Google, qui a dévoilé ses Chromebooks mercredi le 11 mai dernier, proposera ces ordinateurs portables équipés de son système d’exploitation Chrome OS aux entreprises sous la forme d’un abonnement. À l’exemple des applications infonuagiques, Software as a Service (SaaS) dans la langue de Shakespeare, Google propose des ordinateurs personnels en tant que service aux entreprises au coût de 28 $ par mois par employé et aux institutions scolaires à celui de 20 $ par mois par étudiant.
Comme les téléphones Nexus One (HTC) et Nexus S (Samsung), sur lesquels Google a apposé son logo, les Chromebooks seront fabriqués des tiers. La première fournée de Chromebooks sera ainsi fabriquée par Samsung et Acer et, pour le grand public auquel les forfaits d’abonnement ne s’adressent pas, se détaillera entre 349 et 499 $ US. Les appareils seront lancés le 15 juin aux États-Unis ainsi que dans six pays européens, mais aucune date n’a été avancée pour ce qui est de leur lancement au Canada.
Les caractéristiques des ordinateurs portables estampillés Google les rapprochent du segment des ultraportables. Dotés de batteries d’une durée de vie d’entre 6 et 8 heures, les Chromebook seront également dotés de disques d’une capacité très limitée de 16 go, qui s’explique par le parti-pris pour l’informatique en nuages inhérent au système d’exploitation Chrome OS.
Chrome est d’abord le nom du navigateur de Google et le système d’exploitation éponyme a essentiellement été conçue pour naviguer sur Internet, comme le souligne la vidéo ci-dessous, laquelle précise également comment les entreprises peuvent en tirer partie. Néanmoins, il sera possible d’utiliser la suite de productivité Google Docs et le client de messagerie Gmail en mode hors ligne sur les Chromebooks. Un autre avantage du système d’exploitation de Google est qu’il sera mis à jour automatiquement, sans que l’utilisateur n’ait quoi que ce soit à faire, une caractéristique qu’il partage d’ailleurs avec la version d’Android installée sur le Nexus S.
Pour une entreprise, les Chromebooks peuvent servir de clients légers, ces petits ordinateurs sans disque dur qui sont notamment utilisés dans les entreprises ayant virtualisé leurs postes de travail. La plupart des logiciels pour entreprises étant compatibles avec Windows, Chrome OS n’est pas une solution envisageable à court terme pour de nombreuses entreprises.
Néanmoins, les entreprises ayant opté pour la virtualisation des postes de travail ou encore celles n’utilisant que des applications en ligne, comme NetSuite, Salesforce.com et compagnie, pourraient y trouver leur compte. Après tout, les coûts d’acquisition des ordinateurs et des licenses, sans parler des ceux associés à l’entretien du parc informatique et aux mises à jour, dépassent sans aucun doute les 28 $ par mois demandés par Google.
Étrangement, le forfait d’abonnement n’inclut pas Google Apps, la version pour entreprise de Gmail et de Google Docs, qui en coûte quant à elle 50 $ par année par employé. Malgré tout, quelque 50 000 entreprises auraient signifié à Google leur intérêt à participer à programme d’essai gratuit. Rien n’est toutefois gagné pour Google, puisque le Financian Times avance que cet intérêt soutenu pourrait s’expliquer par le désir de nombreuses entreprises d’augmenter leur pouvoir de négociation… en prévision du renouvellement de leur contrat avec Microsoft.