Philip Mudd, qui faisait lundi une présentation dans le cadre de SAS Global Forum, à Washington, a dévoilé que les agents du FBI adorent les cartes de crédit. En laissant des traces des transactions effectuées, ces dernières faciliteraient la vie des agents enquêtant sur un terroriste potentiel. C’est pour cette raison que l’ancien responsable de la lutte contre le terrorisme au FBI, qui a occupé des fonctions similaires à la CIA, souhaite la disparition de l’argent liquide. «Est-ce que l’argent liquide existera dans cinq ans ? », s’est-il interrogé, avant de répondre qu’il espérait que non.
L’ancien dirigeant du FBI a fait valoir que lutter contre le terrorisme est avant tout un enjeu de volume, car le FBI doit enquêter sur un nombre gigantesque de menaces potentielles. Or, il a expliqué qu’il était possible de faire suivre quelqu’un 24 heures pour 24, mais que le faire coûte une fortune et prend du temps avant de donner des résultats : «Si je veux vous surveiller 24 heures sur 24, il me faut trois équipes à temps plein se relayant tous les 8 heures, explique Philip Mudd. Et après deux ou trois jours, je vais devoir faire une rotation, car le suspect pourrait se demander : “Est-ce que n’ai pas déjà vu ce gars au centre commercial l’autre jour? ”»
En passant au peigne fin ses relevés de carte de crédit, toutefois, les agents du FBI peuvent trouver plusieurs indices permettant d’évaluer le risque posé par un suspect. Par exemple, si un suspect a récemment acheté un sac à dos ou des produits de beauté (qui seraient utilisées pour faire des bombes), le FBI conclura que ce dernier pourrait bientôt passer à l’action.
Philip Mudd a aussi dévoilé que de nombreux suspects qui parlent d’attentats terroristes ne passent pas à l’acte. Aussi, lorsque le FBI analyse leurs relevés de carte de crédit, une réservation auprès d’un terrain de camping ou d’une salle de paintball est interprétée comme un indice que le présumé terroriste ira de l'avant avec son plan. « La raison pour laquelle on s’intéresse à une telle réservation est qu’il y une marche mitoyenne entre parler de faire un attentat et faire exploser une voiture, et cette marche, c’est de créer des liens de groupe. Nous voyons donc toute activité qui amènerait un suspect et ses co-conspirateurs à quitter la ville ensemble comme un indice que cette étape a été franchie.»
Et vous, vous sentiriez-vous plus en sécurité dans un monde où toutes les transactions sont électroniques ?