Que faire avec les titres de Banque Laurentienne, Transcontinental et Avigilon? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Laurentienne (LB, 48,28$): un 3e trimestre mieux que prévu, mais la prudence reste de mise
La hausse de 7% du bénéfice de la Banque Laurentienne au troisième trimestre a nettement surpassé les prévisions grâce à une hausse de 5% du volume des hypothèques résidentielles, de 16% de celui des hypothèques commerciales et de 18% des prêts commerciaux.
Ses marges d’intérêt ont augmenté grâce à une contribution plus sentie de la part de sa filiale B2B, pour la première fois depuis deux ans, note Robert Sedran, de CIBC Marchés mondiaux.
Les provisions pour pertes sur prêts sont aussi à un plancher depuis 2003, estime Credit Suisse, grâce au recouvrement de certaines créances.
Malgré ces bons résultats et aucun prêt à l’industrie pétrolière, les analystes restent prudents envers le titre de la banque québécoise.
« La banque a utilisé des recouvrements pour compenser le faible levier de rentabilité qui résulte d’un bond de ses dépenses en technologie. On s’attend aussi à ce que la l’augmentation marquée de ses prêts commerciaux accroisse éventuellement ses provisions », explique Sumit Malhotra, de Banque Scotia.
Même si le titre reste sous-évalué par rapport à ses semblables, M. Malhotra ne croit pas que la banque pourra combler son écart, tant qu’elle n’aura pas démontré une augmentation plus régulière de sa rentabilité fondamentale.
Avec un cours-cible de 52$, il prévoit tout de même un gain de 13,7% pour son action, d’ici 12 moism une performance conforme avec celle qu’il prévoit pour le secteur bancaire.
Transcontinental (TCL, 15,09$): l’achat d’Ultra Flex est positif, mais ne bouge pas l’aiguille
Transcontinental (TCL, 15,09$): l’achat d’Ultra Flex est positif, mais ne bouge pas l’aiguille
Transcontinental paie un bon prix, met la main sur une force de vente nationale, ajoute à sa capacité manufacturière et obtient de nouveaux débouchés, énumère Haran Posner, de RBC Marchés des capitaux.
Néanmoins, la transaction de 80 millions de dollars américains est relativement mineure et ne justifie une évaluation plus élevée, ni un cours-cible supérieur pour Transcontinental, fait-il valoir. Surtout que l’analyste réduit le multiple qu’il attribue aux activités médias de Transcontinental pour s’ajuster aux moins bonnes perspectives de publicité.
Après l’achat d’Ultra Flex d’ici la fin de 2015, Transcontinental tirera environ 10% de son bénéfice d’exploitation des emballages flexibles de plastique, le troisième secteur d’activité choisi par la société pour nourrir ses flux de trésorerie et son dividende et renouer éventuellement avec des revenus croissants.
Pour le troisième trimestre, M. Haran prévoit un recul de 5 % des revenus, de 3 % du bénéfice d’exploitation et un bénéfice par action stable de 0,48$ par action.
L’analyste veut entendre les dirigeants concernant les perspectives des circulaires imprimés, maintenant que WalMart a révélé avoir considérablement réduit le nombre de ses pièces imprimés.
M. Haran s’attend aussi à des détails au sujet des synergies de l’achat des journaux de Sun Media.
Avigilon (AVO, 11,73$): le départ de sept dirigeants inquiète, mais le fournisseur de caméras de surveillance pourrait devenir une proie
Avigilon (AVO, 11,73$): le départ de sept dirigeants inquiète, mais le fournisseur de caméras de surveillance pourrait devenir une proie
Depuis 20 mois, Avigilon a perdu sept hauts dirigeants, faisant craindre une crise interne qui risque de perturber la croissance rapide de la société. Le dernier départ est celui du chef de l’exploitation Brian Schmode.
Résultat : l’évaluation de l’ex-coqueluche des amateurs de croissance du secteur canadien de la technologie s’est sévèrement comprimée. Après une dégringolade de 54% depuis mars à un nouveau bas de 11,73$, son action se négocie à un multiple de seulement 12 fois le bénéfice prévu en 2016.
Pour l’instant, deux analystes ne croient pas que sa croissance élevée soit compromise par le remue-ménage des dirigeants. La société double ca capacité avec l’implantation d’une deuxième usine au Texas, qui deviendra pleinement opérationnelle à la fin de 2015, indique Steven Li, de Raymond James.
Cet investissement majeur déprimé les bénéfices de 2015, mais le titre devrait reprendre du mieux lorsque les investisseurs se projetteront en 2016, prévoit M. Li. L'analyste réduit son cours-cible de 24 à 19$.
La chute de l’action d’Avigilon pourrait toutefois en faire une proie potentielle pour des acquéreurs stratégiques tels que des fabricants chinois de caméras de surveillance, croit Daniel Chan, de Banque Scotia. Dans une transaction, Avigilon vaudrait de 20 à 30$, dit-il.
Quelque 7% des actions sont vendues à découvert, ce qui indique que les investisseurs sont nombreux à miser sur une baisse du titre.
Pour l'instant, M. Chan maintient son cours-cible de 22$, qui prévoit que le titre redoublera.
La société de Vancouver est encore dirigée par son fondateur Alexander Fernandes. La société est entrée en Bourse à un cours de 4,50$ en 2011 et a rapidement grimpé jusqu’à un sommet de 34$, en janvier 2014.