Le magicien Luc Langevin vient de réussir un des plus beaux coups de sa carrière.
Il vient de faire disparaître une décision aberrante qui coupait les vivres aux organismes de promotion de la science au Québec !
Celui qui a été à quelques reprises porte-parole national des Expo-sciences québécoises n’était pas le seul à protester : des milliers de personnes déploraient, depuis le vendredi 12 décembre, l’annonce de la suppression des subventions gouvernementales aux organismes de loisir scientifique. Ce retrait mettait en péril autant les Expo-sciences que la pérennité du mouvement des Petits Débrouillards, acclamé ici comme à l’international.
Puis, le dimanche 14 décembre, coup de théâtre : devant la montée de ce mécontentement venu de tous les milieux et de tous les partis confondus, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, a fait savoir dans un communiqué laconique qu’il ne retenait pas « les orientations proposées par son ministère en ce qui concerne l’appui aux organismes de soutien à la culture scientifique ».
Il le fallait. C’était une honte, et elle mettait dans une drôle de position le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui venait d’affirmer que les gens contestant la compression des dépenses publiques faisaient preuve de courte vue. Il se serait fait dire d’ajuster ses propres lunettes si le gouvernement auquel il participe avait fait preuve de myopie en maintenant sa décision de laisser les Petits Débrouillards et consorts se débrouiller tout seuls.
Il a pourtant été démontré que les enfants s’intéressent spontanément à la science lorsqu’on la leur présente comme un jeu. Sans même s’en rendre compte, ils apprennent tout en s’amusant. Et des passionnés travaillent depuis des décennies à stimuler leur intérêt à coup d’Expo-sciences et d’autres manifestations reconnues et applaudies partout sur la planète. C’est une contribution inestimable à une société qui veut assurer son avenir.
Mais quelqu’un d’insensé dans le labyrinthe gouvernemental avait décrété l’annulation de l’ensemble des subventions accordées au Conseil de développement du loisir scientifique (responsable des Expo-sciences), aux Publications BLD (qui éditent entre autres le populaire magazine Les Débrouillards) et à l’Agence Science-Presse, unique dans le monde francophone et qui propose des textes publiés d’un bout à l’autre du Québec.
Tout ça pour épargner globalement, si on fait le calcul, la prodigieuse somme de 650 000 $ par année, c’est-à-dire à peine deux fois ce qu’il en a coûté pour le réaménagement du bureau de Jean D’Amour, le député de Rivière-du-Loup. Incohérence, dites-vous ? Avec, en plus, la consternation d’entendre un sous-ministre à l’Économie déclarer : « La promotion de la science ne fait plus partie des priorités du gouvernement ». Invraisemblable.
Le père Noël n’existe peut-être pas, mais le Professeur Scientifix, emblème des Débrouillards, est bien réel. Le gouvernement libéral voulait l’expédier au musée. Pire qu’une erreur, c’était là une manifestation d’ignorance tout autant que d’inconscience.
Le ministre Daoust dit maintenant vouloir revoir les « scénarios de financement » de ces organismes. Espérons qu’il ne soit pas en train d’imaginer quelque stratagème pour faire avaler cette amère pilule d’une autre manière.
Oui, il est impératif de redresser progressivement les finances publiques du Québec, mais compromettre les rêves des jeunes attirés par les sciences et les technologies n’est certes pas la meilleure façon d’y parvenir.
À surveiller au début de 2015
À surveiller au début de 2015
Naturellement, les hauts et les bas du cours du pétrole, et la patience de la stratégie de l’Arabie saoudite qui joue manifestement au chat et à la souris avec les pays producteurs, dont le coût de revient est plus élevé que le sien (à commencer par les États-Unis). En laissant tomber les prix sans broncher, elle espère acculer à la ruine ses rivaux. Mais c’est une stratégie qui pourrait se retourner contre elle si cette guerre d’usure se prolongeait, tellement ses finances dépendent des revenus pétroliers. En attendant, les consommateurs bénéficieront d’un répit prolongé à la pompe, qui paraissait encore inimaginable il y a quelques semaines.
Le sort de la loi 3 sur la réforme des régimes de retraite, qui va subir ses premières contestations judiciaires. Le coup d’envoi a été donné par la Fédération indépendante des syndicats autonomes qui vient de s’adresser à la Cour supérieure du Québec en alléguant que la loi est illégale. D’autres devraient suivre. Mais en attendant, on pourrait tout aussi bien voir survenir des ententes négociées entre des villes et des syndicats, qui préféreront proposer un compromis plutôt que de se voir imposer unilatéralement de nouvelles mesures.
L’évolution des projets de mise en valeur des ressources du Nord... de même que le statut de certaines exploitations devenues vulnérables du fait de l’écroulement du prix des métaux de base. Québec serait en train de chercher un repreneur pour la mine de fer du lac Bloom, près de Fermont, dont la fermeture a été annoncée par Cliffs Natural Resources. Si jamais il y parvient, ce sera le signe que le Plan Nord n’est pas devenu le Plan qui dort. Autrement, mieux vaudra se croiser les doigts.
Puis, en vrac, les prochains mouvements des taux d’intérêt, le niveau d’endettement des consommateurs, la reprise (ou non) de l’emploi au Québec... Mais avant tout, la réalisation de vos souhaits les plus chers, pour vous et votre famille, à l’occasion de la nouvelle année !