Blogue. Alors qu'une nouvelle saison de hockey s'amorce et que nos postes de radio sont repositionnés à la fréquence " Ron ", pourquoi ne pas jouer nous aussi jouer au directeur général, amis investisseurs?
Voici un petit guide des poolers, qui met en exergue quelques sociétés apparentées à l'industrie du hockey, avec en prime notre vue personnelle sur chacune. Le but: déterminer si elles devraient connaître une bonne saison et mériter d'évoluer dans votre portefeuille.
Attention, c'est du sérieux, vous n'êtes pas à l'abri d'un congédiement...
Sportscene : un pari sur Carey Price
En aidant le Canadien de Montréal à faire un bon bout de chemin dans les séries au printemps dernier, le gardien Jaroslav Halak a fait entrer 1,6 million de dollars (M$) de revenus supplémentaires et 400 000 $ de bénéfices dans les coffres des 49 succursales de la Cage aux Sports. La rentabilité a grimpé de 28 % au troisième trimestre.
Le cerbère est en quelque sorte venu sauver la saison de Sportscene (Tor., SPS.A, 13,40 $) qui, jusqu'alors, avait vu les ventes de son exercice reculer de 3 %. Maintenant qu'Halak a été échangé, faut-il jouer le titre ?
La société se dirige vers un bénéfice semblable à celui de l'an dernier (1,09 $ par action). C'est dire que l'action se négocie actuellement à 11,5 fois le bénéfice. Elle n'est pas chère, mais ce n'est pas non plus une aubaine.
L'économie montre des signes de ralentissement et je doute que Carey Price puisse tout arrêter. On ne repêcherait pas Sportscene.
Boston Pizza : sur le troisième trio
Boston Pizza (Tor., BPF.UN, 12,76 $) est le concurrent le plus direct de Cage aux Sports, sauf qu'elle s'en démarque en ayant une présence nationale. Même si son nom est américain, le réseau est canadien. Il compte 299 restaurants franchisés.
Si tous les clubs de hockey des villes canadiennes se rendent loin en séries, cela aurait un impact sur la rentabilité de la chaîne, ce qui semble toutefois peu probable.
Pendant ce temps, les ventes comparables dans les établissements créés depuis un an reculent. Heureusement, Boston Pizza ouvre une quinzaine de nouveaux établissements par année, ce qui permet de contrebalancer cette baisse.
L'économie ne paraît pas tellement favorable, mais Scotia Capitaux prévoit que la société continuera de verser une distribution de 1,03 $ par unité, ce qui, au cours actuel, équivaut à un rendement de 6,2 %.
On repêcherait pour le dividende, mais sachant qu'il s'agit - au mieux - d'un joueur de troisième trio.
BCE : le CH peut-il faire bouger l'aiguille ?
Si vous avez regardé les récentes publicités de BCE (Tor., BCE, 33,14 $), vous aurez remarqué qu'on met en évidence la possibilité de regarder les matchs du Canadien. Cela ne lui est pas exclusif pour l'instant, mais pourrait le devenir un jour. Tout comme les droits sur la diffusion des matchs d'autres sports professionnels que détient RDS, filiale de CTV, que vient d'acheter BCE.
Cela aura-il un effet important sur les ventes des services sans fil ? Je doute que les contenus fassent une grande différence, et d'ailleurs, le CRTC n'autorisera peut-être pas l'exclusivité sur les contenus.
Un problème pointe cependant : BCE voit arriver sur la patinoire des recrues de talent, notamment Vidéotron, qui devraient lui ravir des abonnés au sans-fil.
Pour sa part, RDS a généré un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) de 18,7 M$, en 2009. Ce résultat ne tient pas compte de la poussée en demi-finale du CH, mais, compte tenu de nos doutes en ce qui concerne le rendement du Tricolore cette saison, il est peu probable que la rentabilité progresse de ce côté.
On repêcherait BCE pour avoir un rendement de dividende de 5,5 % et un joueur qui contribue à maintenir le banc au chaud.
Liquor Stores Income Fund : le puck ne roule pas pour eux
Acheter le titre de Liquor Stores Income Fund (Tor., LIQ.UN, 15,66 $) équivaut à parier sur les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary. En effet, la plupart des commerces d'alcool (174 sur 237) de Liquor Stores sont situés en Alberta. En 2006, les Oilers s'étaient rendus en finale de la coupe Stanley et avaient fait bondir les bénéfices de l'entreprise de près de 10 % au deuxième trimestre.
Malheureusement, Edmonton n'a pas participé aux séries depuis. La situation n'est guère mieux du côté des Flames, qui ont eux aussi raté les éliminatoires l'an dernier.
Les analystes estiment que, si elle veut continuer de croître par acquisitions, Liquor Stores devra réduire sa distribution. L'entreprise devrait cependant continuer d'offrir une distribution de 1,10 à 1,15 $ par unité, soit un rendement de près de 7 % au cours actuel.
On repêcherait ce joueur aussi, mais encore une fois en vue d'un troisième trio.
Canlan Ice Sports : à laisser se développer à Hamilton...
Canlan Ice Sports (Tor., ICE, 1,90 $), leader américain dans l'exploitation d'arénas, possède ou exploite 22 établissements au Canada et aux États-Unis, dont les complexes Les 4 Glaces de Brossard et Les 2 Glaces de Candiac.
Le plan de match est le suivant : ouvrir des arénas comprenant un restaurant, y louer du temps de glace et y vendre des repas, tout en tirant, accessoirement, des revenus de cours (académies de hockey et patinage), de tournois et de ligues. Par exemple, l'Adult Safe-Hockey League compte 63 000 membres.
L'entreprise est rentable et a dégagé un bénéfice de 2,7 M$ (0,20 $ par action) en 2009, niveau qui devrait être maintenu en 2010.
À 9,5 fois le bénéfice, le titre ne semble pas cher. Mais la direction n'est pas explicite quant à ses projets d'avenir. Et les propos des dirigeants permettent de déduire qu'elle n'entrevoit pas beaucoup de croissance.
On laisserait encore ce joueur se développer quelque temps dans les ligues mineures.
Canadian Satellite Radio : comme Théo
Le hockey est un élément important de la programmation des radios satellite au pays. Canadian Satellite Radio (Tor., XSR, 2,92 $) diffuse la description intégrale de nombreuses rencontres de la LNH et des causeries.
Bien qu'elle compte plus d'un million d'abonnés, la société affiche beaucoup de lignes rouges dans ses états financiers. Néanmoins, même si on a de la difficulté à trouver une valeur fondamentale résiduelle dans la société, le marché continue de payer un bon prix pour ses actions. En espérant sans doute une fusion avec la concurrente Sirius Canada.
Aux États-Unis, les deux entreprises ont fusionné il y a déjà deux ans. Le temps écoulé depuis ne rend pas optimiste...
Quand on paie un actif trop cher, il risque de décevoir. José Théodore, ça vous dit quelque chose ?