Ne serait-il pas merveilleux pour un détaillant de jouir de l'avantage de ne pas avoir à charger de taxes à ses clients? Ici, nous ne faisons pas référence aux fameuses promotions ''nous payons les deux taxes pour vous''. Dans ce cas précis, le détaillant paie la taxe, alors que nous discuterons ici d'une situation où la taxe n'est pas payée par personne.
Aux États-Unis, dans beaucoup d'états, Amazon (AMZN-Q) dispose d'un avantage de taille par rapport à plusieurs compétiteurs grâce à la façon dont sont perçues les taxes de vente pour les achats en ligne. Tout détaillant qui ne dispose pas d'un emplacement physique dans un état n'est pas tenu de collecter les taxes de vente. Par exemple, Amazon, dont le siège social est situé à Seattle dans l'état de Washington, ne percevait aucune taxe auprès de ses clients en Floride, car elle n'y était pas présente physiquement. La situation changea récemment, alors que la société vient d'y installer un centre de distribution. Elle doit maintenant se conformer à cette exigence pour tous ses clients floridiens.
On pourrait penser que les états ne chargent point ''officiellement'' de taxes pour une grande partie des ventes en ligne. Il n'en est rien. En réalité, la loi prévoit que le client devrait lui-même payer cette taxe, en faisant parvenir son paiement à l'état dans lequel il réside. Comme vous vous en doutez sûrement, peu de gens font preuve de zèle à cet égard, et environ la moitié des états ne reçoivent pas leur juste part de taxes.
Une situation qui devrait changer
Ce qui constitue un désavantage pour les états se traduit par un avantage indéniable pour les détaillants en ligne qui possèdent peu de magasins physiques. Comme le coût final de la facture s'avère moindre pour les clients qui évitent ces taxes, des chaînes de magasin comme Best Buy sont pénalisées. Toutefois, le vent est en train de tourner, puisque le chef de la direction de Best Buy (BBY-N), Hubert Joly, fait fortement pression sur le gouvernement afin d'instaurer la ''Marketplace Fairness Act''. Cette loi obligerait tous les détaillants en ligne à percevoir les taxes exigibles dans chaque état.
Pour réaliser l'ampleur qu'un tel changement exercerait sur le chiffre d'affaires d'Amazon, il suffit d'observer les conclusions d'un récent rapport provenant de l'Université de l'état d'Ohio. Il stipule que lorsque la taxe de vente en ligne est introduite dans un état, les ménages réduisent leurs dépenses auprès d'Amazon d'environ 10% par rapport aux états qui ne sont pas encore visés par cette mesure. Concernant les achats en ligne de plus de 300$, les ventes s'effondrent de 24%! Le rapport fut donc intitulé ''The Amazon Tax''.
L'instauration d'une loi à ce sujet à la grandeur du pays constitue l'un des nombreux éléments qui nous ont amenés à acquérir des actions de Best Buy (BBY-N) dans notre fonds. Nous aimons particulièrement le chef de la direction, qui arriva en 2012 pour effectuer de profonds changements au sein de la société. Faire pression pour harmoniser la collecte de taxes sur les ventes en ligne à l'échelle nationale s'avère l'une de ses priorités. Étant donné les faibles marges de profits dans la vente au détail, Best Buy à tout à gagner, au détriment des sociétés comme Amazon et Ebay (EBAY-Q).
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com