Quel est votre restaurant favori ?
Ok, au risque de prêcher pour sa paroisse : le Martini, de Lac-Etchemin. Si un jour vous y passez, la probabilité de s'y croiser est assez élevée. Essayez la pizza, et vous repartirez sans doute avec une autre sous le bras.
Si l'établissement était coté en Bourse, on y aurait depuis longtemps mis quelques épargnes et songé à une expansion par franchises. Malheureusement, tel n'est pas le cas.
On s'est cependant demandé à quoi ressemblait ces jours-ci la critique des analystes sur le secteur de la restauration.
LÀ OÙ LA CRITIQUE DOUTE
Tim Hortons (THI, 43,41$)
La recette du café, des beignes, des sandwichs et maintenant, de plus en plus, de la crème glacée (Coldstone) est gagnante. Les bénéfices de Tim continuent de progresser.
Pas nécessairement à la vitesse que certains espéreraient, mais les efforts de développement aux États-Unis, qui retiennent pour l'instant un peu la rentabilité, devraient porter leurs fruits.
La critique est moins bonne quant au prix. À plus de 18 fois le bénéfice attendu, le titre paraît à certains pleinement évalué.
Répartition des voix : 2 analystes sont à " achat ", 3 à " surperformance " et 11 à " conserver ". La cible moyenne est à 47 $.
LÀ OÙ LA CRITIQUE EST PARTAGÉE
Yum ! Brands (YUM, 54,83 $ US)
La société mère des PFK, Pizza Hut et Taco Bell. Les affaires sont moyennes aux États-Unis, où les ventes reculent. Mais elles vont à la vitesse grand V en Chine, où les recettes des établissements comparables ont grimpé de 13 % au dernier trimestre.
Les optimistes, comme Morningstar, voient la croissance s'accentuer en Chine grâce aux marques précitées, mais aussi grâce à l'acquisition d'autres chaînes locales comme Little Sheep. Dans 10 ans, le nombre des restaurants de Yum pourrait bien être passé de 37 000 à 47 000.
Les moins enthousiastes, comme Deutsche Bank, ont cependant un petit problème avec la valeur actuelle du titre : le consensus est teinté d'optimisme et le titre s'échange en plus à un multiple optimiste de 19 fois le consensus.
Répartition des voix : 5 " achats ", 5 " surperformance ", 11 " conserver ". Cible moyenne : 57,50 $ US.
LÀ OÙ LA CRITIQUE EST PLUTÔT FAVORABLE
LÀ OÙ LA CRITIQUE EST PLUTÔT FAVORABLE
Starbucks (SBUX, 35,44 $ US)
Les résultats de la chaîne sont impressionnants. Encore aujourd'hui, elle réussit à faire croître les ventes de ses magasins comparables de 7 % par année. Ce qui semble indiquer qu'elle a corrigé ses difficultés d'expansion (elle se cannibalisait).
Cette année, Starbucks devrait ajouter 500 établissements à ses 16 863 existants.
Plusieurs analystes prévoient que la progression des bénéfices en a encore pour plusieurs années grâce à la force de la marque et au succès qu'elle connaîtra à l'international. Ses cafés doivent en outre être offerts bientôt en dosettes (Keurig Green Mountain), ce qui pourrait donner de l'élan aux ventes.
Les réserves proviennent de ceux qui doutent du niveau d'évaluation : le titre est à 23 fois le bénéfice anticipé en 2011.
Répartition des voix : 10 " achats ", 5 " surperformance ", 9 " conserver " et 1 " sous-performance ". Cible moyenne : 41 $ US.
MTY Food (MTY, 14,79 $)
La reine canadienne des aires de restauration commerciales (food courts). Avec ses bannières Tiki Ming, Thaï express, le Vieux Duluth, Valentine et autres, la société occupe 10 % du marché de l'Ontario et 20 % de celui du Québec, selon Financière Banque Nationale.
Les analystes l'aiment généralement bien parce que son risque commercial est dilué entre plusieurs enseignes.
L'objectif de la direction est de faire passer le nombre de ses établissements de 1 700 à 2 000 d'ici 2014.
Le bémol est du côté du cycle économique. Si l'emploi ralentit et si les consommateurs fréquentent moins les centres commerciaux, la rentabilité de l'entreprise peut potentiellement souffrir plus que d'autres.
Répartition des voix : 1 " achat ", 2 " surperformance " et 1 " conserver ". La cible moyenne est à 18 $.
McDonalds (MCD, 82,52 $ US)
Beaucoup aiment McDonalds en raison de la force de sa marque, de l'excellence de son système d'exploitation et de ses capacités en marketing supérieures et étendues.
Bien que l'on puisse vraisemblablement parler de maturité du marché américain, c'est encore loin d'être le cas ailleurs sur la planète. McDo continue d'ouvrir des établissements en Chine. La Deutsche Bank estime que, dans quelques années, la proportion du BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) en provenance de la Chine passera d'ailleurs de 2-3 % à 15 %.
Côté évaluation, à moins de 16 fois le bénéfice, le titre semble moins cher que d'autres.
Certains ont cependant des réserves. McDonalds est souvent une cible des campagnes de promotion des saines habitudes alimentaires, et sa croissance pourrait être affectée.
Répartition des voix : 11 " achats ", 5 " surperformance " et 9 " conserver ". La cible moyenne est à 86,75 $ US.
francois.pouliot@transcontinental.ca
blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot