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Un investisseur qui possédait un titre depuis près de deux ans avait doublé sa position grâce à la belle montée en bourse. Ce titre est Deckers Outdoor (DECK). Certes, si l'on observe les performances passées, on peut facilement tomber dans l'extase. Observez ce présent tableau : les ventes ont progressé par un facteur de près de 14 fois en 9 ans. Toutefois, comme pour la majorité des titres connaissant une croissance fulgurante, les investisseurs désireux de se joindre à la parade sont nombreux. L'évaluation tient donc compte du passé. Le prix du titre doit être assez élevé pour convaincre les investisseurs existants de s'en départir. Notre investisseur faisait partie de ce clan. Certes, si le prix avait atteint des niveaux encore plus élevés, il n'aurait probablement pas hésité à le vendre. Néanmoins, lorsqu'un de nos investissements affiche une belle progression, on aime devenir optimiste et penser que le passé se répètera tout simplement.
Malheureusement, la bourse offre souvent des mauvaises surprises. Tout récemment, la direction a annoncé qu'elle s'attendait à une baisse des profits d'environ 10% pour l'année 2012. Notre investisseur se retrouve maintenant à la case ''départ''. En effet, tous ses gains se sont effacés, alors que la descente s'est amorcée et poursuivie, après avoir atteint un sommet en automne 2011. Une telle situation apporte son lot de frustrations, et on peut se demander s'il n'existe pas un mécanisme quelconque ou une recette magique afin de préserver les gains lorsqu'ils sont engendrés.
Tout d'abord, on doit garder à l'esprit que la plupart des entreprises sont en proie à des revirements à long terme. Si le passé se répétait tout le temps, investir deviendrait un jeu d'enfant. Nous connaissons une seule façon de prévenir ces désagréments : la marge de sécurité. Lorsque l'on acquiert un titre à la moitié de sa valeur estimée, nous obtenons deux grands avantages :
1) La moindre surprise positive peut faire bondir le titre;
2) Une mauvaise nouvelle aura moins d'impact sur le titre, et peut même résulter en une appréciation de celui-ci.
Le deuxième scénario s'avère intéressant. Si les investisseurs affichent un pessimisme démesuré à l'égard d'un titre, une mauvaise nouvelle peut constituer un catalyseur positif. Il suffit d'une annonce moins ''mauvaise'' que celle attendue par les actionnaires.
Dans le cas de la société Deckers, les bons résultats passés avaient poussé son évaluation à un niveau qui ne laissait pas de place aux mauvaises nouvelles. En d'autres termes, la marge de sécurité était absente. Ce qui devait arriver arriva. Aussi, il surviendra fréquemment qu'un investisseur prudent vende un titre pleinement évalué, alors que ce dernier poursuit son ascension ensuite. Dans ces cas-là, on doit éviter de remettre sa décision en question.
Dans sa quête de rendements, un investisseur avisé se doit d'effectuer des recherches sur une base régulière, afin de s'assurer d'avoir en mains des nouvelles idées d'investissement. Ainsi, il devient beaucoup plus aisé de se départir d'un titre lorsqu'il jouit de la possibilité de réinvestir l'argent dans un autre titre beaucoup plus attrayant.
Pour terminer, soulignons l'exemple percutant du titre Fossil Inc. (FOSL), qui dégringola de 38% en une seule journée cette semaine. Ce titre était très prisé par un investisseur que nous admirons. Nous suspectons qu'il s'agissait d'une très importante position dans son portefeuille jusqu'à ce jour. Quelle a été l'erreur commise dans ce cas-ci? S'agit-il d'une erreur de jugement? Nous pensons qu'il s'avère très difficile de prévoir les changements, et particulièrement lorsque ces derniers sont modestes. C'est pourquoi la marge de sécurité sur le prix payé constitue un avantage indéniable. Mais attention! Même les meilleures idées d'investissement peuvent aboutir à des pertes importantes. On ne peut pas totalement les éviter, mais simplement les minimiser, tant en termes de fréquence que de sévérité.