Que faire avec les titres de d’Alimentation Couche-Tard, Dollarama et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Couche-Tard (ATD.B, 62,21$): son évaluation n’a pas fini de se rétablir
L’évaluation d’Alimentation Couche-Tard s’est relevée de 13% depuis la mi-mai, de 13,6 à 15,3 fois le bénéfice prévu dans un an, et cette remontée n’est pas finie, croit Jim Durran de Barclays.
«Le titre s’échange en fonction de sa performance aux États-Unis qui lui procure 60% de ses profits bruts. Son multiple peut retrouver sa moyenne historique de 17 fois si ses plus récents repères de performance se maintiennent ou s’améliorent davantage au premier trimestre», explique l’analyste.
Cela se compare à des multiples de pointe de 23,7 fois en 2015 et de 24,8 fois en 2002.
M. Durran fait ici référence au rétablissement des ventes des dépanneurs comparables et au nouvel effort pour ajouter des aliments (hot dogs, pizza et sandwiches) à l’offre aux États-Unis en empruntant progressivement les meilleures pratiques de Holiday StationStores, acquis en décembre 2017.
M. Durran s’attend à une croissance de 1,5% des ventes des dépanneurs comparables aux États-Unis, de 3% en Europe et de 2% au Canada, au deuxièeme trimestre attendu le 5 septembre.
«Si à terme, Couche-Tard réussissait à doubler la proportion des ventes provenant des aliments à 22%, c’est 1,2 milliard de dollars américains ou 13% qui s’ajouteraient à ses ventes et 690M$US à ses profits bruts», précise l’analyste.
Entretemps, M. Durran prévoit un bond de 46% des revenus à 14,3G$US grâce à la contribution de CST Brands et de Holiday et aux prix plus élevés pour l’essence à la pompe, au deuxième trimestre.
Le bénéfice d’exploitation devrait augmenter de 21,8% à 707M$US. Cet écart provient de la proportion plus élevée des ventes d’essence et de la compression des marges d’essence que provoque de la hausse du cours du pétrole brut.
Ces deux facteurs annuleront une partie du levier d’exploitation attendu des synergies des deux dernières acquisitions et des mesures internes de productivité, entrevoit l’analyste.
La hausse de 30,9% du bénéfice à 0,88$US par action qu’il prévoit se compare au consensus de 0,81$US.
M. Durran augmente son cours-cible de 72 à 73$ en se projetant en 2020. Cela chiffre le gain potentiel à 17%.
Dollarama (DOL, 48,63$): rebond des ventes en vue au deuxième trimestre
Dollarama (DOL, 48,63$): rebond des ventes en vue au deuxième trimestre
Un rebond prévu des ventes des magasins comparables au deuxième trimestre devrait redonner confiance aux investisseurs, après la déception du premier trimestre causée par le verglas d’avril.
Dollarama dévoilera ses résultats le 13 septembre.
Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, prévoit que la hausse de la facture moyenne et un effet de rattrapage soulèvera les ventes des magasins comparables à 5,3%, au deuxième trimestre.
Cela se compare à la croissance de 2,6% du premier trimestre.
«Bien que nous soyons optimistes à l’égard les ventes, Dollarama se bute à des comparaisons plus difficiles au chapitre de la marge brute et des dépenses en proportion des revenus», prévient-il.
L’analyste prévoit donc une marge brute de 39,5% (en baisse de 0,15%) et une marge d’exploitation de 25,4% (en baisse de 0,35%), mais une augmentation de 11,6% du bénéfice à 0,43$ par action.
En raison des importantes dépenses consacrées à l’expansion de sa capacité de distribution, Dollarama a aussi racheté moins de ses actions à la Bourse, au premier semestre.
L’analyste s’attend à ce que le marchand se rattrape au dernier trimestre de l’année, qui lui procurera des flux de trésorerie libres de 600 millions de dollars.
La recommandation d’achat de M. Morrison repose sur le retour à la normale des ventes par magasin comparable et sur une hausse par la société des marges visées en 2019.
Les premières ventes de produits en vrac en ligne devraient aussi relever les estimés pour 2020, projette-t-il.
Enfin, l’analyste s’attend à ce que Dollarama exerce en février 2020 l’option pour acquérir le détaillant de Salvador avec qui le commerçant est partenaire depuis 2013, Dollar City.
«Cet achat serait rentable et procurerait à Dollarama une source additionnelle de croissance», écrit-il.
À son avis, le rétablissement des ventes comparables au deuxième trimestre et les perspectives de croissance supérieures du deuxième semestre redonneront un nouveau souffle au titre.
Son cours-cible de 59$ laisse entrevoir un gain potentiel de de 21,7%.
Bombardier (BBD.B, 4,50$): le rachat de Bombardier Transport serait rentable
Bombardier (BBD.B, 4,50$): le rachat de Bombardier Transport serait rentable
Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, se penche à nouveau sur les perspectives de la filiale de transport de Bombardier à laquelle les investisseurs accordent peu de valeur.
Avec des revenus de 8,5 milliards de dollars américains et des commandes en carnet de 34G$US, Bombardier peut être un bon numéro trois derrière la chinoise CRRC et la nouvelle Siemens-Alstom, croit-il.
«Bombardier Transport achève sa propre rationalisation alors que les nombreux chevauchements entre Siemens et Alstom et les lois du travail en Europe freineront les synergies de cette fusion», écrit-il.
En conséquence, il serait fort rentable pour Bombardier de racheter la part minoritaire de 27,5% que détient la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Bombardier Transport dès février 2019 afin de profiter pleinement de sa propre transformation, complétée à 70%, pendant que le duo Siemens-Alstom se réorganise.
De plus, Bombardier Transport vise des revenus de 10G$US et une marge d’exploitation de plus de 9%, en 2020. M. Doersken se dit très confiant que ces objectifs seront atteints peu importe le contexte concurrentiel, compte tenu des nombreuses mesures de productivité apportées à l’interne.
L’analyste donne en exemple la part croissante des équipements de signalement et des services dans les revenus (du tiers à la moitié), l’achèvement d’anciens contrats moins rentables, ainsi que la réutilisation de systèmes et de pièces existantes dans les nouveaux contrats.
Il est dans l’intérêt financier de Bombardier de procéder au rachat le plus tôt possible puisque l’entente avec la Caisse lui garantit une clause de rendement de 15% ce qui accroit le prix du rachat de Bombardier Transport au fil du temps, en plus des dividendes versés.
L’analyste calcule qu’il en coûterait 2,2G$US à Bombardier de racheter le bloc de la Caisse, à l’aide d’une nouvelle dette d’un milliard que l’institution pourrait d’ailleurs fournir. Son analyse indique qu’un tel rachat 4% à la valeur de son action, qui passerait alors à 6,22$.
Dans l’intervalle, M. Doersken ne touche pas à son cours cible de 6$, qui offre déjà un gain potentiel de 33%.