J’ai divorcé de mon iPhone il y a près de deux semaines et je n’ai (presque) aucun regret. Ma nouvelle flamme, le BlackBerry Passport, est sans l’ombre d’un doute un meilleur téléphone que mon iPhone 4S. Avant d’entrer plus avant dans mes explications, je tiens à préciser que le Passport m’a été donné par BlackBerry, comme à tous les journalistes qui ont couvert son lancement. Si j’avais dû choisir entre un iPhone 6 et un Passport, le résultat aurait probablement été différent. Cela dit, j’ai été agréablement surpris par le Passport.
Les plus
Le clavier
Sans surprise, le principal atout du Passport est son clavier physique. N’ayant jamais eu de BlackBerry auparavant, j’ai eu besoin de quelques jours pour m’adapter. Toutefois, une fois que je me suis habitué à taper avec mes deux pouces, j’ai vite amélioré ma vitesse de frappe.
Les touches physiques n’expliquent pas à elle seules cette rapidité accrue. Dans les faits, le système d’exploitation y est pour beaucoup. Notamment, en se basant sur ma liste de contacts et sur ce que j’ai écrit auparavant, le Passport est drôlement efficace pour prédire le mot qui suit avant même que je l’écrive. Proposant en tout temps trois prédictions, il suffit de glisser son doigt sur le clavier physique (qui est recouvert d’une couche tactile) pour ajouter l’un d’entre eux dans la boîte de texte.
Alors que j’avais désactivé la fonction de correction automatique sur mon iPhone, je n’ai pas senti le besoin de faire de même sur mon Passport. Il faut dire que le téléphone supporte jusqu’à trois langues à la fois, de sorte qu’il ne risque pas de corriger «Later» par «Latté». Finalement, il est plus facile de placer son curseur au bon endroit avec le Passport, qui permet de double-cliquer pour voir apparaître une bulle qui agit comme les quatre flèches qu’on trouve sur un clavier d’ordinateur
BlackBerry Hub
Le BlackBerry Hub, un logiciel de messagerie sur les stéroïdes, permet lui aussi de sauver du temps. Il permet de supporter plusieurs adresses courriel, de sorte que j’y reçois mes courriels professionnels, qui transitent par les serveurs de TC Media, tous comme ceux qui sont acheminés à mon adresse Gmail. On peut répondre à ses courriels à partir du Hub, tout comme on peut répondre aux messages textes et aux BBM. Le Hub affiche également les appels en absence et les notifications sur Facebook, Twitter et Linkedin. Grâce à cette agrégation, j’ai perdu moins de temps à me promener d’une application à l’autre depuis que j’ai adopté le Passport.
La batterie
La batterie était le principal irritant de mon iPhone 4S qui, malgré ses limitations, était encore très fonctionnel. J’en étais venu à transporter avec moi deux batteries de recharge externes et la batterie de mon iPhone ne durait rarement plus que 5 heures. BlackBerry soutient que l’autonomie du Passport, qui est équipé d’une batterie monstre de 3450mAh, est de 30 heures. Bien entendu, l’autonomie d’un téléphone cellulaire est un concept très relatif, puisque tout dépend de l’utilisation qu’on en fait. Pour ma part, c’est une autonomie d’environ 12 heures que j’ai pu observer… dans un contexte d’utilisation relativement intensive. C’est déjà très bien, puisque je n’ai plus à gérer ma batterie durant la journée, pourvu que je branche mon téléphone chaque soir.
BlackBerry Passport : Les Meh
BlackBerry Blend
BlackBerry Blend est une application qui permet d’accéder au BlackBerry Hub et aux photos entreposées localement dans le Passport à partir d’un autre appareil. Des applications BlackBerry Blend existent en version iPad, Android, Windows et Mac. Je n’en vois pas trop l’utilité pour moi, mais c’est une fonctionnalité qui peut être utile pour les employés dont l’entreprise ne permet pas d’accéder aux courriels dans sans passer par un réseau VPN. Malheureusement, je ne suis pas parvenu à faire fonctionner BlackBerry Blend sur mon portable Windows 8, même si le tout semblait bien fonctionner lors d’une démo donnée sur un MacBook Air.
Processeur
Le processeur Snapdragon à quatre cœurs de 2,2 GHz permet au Passport d’être beaucoup plus rapide que l’était mon iPhone 4S. Néanmoins, le Galaxy S5 en a (légèrement) davantage sous le capot. Du côté de la mémoire vive, le Passport se démarque avec 3 go de RAM, contre 2 go pour le le Galaxy S5. C’est donc bien, mais aucun des téléphones de dernière génération ne souffre de problèmes de performance.
BlackBerry Assistant
La reconnaissance vocale du BlackBerry Assistant semble plus fidèle que celle de Siri en langue française. Malgré tout, je n’utilisais pas Siri et je ne pense pas que je vais me mettre à utiliser BlackBerry Assistant. En fait, même s’il peut ajouter un rendez-vous à un agenda ou me sortir une liste des restos indiens les plus proches, j’ai l’impression de pouvoir faire ces choses aussi rapidement sans devoir parler à mon téléphone. Obsédé par le travail, le sens de l’humour BlackBerry Assistant est plus limité que celui de Siri. Malgré tout, il répond à quelques questions existentielles, comme «Quel est le sens de la vie ?» («Avancer. Se fixer un but aujourd’hui et y donner suite.») ou «Voulez-vous m’épouser ?» («Je suis flatté, cependant je suis marié avec mon boulot.»).
BlackBerry Passport : Les moins
Les applications
Le manque d’applications demeure le principal point faible du Passport, malgré le fait que son système d’exploitation soit compatible avec les applications Android. BlackBerry, qui est en est consciente, a tenté de résoudre le problème en pré-installant l’Amazon Appstore sur le Passport.
La boutique d’applications Android d’Amazon donne ainsi accès à des applications comme Zite, Vine ou Merriam-Webster, qui ne sont pas présentes dans la boutique BlackBerry World. Malgré tout, des applications dont j’aurais beaucoup de mal à me passer, comme Amazon Kindle, Uber, Netflix et Swarm, demeurent hors d’atteinte dans les deux boutiques.
Certes, j’aurais pu me mettre à lire des livres sur Kobo et utiliser le téléphone pour appeler le taxi. Cela dit, c’est un sacrifice que j’aurais eu du mal à faire. Heureusement, il existe une solution pour les propriétaires de Passport pour qui la simplicité volontaire applicative n’est pas une option : Snap.
Snap, qui agit comme une boutique d’applications, permet de télécharger n’importe quelle application disponible dans Google Play, la boutique officielle d’Android. Installer Snap, toutefois, n’est pas une partie de plaisir. J’y suis néanmoins parvenu en une quinzaine de minutes en suivant un tutoriel sur YouTube.
La plupart des applications de Google Play semblent fonctionner sur le Passport, quoiqu’il arrive parfois que le format de son écran nous empêche de voir les marges. Avec Snap, le BlackBerry Passport est soudainement beaucoup plus attrayant. Néanmoins, ce n’est pas une panacée. Par exemple, je ne suis pas parvenu à faire fonctionner l’application Runastic Me (téléchargée à partir de Snap), qui n’est pas parvenue à se connecter à mon bracelet Orbit via la connectivité Bluetooth de mon Passport.
Le format
Le format du téléphone, qui est précisément celui d’un passeport, ne manque pas d’étonner. Il entre parfaitement dans une poche d’un veston, mais laisse entrevoir son contour lorsqu’on le place dans la poche avant d’un pantalon. Qui plus est, il est difficile d’utiliser le Passport d’une seule main. Son écran carré de 4,5 pouces de diagonale est toutefois pratique pour naviguer sur le Web, lire un livre, écrire un courriel ou encore écouter Netflix. Bref, le téléphone carré de BlackBerry n’est pas aussi ridicule qu’il en a l’air… mais il conviendra mieux à ceux qui portent un veston.
Conclusion
BlackBerry ne s’en cache pas ; elle n’a pas tenté de séduire le grand public avec le BlackBerry Passport. En misant sur ses forces, la société de Waterloo a accouché d’un téléphone bizarre, mais assez unique pour que certains le choisissent malgré son écosystème d’applications limité. Bref, je ne m’ennuie pas de mon iPhone qui, dépourvu de carte SIM, demeure dans mon sac à dos… au cas où j’aurais besoin de tester une application iPhone.