Que faire avec les titres de Dollarama, Canadian Western Bank et Sears Canada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL,76,90$): son évaluation élevée n’est pas un obstacle à d’autres gains
Le détaillant offre les perspectives de croissance les plus solides parmi les titres de consommation et mérite une évaluation de 27 fois ses bénéfices, affirme Derek Dley, de Canaccord Genuity, sept jours avant le dévoilement du deuxième trimestre de Dollarama.
Sa croissance visible, l’augmentation de sa superficie de vente, les meilleures marges de l’industrie et d’importants flux de trésorerie justifient une évaluation supérieure, ajoute l'analyste.
M. Dley hausse donc son cours-cible de 83 à 85$, pour un gain potentiel d’encore 10%.
Il s’attend à une progression de 14% des revenus, et de presque 20% du bénéfice à 0,61$, conforme au consensus, pour le deuxième trimestre.
Ces résultats seront nourris par une augmentation de 4,5% des ventes des établissements ouverts depuis plus d’un an et par une hausse de 8% de la superficie de vente totale.
Les marges brutes devraient rester stables, à 36,1%, parce que le détaillant absorbera une partie de l’effet de la dépréciation du huard sur son coût d’achat de marchandises, afin d’offrir des prix encore attrayants à ses clients.
Malgré tout, sa marge d’exploitation devrait s’améliorer d’un autre 20 points à 16,9% grâce aux gains d’efficacité que lui procurent l’implantation de son système de gestion des ressources humaines kronos et du déploiement de nouveaux terminaux aux points de vente.
En 2016, ses magasins seront équipés d’accès WI-FI et d’appareils de balayage, qui diminueront le temps à la caisse et accéléreront la gestion de stocks en temps réel.
« Avec 1,5 million d’actions rachetées au prix de 72,81$ au deuxième trimestre, il est clair que la société a aussi l’intention de compléter son plus récent programme de rachat de 3,5% de ses actions en 2015-16. Ce rachat ajoute 0,10$ au bénéfice par action», explique aussi M. Dley.
Canadian Western Bank (CWB, 15,09$): la banque résiste bien à la récession albertaine, pour l'instant
Canadian Western Bank (CWB, 15,09$): la banque résiste bien à la récession albertaine, pour l'instant
Jusqu’à maintenant, ses résultats résistent bien à la récession albertaine, mais tous craignent une détérioration de son portefeuille de prêts au secteur de l’énergie.
Sumit Malhotra, de Banque Scotia, estime que la valeur comptable de la banque, de 22,01$, devrait fournir un bon point d’appui au titre puisqu’une hausse potentielle des mauvaises créances ne devrait pas faire baisser ses bénéfices plus bas que 2$ par action, par rapport à sa prévision de 2,73$ pour 2016.
L’analyste maintient donc son cours-cible de 26$, pour un gain potentiel de 15% d’ici un an.
Kevin Choquette, de Credit Suisse, prévient que le test de stress qu’a effectué la banque se fonde sur la crise de 2008, une période qui a vu le cours du pétrole rebondir assez rapidement.
Si le nouveau régime des cours déprimés pour le pétrole perdure comme en 1982 ou 1986, par exemple, le bond des mauvaises créances pourrait alors dégrader sa rentabilité beaucoup plus que prévu, dit-il.
Sears Canada (SCC, 8,87$): le détaillant en difficultés gagne encore du temps avec de nouvelles coupes
Sears Canada (SCC, 8,87$): le détaillant en difficultés gagne encore du temps avec de nouvelles coupes
De nouvelles compressions de 100 à 125 millions de dollars donnent un sursis au Sears Canada pour tenter à nouveau de séduire sa clientèle-cible, croit Keith Howlett, de Marché des capitaux Desjardins.
Après la vente de propriétés, le détaillant déficitaire dispose de liquidités de 209M$ pour mener à bien un nouveau plan de revitalisation, qui repose sur la collaboration étroite de la part de ses fournisseurs.
Le nouveau patron, Brandon Stranzl, concentre ses efforts de relance sur 95 grands magasins et 45 magasins Sears Décor. Ces établissements-clé lui fournissent 55 à 60% de se revenus.
L’offensive commencera par 12 marques fortes dont Cherokee, Clarks, Nygard, Dockers et Levi’s qui financeront l’implantation de mini-boutiques en magasin et leur promotion.
M. Stranzl, 41 ans, tente en effet de profiter du départ de Target Canada en faisant valoir ses vêtements à prix modiques.
En août, ses ventes comparables sont redevenues positives (+ 2%), après avoir baissé de 3,9%, au deuxième trimestre.
M. Howlett recommande toujours de vendre le titre pour lequel il a un cours-cible de 8,50$, soit 1,5 fois sa valeur comptable.