écrit l’analyste.
M. Bek charcute son cours-cible de 8,50 à 6 $ même si l’achat de Vision Globale et des 14 magazines de Transcontinental porteront ses revenus de 439 à 645 M$ d’ici 2016.
C’est que l’attrait de la télévision traditionnelle pour les annonceurs, et sa rentabilité, ne sont plus ce qu’elles étaient au moment où ses nouvelles chaînes TVA Sports et TVA Sports 2 sont déficitaires.
De plus, les budgets imprévisibles des studios de cinéma dont dépend Vision Globale rendront les bénéfices de TVA plus volatils, croit-il.
M. Bek projette un bénéfice par action de 0,30 $ pour 2016, qui serait encore de moitié inférieur à celui de 0,66 $ dégagé en 2013.
Au cours actuel, l’action de TVA s’échange à un multiple de 19 fois ce futur bénéfice.