BLOGUE. Tout récemment, une investisseuse consciencieuse raconta qu'elle ne croyait pas à l'utilité des REER. Sa mère possède un certain montant dans ce type de véhicule, et elle décrit le fait qu'il n'existe aucun moyen d'éviter l'impôt au décès. Par exemple, si sa mère détenait 300 000$ en REER au moment du décès, environ 150 000$ seraient distribués aux enfants lors de la succession.
Pour le conjoint, la situation s'avère différente puisque la plupart des actifs sont transférés libres d'impôts. Il pourrait sembler tout naturel de s'attendre au même genre d'avantage avec les enfants.
Tout d'abord, si un tel droit existait, les impôts redevables sur les REER pourraient ne jamais être payés. Les REER seraient transférés de génération en génération, et 1000 ans pourraient s'écouler avant que le gouvernement ne perçoive un seul sou. On doit se rappeler que ce type de véhicule financier a été créé dans le but de pourvoir à la retraite de l'épargnant.
Nonobstant ce fait, même si ce véhicule était sélectionné avec pour objectif de distribuer des avoirs à ses enfants, on y trouverait son compte. En effet, le fait que les impôts ne soient pas perçus sur les revenus de placements contribue à une accumulation d'argent beaucoup plus rapide.
L'erreur typique consiste à considérer un REER de 300 000$ comme étant réellement ''300 000$'', alors qu'en fait, la moitié de ce montant correspond à une forme de prêt consenti par le gouvernement. Donc, si on garde à l'esprit qu'il s'agit en réalité de 150 000$, la facture d'impôts devient beaucoup plus facile à digérer.
Si on avait plutôt opté pour un produit conventionnel, comme un compte de placement taxable, d'importantes économies d'impôts n'auraient pas eu lieu. Il serait simple de prouver mathématiquement que le REER permet une accumulation plus rapide si l'on réinvestit les économies d'impôts réalisées grâce aux déductions sur le salaire.
Qu'en est-t-il du CELI? Ce véhicule donne sensiblement les mêmes avantages que le REER, à taux d'impôts égaux (durant la vie active, et à la retraite). Toutefois, combiner les deux permet une planification fiscale intéressante, puisque l'on peut cibler un revenu imposable précis à la retraite en pigeant dans l'un ou l'autre de ces deux véhicules financiers.
Le CELI permet d'éviter de payer beaucoup d'impôts lorsque l'on effectue un retrait important en cas de besoin, au cours d'une année où le revenu salarial atteint un niveau raisonnable ou élevé. Toutefois, lors d'une année sabbatique, ou après l'épuisement des prestations d'assurance-chômage après la perte d'un emploi, le recours au REER pour des besoins de liquidités peut constituer un net avantage. Les montants retirés seront imposables, mais à un taux moindre étant donné le faible revenu engendré durant l'année en cours. Ainsi, on peut très bien payer 20 ou 25% d'impôts sur des montants pour lesquels on avait économisé au moins 40% d'impôts auparavant.