BLOGUE. Le 6 novembre prochain, les élections américaines auront lieu. D'après les récents sondages, le démocrate Barack Obama demeure le favori sur le républicain Mitt Romney. En tant qu'investisseur, nous ne voyons pas la réélection du président actuel d'un bon oeil à long terme. Plus de réglementation dans le monde des affaires signifie moins d'efficacité. En outre, les dépenses restent hors de contrôle. Rien n'est proposé afin de réduire l'énorme déficit, qui devrait surpasser encore une fois le billion de dollars cette année.
Certes, des hausses d'impôts ont été proposées, mais elles ne suffiront pas à éponger le manque à gagner. Afin de résoudre l'impasse, il s'avèrerait nécessaire de se concentrer sur la hausse des revenus en stimulant l'activité économique. Or, les nouvelles réglementations produisent l'effet inverse. Par exemple, on s'acharne sur les financières depuis le début de la crise. Il nous apparaît clair qu'un environnement hostile à la prise de risque résulte en une diminution d'employés et d'aboutissements de projets.
Toutefois, on doit garder à l'esprit qu'un gouvernement républicain sabrerait dans les dépenses. Un impact majeur est donc à prévoir, puisqu'il ne sera probablement pas compensé par une hausse suffisante des recettes de l'état par le biais de la libéralisation des marchés. Comme on le sait, les républicains prônent un marché financier plus libre. Un investisseur détenant des titres du secteur financier pourrait logiquement s'attendre à de meilleures performances si le gouvernement intervenait moins.
Néanmoins, un marché qui est en proie à une réglementation de plus en plus sévère comporte certains avantages pour l'investisseur opportuniste. À long terme, nous pensons que ces tendances nuisent à la croissance du pays. Mais à court terme, des opportunités en or se créent! Le titre Mastercard (MA-N) constitue un exemple intéressant.
Cette société a été assujettie à de multiples attaques de la part du gouvernement, étant donné que ce dernier a réagi aux plaintes des commerçants. Nous ne pouvons donc pas ignorer l'effet du gouvernement sur ses perspectives d'avenir. Nous savions que la force du modèle d'affaires de Mastercard lui permettait de résister facilement à la récession, mais l'intervention gouvernementale constituait un risque majeur. Ces fameuses interventions ont créé des opportunités, alors que le baisse du titre fut plus importante que l'impact des nouvelles règles. Nous pensons que jamais nous n'aurions eu les belles opportunités survenues en 2009 et en 2010 sans les vagues de peur produites par la Maison Blanche.
Nous avons vendu nos dernières actions hier, et nous devons avouer que sans les craintes de la réglementation, nous n'aurions peut-être jamais inclus ce genre de titre dans notre portefeuille. Lorsqu'une société demeure rentable et peu affectée par les changements, son titre en bourse tend à rester dispendieux. La stabilité se traduit souvent par des prix élevés!
Le récent scandale survenu chez JP Morgan (JPM-N) nous fournit un autre exemple éloquent. Tout le tapage médiatique alimenté par les autorités nous a permis d'obtenir un prix intéressant. C'est pourquoi nous pouvons espérer revoir des aubaines alléchantes avec un gouvernement qui tend à s'attaquer aux entreprises. En tant qu'investisseur, le marché boursier américain nous offrira probablement encore beaucoup d'aubaines, peu importe le parti qui remportera les prochaines élections. On doit simplement porter une attention particulière aux politiques adoptées, et tenter de profiter des variations de prix qu'elles créent sur les titres.
Quant à la question du déficit pour laquelle le statu quo est adopté, nous prévoyons un choc important. Si le gouvernement n'effectue pas lui-même les coupures qui s'imposent, les agences de notation de crédit lui forceront la main. Dans un tel contexte, on doit comme toujours éviter les sociétés surendettées, et s'assurer d'obtenir une bonne marge de sécurité avant de sélectionner une idée quelconque.