Que faire avec les titres de Rona et Lowe’s? Le conseil d’administration du quincaillier a refusé une offre d’acquisition à 14,50$ de la part de l’américaine Lowe’s, mais l’affaire n’est pas terminée. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Rona (RON, 13,50$). Desjardins : une autre offre s’en vient
Valeurs mobilières Desjardins renouvelle une recommandation d’achat.
Keith Howlett estime qu’il y a de l’espace pour que Lowe’s augmente son offre de 14,50$. À son avis, une offre raisonnable serait autour de 9 fois le bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA), à 18$.
L’analyste indique que l’opposition du ministre des finances du Québec à la transaction est probablement gérable. Lowe’s indique que 70% des achats de sa division canadienne sont effectués auprès de fournisseurs canadiens et qu’elle continuera de faire de ses achats intérieurs une priorité.
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Monsieur Howlett a dressé une rapide liste d’une vingtaine d’acquisitions de société québécoises à l’étranger depuis 2000, qui sont au minimum de 500 M$. Il estime que ces juridictions demanderont vraisemblablement le même accès au Québec. Il note en outre qu’Industrie Canada n’a à sa connaissance jamais bloqué ou significativement altéré une transaction impliquant un détaillant.
La cible est haussée à 16,50$, ce qui s’appuie sur une probabilité à 80% que Lowe’s dépose une offre à 18$.
Rona (RON, 13,50$). Canaccord : la suite est incertaine
Canaccord Genuity abaisse sa recommandation de « achat » à « conserver ».
Derek Dley note que le titre de Lowe’s a reculé de 6% sur l’annonce. À 14,50$, la transaction surviendrait à 13,9 fois le bénéfice qu’il anticipe pour Rona en 2013. À titre de comparaison, le titre de Lowe’s se négociait avant l’annonce à seulement 12 fois.
Dans le contexte, la transaction lui apparaît difficile. L’analyste convient que la société américaine puisse être intéressée dans les grandes surfaces de Rona, mais doute qu’elle ait avantage à acquérir les plus petites surfaces et celles des franchisés.
À son avis, c’est aussi ce que croit le gouvernement du Québec, qui signale son opposition à la transaction.
Monsieur Dley croit qu’une offre dans une fourchette 16-18$ serait nécessaire pour obtenir plus d’attention du conseil de Rona. Une telle offre signifierait cependant des multiples de 15,4 et 17,3 fois le bénéfice attendu en 2013, ce qui lui semble très riche.
La cible grimpe de 12$ à 14$.
Rona (RON, 13,50$). Barclays : il ne faut pas s’attendre à une offre beaucoup plus élevée
Barclays Capital renouvelle une recommandation « pondération normale » sur le titre.
Jim Durran note qu’il ne se trouve pas de concurrents susceptibles de faire une offre concurrente et qu’en conséquence il ne faudrait pas s’attendre à ce que Lowe’s revienne avec une offre qui soit de beaucoup supérieure à celle de 14,50$. Il estime que la proposition pourrait être augmentée de 0,50$ à 1$.
L’analyste estime que l’offre de Lowe’s est raisonnable pour les actionnaires de Rona en ce que le marché canadien est trop petit pour soutenir trois joueurs de grande surface.
En cas de statu quo, la cible demeure à 10$.
Lowe’s (LOW, 26,86$ US). UBS : la transaction aura-t-elle lieu?
UBS réitère une recommandation d’achat.
Michael Lasser indique que le projet de transaction a du sens et que ses bénéfices surpassent le risque. Il note que le projet de construire 80 grandes surfaces au Canada devait coûter 30 M$ par emplacement à Lowe’s pour un prix total de 2,4 G$ US. Pour ce prix, elle peut obtenir ce nombre d’établissements (dont 41 dans la province difficile à prendre du Québec), en plus de 220 magasins corporatifs et 500 magasins franchisés.
L’analyste indique cependant qu’il se trouve d’importantes questions à résoudre et qui soulèvent des doutes quant à une éventuelle transaction. Le ministre des finances du Québec a fait connaître son opposition et une approche hostile dans une situation transfrontalière pourrait être difficile.
À son avis une offre à 16-17$ accorderait au titre une forte évaluation et serait difficile à ignorer. Au-delà de ce prix, il semble devenir plus avantageux pour Lowe’s de poursuivre sa croissance organique et ses rachats d’actions.
La cible est à 34$.