Que se passe-t-il au juste avec la Bourse? Alors que l'on faisait flèche de tout bois en septembre, nous voilà maintenant avec un repli de près de 10%. Cause: voici que s'achève l'opération monstre de l'assouplissement quantitatif.
On dira que l'économie chinoise ralentit, que l'économie européenne toussote, que tout élan (la dernière poussée) est toujours suivi d'un recul. Tout cela est vrai.
La source de la récente correction n'en reste pas moins cette affirmation par les autorités de la FED, qu'elles s'attendent à stopper les opérations de rachats d'obligations à la fin du mois d'octobre (15 G$ US par mois). Remarquez la date: 17 septembre.
C'est à un jour près du dernier sommet et c'est à ce moment que s'amorce la retraite.
Le marché a peur des conséquences de la fin de l'assouplissement quantitatif. Ajouter de la liquidité dans un système fait normalement monter les valeurs. En retirer a, malheureusement, généralement la conséquence inverse.
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Si l'on se fie aux récentes données historiques, les investisseurs qui vendent n'ont d'ailleurs peut-être pas tort de prendre quelques profits.
Ce qui s'est passé dans le passé
Nous en sommes à la troisième opération d'assouplissement quantitatif. L'idée nous est venue d'aller voir ce qui s'était passé lors de la fin des deux premières.
La première opération avait cessé à la fin mars de 2010. Dans le mois qui avait suivi, le S&P 500 était demeuré stable. Il avait cependant ensuite cédé 15,4% en à peine un peu plus de deux mois. L'indice s'était alors stabilisé et avait commencé à remonter sur les anticipations d'une nouvelle opération.
Cette seconde opération allait être annoncée au mois de novembre 2010 et se terminer à la fin juin de 2011. La fin allait de nouveau être suivie d'une chute sentie. Cette fois de 12,6%, et sur à peine un mois.
Où s'en va-t-on cette fois?
Où s'en va-t-on cette fois?
Il y a deux façons de regarder la chose.
Depuis la mi-septembre, le marché est en recul d'environ 10%. Sur la base des reculs précédents (-15,4% et -12,6%), on n'est pas très loin de ce qui pourrait être le bas. D'autant que les conditions économiques, aux États-Unis et en Europe, demeurent quand même meilleures que dans le passé.
L'autre façon de voir est plutôt de s'attarder aux multiples auxquels se négociaient le S&P 500 lors des deux précédents creux.
En 2010, le bas avait été atteint à un multiple de 13 fois les derniers bénéfices. En 2011, c'était à 12,5 fois.
En appliquant ces multiples au bénéfice actuellement prévu pour l'indice en 2014 (120$), on obtient un résultat plus préoccupant. Le S&P 500 pourrait reculer autour de 1 500-1600 points, soit une baisse supplémentaire à venir de plus de 15%.
Quelle est la meilleure approche?
Il est douteux que l'on retourne aux multiples des précédentes corrections. Au risque de se répéter, lors des deux premières, l'état de l'économie mondiale était plus questionnable.
Sachant que le marché commencera bientôt à regarder les bénéfices attendus en 2015, un multiple de 15 accolé à l'anticipation 2014 (la moyenne historique est autour de 15) ne semble pas déraisonnable. Cela placerait le S&P 500 à 1800 points.
C'est pas mal où l'on se trouve actuellement.
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