L’ancien évangéliste en chef d’Apple, Guy Kawasaki, croit que les subventions aux entreprises technos sont la preuve que nos politiciens n’ont pas de vision à long terme. C’est ce que l’homme d’affaires m’a confié jeudi en entrevue, après avoir pris la parole dans le cadre de la conférence Avaya Evolutions, au Palais des congrès de Montréal.
Guy Kawasaki considère que les subventions ne peuvent pas nuire, mais que la clef pour bâtir un écosystème techno est l’éducation supérieure : « Ce qui importe, c’est la qualité de vos écoles d’ingénierie; c’est là que je mettrais la plupart de mes efforts, car si vous avez de bons ingénieurs et de bonnes idées, tout le reste va venir. » À l’appui de son propos, il a évoqué Stanford, une université sans laquelle il estime que l’industrie du capital de risque en Californie n’existerait probablement pas.
Guy Kawasaki, toutefois, ne croit pas que la surenchère de subventions qu’on observe un peu partout dans le monde se substituera à une surenchère d’investissements en éducation : « C’est difficile pour les politiciens d’agir ainsi, car les bénéfices d’une telle politique ne seront pas récoltés avant 10 ou 20 ans. Et aucun politicien ne pense 10 ou 20 ans à l’avance, n’est-ce pas ? »
Malgré tout, Guy Kawasaki ne croit pas que la Silicon Valley a le monopole des start-ups technos. Dans les faits, il considère que la multiplication des écosystèmes technos dans le monde est inévitable : « Il y a du talent partout et, pour une entreprise qui vend aux consommateurs, il n’est pas plus difficile de faire du marketing numérique à partir de Mumbai que de la Silicon Valley. »
Selon Guy Kawasaki, il n’y a pas que des avantages à lancer une start-up dans la Silicon Valley. Si on y trouve de bons ingénieurs, leur coût prohibitif constitue un avantage compétitif pour le reste du monde : « Dans la Silicon Valley, si vous essayez d’engager les meilleurs ingénieurs, vous entrez en concurrence avec Apple, Cisco, Facebook et Twitter… À Montréal, vous n’êtes probablement pas en concurrence avec autant d’entreprises technos. »