Sur qui miser dans le secteur de la technologie?
Pas simple comme question. Ce n'est pas pour rien que Warren Buffett a toujours évité le secteur des technos. Non pas qu'il ne comprenait pas la technologie, mais il était incapable d'y trouver un acteur ayant un avantage suffisamment durable dans le temps.
N'empêche, malgré nombre d'échecs, le secteur a aussi permis à plusieurs acteurs d'émerger et de devenir des géants.
Alors que l'on s'interrogeait, la maison Sterne Agee amorçait justement le suivi du secteur de l'équipement informatique (hardware).
Où va le secteur ?
Vers un nouveau cycle d'une dizaine d'années, estime l'analyste Shaw Wu. Une décennie qui sera principalement alimentée par la portabilité des appareils. Tous veulent pouvoir accéder à un ordinateur à n'importe quel moment et de n'importe quel endroit. Cela conduira à la fabrication de plusieurs nouveaux appareils, sans que l'on fasse pour autant une croix sur ce qui se fait en ce moment.
La situation aura aussi pour effet de commander plusieurs investissements supplémentaires dans les réseaux, qui devront être en mesure d'absorber un trafic accru. Sans compter que l'informatique en nuage (sous-traitance à des centres de données) s'accentuera face à la naissance d'autres Gmail, Facebook, YouTube, Netflix, etc.
Qui gagnera ? La question à 1 000 $. Beaucoup sont appelés, peu seront élus. L'analyste amorce d'ailleurs sa couverture prudemment avec cinq recommandations « neutre » et trois « achat ».
LÀ OÙ C'EST MOINS CERTAIN
Dell (DELL, 14,57 $ US)
La société a fait des efforts pour se transformer et devenir plus qu'un fabricant d'ordinateurs en achetant entre autres Perot, Compellent, Exanet, Ocarina et Secure Works. Mais c'est encore trop peu. Ensemble, ces sociétés ne représentent que de 3 à 4 % des revenus. Pendant ce temps, le coeur des activités de Dell fait l'objet d'une intense concurrence entre Apple, Hewlett Packard, Acer, Toshiba et Lenovo. Cible à 15 $.
Research in motion (RIMM, 54,78 $ US)
La société peut-elle revenir en tête de peloton ? Ce sera difficile, mais ce n'est pas impossible, estime M. Wu. Elle devra cependant trouver une façon d'améliorer son écosystème d'applications et sa librairie de contenus. À ce jour, les développeurs ont plutôt été tièdes à adopter le système d'exploitation des BlackBerry. RIM offre 25 000 applications, par rapport à 260 000 pour les appareils Android et à 400 000 à ceux d'Apple.
La société veut régler le problème en ajoutant à ses téléphones et tablettes une « machine virtuelle » qui prendra en charge des applications Android, en plus de celles de son nouveau système QNX. Probablement une bonne idée, mais les applications Android ne seront vraisemblablement pas optimisées pour les BlackBerry, et il reste à voir si cela n'éloignera pas davantage les développeurs du système QNX. Cible à 63 $.
LÀ OÙ CA POURRAIT ÊTRE GAGNANT
LÀ OÙ CA POURRAIT ÊTRE GAGNANT
Apple (AAPL, 335,06 $ US)
La question la plus fréquemment posée à l'analyste est : « À ce niveau, l'action d'Apple est-elle toujours un achat ? ». Sa réponse : oui, particulièrement sur faiblesse.
Il considère qu'il y a encore des possibilités de croissance pour la plateforme Apple. Pour ce qui est des ordinateurs, par exemple, les ventes de MacIntosh sont toujours en progression, et la part du marché mondial de la société n'est que de 4,5 %. Sur un horizon de deux à quatre ans, celle-ci pourrait doubler et atteindre de 8 à 10 %. En ajoutant les tablettes et l'iPad, la part pourrait grimper à 15 ou 17 %.
Pendant ce temps, les revenus provenant de l'iPhone devraient aussi croître. Les ventes mondiales de téléphones intelligents ne représentent en effet que 20 % du marché mobile et devraient grimper à 50 ou 60 % d'ici trois à cinq ans. Cible à 445 $.
Hewlett-Packard (HPQ, 40,70 $ US)
Le plus important fournisseur d'infrastructures informatiques a l'avantage d'être un important acteur, à la fois pour les entreprises et les consommateurs.
Essentiellement, Hewlett-Packard est la seule qui soit véritablement présente sur tous les plans (ordinateurs PC, imprimantes, serveurs, téléphones intelligents et services) et sa rentabilité devrait monter avec la marée. On devrait la voir entrer de plus en plus dans le logiciel. Cible à 56 $.
Cisco Systems (CSCO, 17,65 $ US)
Le roi des fournisseurs d'équipement de réseaux informatiques perd en compétitivité sur certains produits et voit HewlettPackard gruger sa tarte. Shaw Wu croit cependant que la société réussira à se repositionner, comme elle l'a fait en 2006 et en 2009, lorsque son titre était tombé au niveau des 14-17 $.
L'analyste note que le trafic sur les réseaux IP mondiaux devrait quadrupler entre 2009 et 2014 (notamment en raison de la vidéo), ce qui nécessitera des investissements considérables. Cible à 29 $.
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DANS LE DÉTAIL
Sur le radar
Le titre d'Apple
(Nasdaq, AAPL, 335,06 $ US)
Recommandations des analystes
Achat 30
Surperforme 18
Conserver 4
Vendre 1
Cible moyenne : 430 $ US
Le titre de Hewlett-Packard
(Nasdaq, HPQ, 40,70$ US)
Recommandations des analystes
Achat 19
Surperforme 11
Conserver 7
Surperformance 1
Vendre 1
Cible moyenne : 53,15 $ US
Le titre de Cisco
(Nasdaq, CSCO, 17,65 $ US)
Recommandations des analystes
Achat 14
Surperforme 8
Conserver 19
Surperformance 1
Vendre 2
Cible moyenne : 23,20 $ US
francois.pouliot@transcontinental.ca