Que faire avec les titres de Goodfood, Savaria et Cogeco? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteure peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Goodfood (FOOD, 2,49$): l’expansion à Calgary progresse bien, mais gonfle les dépenses
Le fournisseur de mets-prêts-à-cuisiner a fait croître ses abonnés de 16000, à 61000 au deuxième trimestre, mais son expansion dans l’Ouest, où elle construit un établissement de 43 000 pieds carrés pour servir 11 millions de clients, gonfle les dépenses.
Les incitatifs aux abonnés, sous la forme de rabais lorsqu’un client en réfère un autre, ont aussi crû de 36%, au deuxième trimestre.
En affaires depuis seulement trois ans, Goodfood a essuyé une perte d’exploitation de 2,3 millions de dollars et une perte nette par action de 0,05$ par action, malgré la hausse de 4,3% de ses revenus bruts à 15,7M$, précise Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.
Certaines tâches de production seront automatisées à partir du quatrième trimestre, ce qui devrait entraîner des économies de main-d’œuvre et améliorer les marges, dit-il.
Une fois son réseau national complété, Goodfood devrait bénéficier de son plus grand pouvoir d’achat auprès de tous ses fournisseurs, incluant la publicité.
Pour 2019, M. Aghazarian projette un premier bénéfice de 0,10$ par action. À ce moment-là, les ventes annuelles atteindraient 150 M$.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours-cible de 3$. Un multiple de 1,2 fois les ventes de 2019 se justifie selon lui étant donné que Goodfood a pris les devants dans son créneau au Canada et devient national.
Savaria (SIS, 17,27$): le spécialiste des appareils de mobilité poursuit sur sa lancée
Savaria (SIS, 17,27$): le spécialiste des appareils de mobilité poursuit sur sa lancée
Après une série de présentations organisée avec les dirigeants, Frederic Tremblay, de Desjardins Valeurs mobilières, est encore plus confiant qu’avant de la capacité de Savaria de poursuivre sa croissance rapide.
L’analyste croit même que le fabricant d’équipements pour la mobilité réduite pourrait atteindre la marque de revenus de 500 millions de dollars avant son objectif de 2021, étant donné les bonnes perspectives des ventes de plusieurs produits et le pipeline garni d’acquisitions potentielles.
Si la société de la famille Bourassa répète les achats de 125M$ conclues en 2017, elle terminerait 2018 avec des revenus annuels de l’ordre de 400M$ dit-il.
L’analyste rappelle que l’entreprise a réalisé une émission d’actions de 38,4M$ pour l’achat record de 100M$ de l’Américaine Span en juin 2017, une émission à laquelle la famille Bourassa a d’ailleurs participé.
Des revenus de 500M$ et une marge de 17 à 18% hisseraient le bénéfice d’exploitation à 80-90M$, soit le double de celui prévu en 2018, fait-il miroiter.
Savaria a d’ailleurs embauché du renfort pour mener ses acquisitions, étant donné les nombreuses occasions qui se présentent.
Les achats complètent la croissance interne d’environ 10% de la société qui provient de la vente accrue de ses produits existants à de plus en plus de concessionnaires et de nouveaux clients dans le marché institutionnel, ainsi que le lancement de nouveaux produits.
Par exemple, l’offre de son nouveau lève-personne fixe aux clients institutionnels de Span aux États-Unis devrait tripler leurs ventes de 5 à 15 M$ entre 2018 et 2019, estime la société.
La croissance n’est pas qu’une question de ventes croisées, Savaria compte aussi relever les marges de Span de 10% à un nouvelle fourchette de 15 à 17% en amélioration l’approvisionnement, l’efficacité de la fabrication et l’offre de produits.
L’usine chinoise de Savaria joue un rôle important pour réduire les coûts de fabrication des produits.
S’il est très confiant des perspectives de croissance à court et à long terme de la société, M. Tremblay ne change pas son cours-cible de 20$ offrant un potentiel de gain de 18%.
Après une appréciation de 21% depuis un an, l’action obtient en Bourse une évaluation de 31,4 fois les bénéfices prévus en 2018. Si on se projette en 2019, ce multiple passe à 23,3 fois.
Cogeco (CCA, 68,44$): les États-Unis sauvent la mise
Cogeco (CCA, 68,44$): les États-Unis sauvent la mise
La contribution de l’Américaine MetroCast n’a que deux mois, mais cet achat a fait toute la différence pour le câblodistributeur Cogeco au premier trimestre, selon Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.
Sans le câblodistributeur américain acquis en janvier, les revenus auraient en effet reculé de 1,6% au lieu de croître de 6,8% au premier trimestre, en raison de l’effet des changes.
Même phénomène pour le bénéfice d’exploitation qui aurait baissé de 1,2% au lieu de croître de 5,6%, indique l’analyste dans une note préliminaire.
Pour un troisième trimestre de suite, Cogeco Connexion perd des abonnés au câble et à la téléphonie par câble au Canada alors que son service TiVo se bute à la concurrence accrue du service à large bande des sociétés de télécommunications.
Cogeco a perdu 7020 abonnés au câble et 5621 abonnés à la téléphonie. La hausse de 6880 clients internet n’a pu compenser ces pertes de 12641 abonnés.
Les revenus de Cogeco Connexion ont donc baissé de 0,8%, et ce, malgré les hausses de tarifs décrétés en septembre au Québec et en Ontario, note aussi l’analyste.
Les services d’hébergement de données et de connectivité aux entreprises de Cogeco Peer 1 continuent de souffrir de l’effet sur les prix de la sur-offre. Ses revenus ont reculé de 7,8% et son bénéfice d’exploitation de 15,6%.
Cogeco a tout de même maintenu ses objectifs pour 2018: une hausse de 10 à 11% des revenus et de 10 à 12% du bénéfice d’exploitation sans l’effet des changes.
De dépenses en immobilisations, notamment pour l’achat de capacité de FibreNoire et une expansion en Floride fera toutefois décliner les flux de trésorerie disponible de 10 à 11%.
Avant la téléconférence, M. Galappatthige ne touche pas à son cours-cible de 85$ ni à sa recommandation de conserver.