Voici ce que prévoit Mario Mendonca, de Valeurs mobilières TD, pour le troisième trimestre des grandes banques qui sera dévoilé entre les 22 et 28 août prochains.
Tous les analystes se plient à l’exercice des prévisions, mais nous avons choisi de présenter celles de M. Mendonca cette fois parce qu’il vient de remporter la palme du meilleur analyste au Canada, lors du sondage annuel que conduit Brendan Woods International auprès des gestionnaires de portefeuilles.
Les analystes « Top Gun » représentent généralement moins de 10 % de la population des analystes, mais génèrent ensemble la majorité de commissions de transactions que leurs rapports de recherche suscitent.
L’analyste de TD prévoit une hausse de 8,5 % des revenus et de 11 % des bénéfices des banques. Cette prévision est toutefois déformée par le rebond prévu de 35 % des bénéfices de TD, qui avait comptabilisé des charges non récurrentes un an plus tôt.
Sans ces charges, les bénéfices de la Banque TD et ceux de ses rivales devraient croître de 5 à 6 %, au troisième trimestre.
Les banques Scotia et Royale devraient aussi majorer leur dividende ce trimestre-ci. Les banques BMO, CIBC et Nationale ont haussé les leurs au deuxième trimestre. La Banque TD devrait augmenter le sien au premier trimestre de 2015.
L’analyste s’attend à ce que la croissance des bénéfices reprenne un peu plus d’élan au deuxième semestre de 2015. À ce moment, leur rentabilité devrait bénéficier des mesures des banques pour freiner la hausse de leurs coûts d’exploitation et d’une progression plus lente des pertes sur prêts.
Aussi, l’écart entre l’intérêt qu’elles prélèvent sur les prêts et l’intérêt qu’elles versent sur les dépôts devrait se stabiliser en 2014 et en 2015 parce que les prêts commerciaux plus rentables prendront un peu plus de place dans leur portefeuille de prêts, espère-t-il.
Des gains plus difficiles à soutenir
Des gains plus difficiles à soutenir
Après un bond de 8 % depuis trois mois et de 12 % depuis le début de l’année, les titres des banques pourraient toutefois perdre de leur élan en Bourse.
Leurs cours ont déjà bénéficié des meilleurs résultats que prévus dévoilés au trimestre précédent et de la rotation des investisseurs à la recherche de titres à grande capitalisation et de ceux qui quittent le secteur de l’énergie.
De plus, les titres des banques s’échangent à un multiple de 12 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, un niveau d’évaluation qu’on n’a pas observé depuis la fin de 2010.
« Pour que les prévisions de bénéfices de 2015 augmentent, il faudra que les résultats du troisième trimestre montrent des signes d’une amélioration durable des marges, de la croissance des prêts et des pertes sur prêts plutôt que des gains de placement ou encore des revenus de négociation plus élevés que prévus », fait valoir l’analyste.
Il faudrait aussi que le rendement moyen de l’avoir dépasse l’actuel 17 % pour que l’évaluation des titres augmente davantage, ce que M. Mendonca juge improbable.
« Seule une répartition plus musclée du capital tels que des rachats plus actifs d’actions ou encore des acquisitions pourrait relever le rendement de l’avoir des actionnaires (au dessus du niveau actuel) », explique-t-il.
Les banques pourraient raviver leurs rachats d’actions en 2015 une fois qu’elles connaîtront avec plus de précision le coussin de capital dont elles disposent, tout en respectant les nouvelles règles du superintendant des institutions financières.
D’ici 12 mois, les investisseurs ne devraient pas espérer plus d’un rendement total de plus de 6 à 14 %, incluant les dividendes de 3,6 %.
Banque Scotia : un rattrapage prévu
Banque Scotia : un rattrapage prévu
La Banque Scotia demeure sa banque favorite. Son cours-cible de 80 $ laisse entrevoir un rendement total de 14 %.
Son titre devrait regagner une évaluation supérieure à celles de ses rivales une fois que ses bons résultats dissiperont les craintes suscitées par la rentabilité décevante de ses activités dans les pays émergents, depuis un an. La reprise plus sentie aux États-Unis devrait notamment stimuler les prêts au Mexique et en Amérique latine.
La banque devrait aussi démontrer un meilleur contrôle de ses coûts.
Enfin, la Banque Scotia dispose d’un capital excédentaire de 3 milliards de dollars qui financera plusieurs petites acquisitions dans les marchés qu’elle occupe déjà au Mexique, au Chili, au Pérou ou en Colombie.
M. Mendonca prévoit que la banque réalisera une transaction d’ici 12 mois,
« Une acquisition dans la gestion du patrimoine ou encore d’un portefeuille de cartes de crédit dans ces marchés serait bien reçue par les investisseurs », dit-il.
M. Mendonca recommande aussi le titre de la Banque Royale, en vue d’un rendement total potentiel de 10 % et d'un cours-cible de 85 $.
La première banque au pays est bien capitalisée et devrait de nouveau envisager des acquisitions aux Etats-Unis ou à l’étranger, croit M. Mendonca.
Les revenus et les bénéfices qu’elle tire de sa division des marchés des capitaux devraient aussi faire bonne figure.
Si la banque montre qu’elle regagne des parts de marché dans le prêt personnel et commercial, ai Canada, son action réagirait bien, dit-il.
Voici les détails pour le troisième trimestre:
Voici les détails pour le troisième trimestre:
Banque T-D (28 août) + 35 % (+ 6 % dans les éléments inhabituels)
Banque Scotia (26 août) + 8 %
Banque Nationale (26 août) + 7 %
Banque Royale (22 août) + 7 %
Banque de Montréal (26 août) + 2 %
Banque CIBC (28 août) - 1 %