Peut-être qu’avec encore une autre tempête hivernale, les investisseurs se font à l’idée que le printemps ne ramènera pas que le beau temps, après une cuvée de données économiques décevantes : de l’emploi aux ventes d’autos en passant par la production industrielle.
L’indice Citigroup des surprises économiques, qui mesure l’écart qui sépare les données économiques des prévisions, a en effet chuté d’un niveau de 73, au sommet pour le S&P 500, à 25, du 15 janvier au 15 février.
En cette journée de Saint-Valentin, le S&P 500 américain, se retrouve à peine dix points sous son sommet du 15 janvier. Il a donc perdu 5,8 % entre le 15 janvier et le 3 février et regagné 5,6 % depuis.
La première apparition officielle de Janet Yellen à la tête de la Réserve fédérale a rassuré les investisseurs en offrant le meilleur de deux mondes : les récentes données économiques plus tièdes ne sont pas suffisantes pour que la Fed cesse son programme de réduction des rachats d’obligations.
En même temps, la Fed entend maintenir sa politique de taux zéro tant que la création d’emploi ne soit pas plus soutenue, tout en se tenant prête à insuffler de nouvelles liquidités advenant une détérioration marquée de l’économie ou de l’inflation.
« En un mot : le maintien du retrait des liquidités est un signe de confiance de la Fed envers l’économie. Il suggère aussi que la banque centrale est moins convaincue qu’avant de l’efficacité des programmes successifs de rachat d’obligations et préfère guider les marchés avec ses orientations concernant son futur taux directeur », explique Ed Yardeni, président de Yardeni Research.
Plus de calme à l’étranger aussi
Plus de calme à l’étranger aussi
Le calme est aussi revenu dans les marchés émergents qui connaissent leur meilleure semaine depuis octobre 2013, avec un gain de 1,5 % ; même le Bourse chinoise s’offre sa meilleure semaine de gains depuis septembre, avec un gain de 3,5 %.
Plusieurs stratèges, dont M. Yardeni, s’étaient d’ailleurs dits rassurés par le fait que le cours des denrées avait tenu le coup pendant la chute des marchés émergents.
Plusieurs y voyaient un signal que l’économie mondiale tenait bon, malgré la crise des devises de plusieurs marchés émergents.
Il faut dire que plusieurs investisseurs attendaient justement un mouvement de repli pour réinvestir en Bourse, après des prises de profits, en janvier.
Les retraits record des fonds d’actions américaines et la capacité du S&P 500 à résister à certains seuils techniques ont donné le signal que les investisseurs actifs attendaient.
Même la Bourse canadienne profite cette fois du mouvement de rebond, engrangeant huit séances à la hausse, malgré des données économiques mitigées au pays.
« La stabilisation du huard autour de 90 cents américains pourrait inciter les investisseurs étrangers à jeter un nouveau coup d’œil à notre Bourse, si les cours des matières premières coopèrent évidemment », indique Martin Roberge, stratège quantitatif, de Canaccord Genuity.