Que faire avec les titres de Bombardier, Transat et Research in motion? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 4,05$) : valeur actuelle de la CSeries, -2 G$?
CIBC Marchés mondiaux renouvelle une recommandation « surperformance de secteur ».
Michael Willemse indique qu’en postulant une valeur de 5,30$ par action pour la division Transport (ferroviaire) et les activités de jets d’affaires de Bombardier, le marché semble appliquer une valeur négative de 2G$ ( -1,15$ par action) pour le programme de la CSeries. Ce qui équivaut, pour lui, à anticiper l’un des plus importants désastres de l’histoire de l’aviation.
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L’analyste accorde quant à lui une valeur positive de 1,20$ par action à la CSeries. Le plus important risque, à son avis, ne réside pas dans une augmentation des dépenses en capital, mais dans un éventuel problème de design qui forcerait la mise au rancart d’appareils et un retour à la planche à dessin.
Monsieur Willemse note que Bombardier s’est refinancée pour 500 M$ il y a quelques jours à 5,75% d’intérêt, ce qui démontre que les investisseurs obligataires ne craignent pas que les 2 G$ de dépenses en capital prévues cette année pour la division aéronautique n’affaiblissent le bilan de l’entreprise.
Il estime que le marché semble surtout redouter que la CSeries doive faire face à un scénario similaire à celui du 787 Dreamliner de Boeing, qui, avec un carnet de commandes de 380 appareils, avait dû retourner à la planche à dessin après que l’on ait réalisé qu’il nécessitait des ajustements de design et que l’appareil avait été vendu à trop faible prix.
Michael Willemse croit qu’avec un carnet de commandes plus petit (138 appareils), Bombardier aurait plus de souplesse pour réviser ses prix futurs et a sans doute, de toute façon, été plus prudente que Boeing. Bombardier a en effet bénéficié de l’expérience du désastre du Dreamliner.
Bombardier entend construire cinq appareils pour les premiers essais de la CSerie. L’analyste note qu’en accordant une moins value de 2 G$ au programme, le marché semble postuler qu’une vingtaine d’appareils seront envoyés à la casse, alors qu’il n’y en eut que trois pour le Dreamliner.
La cible est à 6,50$.
Transat (TRZ.B, 6,90$) : le paysage ne s’améliore pas
Financière Banque Nationale réitère une recommandation « performance de secteur ».
Cameron Doerksen note que même si l’offre des voyagistes semble vouloir demeurer stable cet hiver, il suspecte que la surcapacité de l’industrie, la concurrence agressive, une météo plus chaude et le moment des vacances contribueront à garder les prix déprimés.
L’analyste s’attend en conséquence à ce qu’au premier trimestre (15 mars), la société annonce une perte supérieure à l’an dernier (-0,56$ par action contre -0,51$).
Il note que la capacité pour les destinations transatlantiques semble vouloir s’améliorer pour la saison estivale, mais précise qu’il est encore tôt pour s’avancer avec certitude.
Monsieur Doerksen estime que le bilan de Transat est solide et que son programme de réduction de coûts commencera à faire augmenter la rentabilité dans les trimestres à venir. Avec les résultats de deux trimestres d’hiver à venir, l’incertitude quant à l’été et l’importante compétition qui règne toujours, il ne voit néanmoins pas de raison d’acheter le titre actuellement.
La prévision de bénéfice 2012 (octobre) passe de 0,27$ à 0,24$ par action, celle 2013 grimpe de 0,69$ à 0,70$.
La cible est à 7,75$.
Research in motion (RIM, 13,15$) : tout n’est pas noir
Banque Scotia renouvelle une recommandation “performance de secteur”.
Gus Papageorgiou dit avoir assisté au forum de l’innovation Blackberry à Toronto. Il indique qu’il lui est apparu clair que le lancement de la version 2 de la tablette Playbook à un prix coupé conduisait à une adoption plus importante.
De discussions avec les employés, l’analyste estime que la position de l’entreprise à l’intérieur du gouvernement américain demeure forte.
Il ajoute que les professionnels de la technologie de l’information présents étaient de forts supporteurs de la plateforme Blackberry, mais disaient devoir faire face à des pressions d’employés qui amènent d’autres téléphones intelligents dans leurs entreprises.
Monsieur Papageorgiou dit demeurer convaincu que la solution technologique de RIM est la meilleure, mais estime que l’entreprise doit livrer des appareils plus « tendance » (friendly) pour aider les professionnels à combattre la tendance à apporter ses propres téléphones.
La prévision 2012 demeure à 4,25$ par action, celle 2013 à 4,10$ US.
La cible est à 18,50$ CAN.