Que faire avec les titres de BRP, Dollarama et Nemaska Lithium? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 65,28$): solides perspectives, mais l’évaluation est devenue trop riche
Cameron Doersken de la Financière Banque Nationale ne recommande plus l’achat de BRP dont l’évaluation est devenue trop généreuse en Bourse.
Après une ascension de 67% en un an, le titre du fabricant des ski-doo, sea-doo et véhicules hors route Can-Am approche déjà du cours-cible d’un an de 66$ de l’analyste. Cette appréciation se compare à celle de 8% de l’indice S&PTSX, note-t-il.
Le titre s’échange à un multiple de 11,8 fois le bénéfice d’exploitation, ce qui se compare à un historique de 8,8 fois.
En fonction du bénéfice, le multiple actuel de 22,4 fois se compare aussi à une moyenne historique de 16,1 fois,
«Nous avons relevé notre multiple d’évaluation à plusieurs reprises depuis un an. Nos prévisions de bénéfices de 2,92$ en 2020 sont déjà dans le haut de la fourchette des orientations fournies par la société», explique aussi l’analyste.
BRP affronte aussi certains risques dont la renégociation de l’Accord nord-américain de libre-échange (ALENA) et la hausse de tarifs sur certains matériaux.
En revanche, BRP s’est dit à l’affût d’acquisitions, ce qui pourrait devenir le prochain catalyste pour le titre, croit l’analyste.
M. Doersken serait de nouveau acheteur si le cours faiblissait à 60$.
Dollarama (DOL, 52,86$): un parcours éclatant à souligner
Dollarama (DOL, 52,86$): un parcours éclatant à souligner
Le deuxième fractionnement de actions de Dollarama incite Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, à étaler le bilan du détaillant qui a défoncé toutes les attentes depuis son entrée en Bourse.
Son action reflète ce parcours ayant multiplié sa valeur par 18 fois depuis 2009.
Les perspectives restent aussi bonnes puisque le détaillant d’articles à bas prix compte ouvrir 60 à 70 nouveaux magasins par année pour atteindre la marque de 1700, soit 45% de plus que le total actuel. Cela lui offre 8 à 10 ans de croissance au pays.
À son entrée en Bourse, le potentiel de magasins était estimé à 900 magasins, rappelle-t-il.
Bien qu’on ne sait pas encore si Dollarama se prévaudra en 2020 de l’option lui permettant d’acquérir Dollar City, M. Howlett se dit tout aussi impressionné par la croissance de ce détaillant d’El Salvador.
Visiblement, la chaîne familiale de 120 magasins dans trois pays bénéficie de l’apport «du capital intellectuel» de Dollarama. Chaque magasin réalise des revenus de 1,6 million de dollars américains.
«Les 39 magasins colombiens ne sont pas ouverts depuis assez longtemps pour faire partie de cette moyenne. La performance en Colombie (,un pays plus populeux et plus riche que les trois autres), sera certainement un facteur clé dans la décision de Dollarama d’acquérir Dollar City», évoque M. Howlett.
Au final, M. Howlett renouvelle sa recommandation d’achat et son cours-cible de 58$, soit un gain potentiel d’encore 10%.
Nemaska Lithium (NMX, 0,87$): nouvel admirateur pour le futur producteur de lithium
Nemaska Lithium (NMX, 0,87$): nouvel admirateur pour le futur producteur de lithium
Trois semaines après l’injection de 130 millions de dollars par le gouvernement de Québec, BMO Marché des capitaux, amorce le suivi de Nemaska Lithium qui compte exploiter la mine de concentré de spodumène Whabouchi et construire une usine d’hydroxyde et de carbonate de lithium à Shawinigan, au coût de 1,1 milliard de dollars.
L’analyste Joel Jackson établit son cours-cible à 1,50$, soit rien de moins que 72% de plus que le cours actuel.
«En dépit des incertitudes concernant le cours du lithium à moyen terme (en raison du surplus mondial de production), le rapport risque-rendement de Nemaska est séduisant en raison de son procédé innovant de conversion et son intégration verticale», écrit-il, dans l’introduction d’un rapport de 25 pages.
Le procédé de la société, en amont du cycle de production de l’hydroxyde de lithium, devrait en principe protéger un peu la société des cours du lithium, fait valoir M. Jackson.
En même temps, l’hydroxyde de lithium est un produit chimique qui gagne en valeur auprès des fabricants de batteries au nickel en raison de sa performance, explique aussi l’analyste.
«Si la société pouvait produire au coût estimé de 3000$US la tonne au lieu de celui de 5000 à 8000$US des producteurs établis, cela ajouterait 2,65$ de plus à la valeur de son action», ajoute l’analyste.
Étant donné que Nemaska Lithium doit passer d’un projet pilote à une usine de transformation qui aura 65 fois son ampleur, M. Jackson mise plutôt sur un coût de production de 4000$US la tonne pour établir sa valeur d’actif nette de 1,50$.
L’usine devrait être fonctionnelle en 2021.
«Le procédé de transformation envisagé n’a pas fait ses preuves à une échelle commerciale», prévient aussi M. Jackson.