Que faire avec les titres de Dollarama, CP et de Spin Master? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles d’influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Dollarama (Tor., DOL, 75,12$): bientôt des produits à 4$?
Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, est suffisamment optimiste quant au modèle d’entreprise de Dollarama pour émettre ses prévisions de l’exercice 2018 (terminé début février 2018). Le détaillant montréalais aura les moyens d’enregistrer une croissance attrayante au cours des prochaines années, croit l’analyste.
La politique de prix du détaillant devrait apporter de l’eau au moulin, croit M. Morrison. La société a progressivement introduit des produits à un prix supérieur à 1$. À mesure que l’entreprise rajeunit son offre (elle remplace près de 30% des items chaque année), l’analyste estime qu’il y aura de plus en plus de produits à 2,50$ et 3$.
La direction a indiqué qu’elle n’augmenterait pas les prix au-delà de 3$ au cours de l’exercice 2016 (terminé début février 2016). L’analyste croit qu’un prix plus élevé pourrait être introduit au cours de l’exercice 2017. « C’est une évolution naturelle, et nous croyons que les consommateurs ont bien réagi à l’arrivée progressive de produits plus dispendieux », écrit-il.
Cette inflation permettra à la société de maintenir la croissance des ventes comparables dans une fourchette de 4% à 5% à moyen terme. La croissance des ventes comparables est une mesure clé pour illustrer la croissance interne d’un détaillant. De plus, la société devrait continuer de racheter ses actions.
Pour cette raison, l’analyste est confortable avec le multiple de 24 fois le bénéfice par action que sous-tendent ses prévisions, même s’il se situe prêt d’un sommet historique pour le titre. Il bonifie ainsi sa cible de 83$ à 87$ et maintient sa recommandation d’achat.
Dans la même note, M. Morrison a publié ses prévisions pour les résultats du deuxième trimestre de l’exercice 2016 (terminé au début du mois d’août). Ceux-ci seront dévoilés le 10 septembre. Selon lui, le bénéfice par action devrait s’établir à 0,62$, une croissance de 21,5% par rapport à l’an dernier. Il estime que les ventes comparables augmenteront de 5,75%, ce qui est supérieur à la cible de la direction (entre 4% et 5%). Les gains de productivité et la présence accrue des produits à prix plus élevés contribueront à l’atteinte de ces cibles.
Spin Master (Tor., TOY, 19,15$) : un petit joueur qui fait mieux que le fabricant
Joueur relativement modeste dans l’industrie du jouet, Spin Master pourrait être comparée « très avantageusement » à Mattel (Nasdaq., MAT), le fabricant de Barbie, et Hasbro (Nasdaq., HAS), derrière le Monopoly, Mr Patate et GI Joe, croit Gerrick L. Johnson, de BMO Marchés des capitaux.
Le spécialiste de l’industrie du jouet commence le suivi de l’entreprise de Toronto avec une recommandation « surperformance » et une cible de 22$.
Le premier jouet de l’entreprise fondée en 1994 était une poche de tissu, remplie de terre, sur laquelle était dessiné un visage. Au-dessus de la poche, on faisait pousser du gazon afin de donner une chevelure verte au personnage. Entrepreneur social lors de son démarrage, l'entreprise embauchait des itinérants de la région de Toronto recrutés dans les centres d’hébergement de la ville.
La société a pris de l’expansion depuis. Elle embauche plus de 850 personnes au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie. La société possède plusieurs marques. Les parents québécois de jeunes enfants reconnaîtront peut-être l’émission et les jouets de Paw Patrol (la Pat’ Patrouille sur les ondes de Télé-Québec).
L’analyste croit que la société a le flair pour innover et lancer de nouveaux produits. « Dits simplement, leurs jouets sont “cool” en ce moment », commente-t-il. Cette qualité est essentielle dans l’industrie du jouet qu’il compare à celle de la mode, où les favoris du jour changent vite. Généralement, le cycle de vie d’un jouet est de cinq ans avant de devoir se renouveler.
La société est aussi réputée pour avoir de très bonnes relations avec les détaillants en leur offrant de meilleures redevances, ce qui les incite à mettre de l’avant les jouets sur les tablettes.
Généralement, l’industrie du jouet a aussi l’avantage d’être bien protégée contre les aléas de l’économie. Les parents renonceront d’abord à leurs petits plaisirs avant de considérer réduire les cadeaux offerts à leurs enfants.
L’expansion du multiple semble cependant limitée, selon l’analyste. Avec une capitalisation boursière de 360 M$, le titre est nettement moins liquide que ceux de Mattel et Hasbro. En moyenne, il s’échange 32 000 actions de l’entreprise chaque jour. En comparaison près de 6,6 millions de titres de Mattel changent de main quotidiennement. Les fondateurs possèdent également 81% des actions et 97% des droits de vote, ce qui découragera certains investisseurs. Les investisseurs doivent donc s’attendre à plus de volatilité qu’avec d’autres sociétés, prévient M. Johnson.
Canadien Pacifique (NY., CP, 145,20 $US) : un programme de rachat d’actions bonifié
Canadien Pacifique a annoncé après la fermeture hier qu’elle bonifiait son programme de rachat d’actions. Le montant maximal admissible passera de 9,1 millions d’actions (6% des actions en circulation) à 11,9 millions de titres (8% des actions en circulation).
Allison M. Landry, de Credit Suisse, estime que le programme pourrait ajouter 0,09$ au bénéfice par action de l’exercice de 2015. Ce programme pourrait permettre à la société de dépasser la fourchette de ses prévisions d’un bénéfice par action de 10$-10,40$.
Ceci étant dit, plusieurs éléments positifs et négatifs influeront sur les prévisions. Elle note que le chargement des wagons est légèrement à la baisse. D’un autre côté, la dépréciation du dollar canadien et la diminution des prix du pétrole sont positives.
Elle réitère sa recommandation de « surperformance » et sa cible de 187 $US.