Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Laboratoires Aeterna et Banque Royale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
(ST)SNC-Lavalin (SNC, 40,75$) : quel impact la suspension de la Banque mondiale?
Raymond James renouvelle une recommandation « surperformance ».
La société a annoncé lundi que la Banque mondiale avait temporairement retiré à une filiale le droit de soumissionner sur les projets qu’elle finance. L’affaire fait suite à des allégations de tentatives de corruption de la part de la filiale de SNC en relation avec un projet de pont de 2,9 G$ au Bangladesh. La GRC enquête toujours sur la situation.
Frederic Bastien note que même si la séquence des événements peut sembler curieuse, le dernier développement et l’affaire des fonds disparus ne sont pas reliés. Il estime également que les deux événements diffèrent grandement en gravité.
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L’analyste note que la décision de la Banque mondiale laisse la porte ouverte à SNC pour qu’elle fournisse des explications en réponse aux allégations. Elle permet en outre à tous les autres projets de la société de se poursuivre en ce que l’interdiction ne s’étend pas aux autres filiales.
Monsieur Bastien souligne que moins de 1% des revenus annuels de SNC proviennent de projets financés par la Banque mondiale.
Il s’agit néanmoins à ses yeux d’un exemple du bruit qui devrait continuer de toucher l’entreprise alors que sa direction tentera de reconstruire sa crédibilité.
La prévision de bénéfice 2012 est maintenue à 2,70$ par action, celle 2013 à 3,40$.
La cible est à 48$.
Laboratoires Aeterna (AEZS, 0,74$ US) : l’avenir apparaît sombre
Bloom Burton fait passer sa recommandation de « conserver » à « vendre ».
La société a rapporté lundi que son médicament vedette, la perifosine, avait échoué à prolongé la vie lors de ses essais cliniques de phase III sur le cancer colorectal.
Sur la nouvelle, le titre s’est effondré de 67%.
Philippa Flint note que l’entreprise entend maintenant mettre l’accent sur les produits AEZS-108 et AEZS-130, de même que sur des programmes qui sont en amorce de développement. Elle note que le marché du diagnostique de la croissance hormonale visé par le AEZS-108 est un petit marché et que le produit a peu de chance de devenir un produit vedette. Le AEZS-130 vise le cancer de l’endométriose, mais il faudra entre 2,5 et 3 ans pour recruter les patients des essais cliniques phase III et atteindre le point médian de survie (12 à 14 mois).
L’analyste estime qu’à moins que l’entreprise ne réduise ses coûts, elle manquera de liquidités à compter du deuxième trimestre 2013. Elle pourrait en conséquence devoir effectuer une opération de financement en deuxième moitié de 2012.
La cible est à 0,50$.
Banque Royale (RY, 58,74$) : quel impact les opérations fictives?
BMO Marchés des capitaux renouvelle une recommandation « performance de marché ».
Un régulateur américain vient de lancer des poursuites contre l’institution pour « des centaines de millions de dollars » d’opérations avec elle-même. Depuis au moins juin 2007 jusqu’en mai 2010, la banque a eu avec deux de ses filiales des transactions présumées non compétitives dans le but d’obtenir un gain fiscal. Ces opérations, qui ne lui permettaient pas de faire de bénéfice, ni de perte, aurait eu pour but de détenir certains titres donnant droit à des crédits d’impôt.
John Reucassel indique que l’institution dément les accusations et réplique que le régulateur était au courant des transactions.
L’analyste estime que d’un point de vue financier, les gains enregistrés sur les crédits d’impôt ne sont pas matériels et se situent vraisemblablement autour de 20-30 M$.
Monsieur Reucassel s’attend à ce que l’affaire soit réglée rapidement. Il précise que le développement est décevant, mais ne devrait pas avoir un impact financier significatif.
La cible est à 58,50$.