La marche est vraiment haute pour les Québécoises BRP et Uni-Sélect, dans leur domaine respectif des véhicules récréatifs et des pièces de rechange automobile.
Il n'est pas facile de briller lorsque les concurrents américains dévoilent des résultats aussi robustes.
Au troisième trimestre, la grande rivale de BRP, Polaris Industries (Tor., PII), a accru son bénéfice de 25% et a surpassé les prévisions de 0,02$ US par action.
En plein «supposé» ralentissement mondial, ses revenus ont bondi de 18%, à 1,3 milliard de dollars américains, dont une hausse 12% en Amérique du Nord.
L’entreprise de Minneapolis a augmenté ses prévisions pour l’exercice entier, prévoyant une hausse de 17 à 18% de ses revenus et de 21 à 23% de ses bénéfices, grâce notamment au bond prévu de 65 à 75% des ventes de motocyclettes, dont la très attendue Indian Scout.
Polaris a été très performante depuis cinq ans, donnant à ses actionnaires une croissance annuelle composée de 30,8% de son bénéfice, de 20% de son dividende, ainsi qu’un rendement de l’avoir des actionnaires moyen de 50%.
Ces rendements ont rendu ses actionnaires exigeants. Si bien que son action a fléchi de 3,3% le 22 octobre en raison de délais dans la production de certaines motocyclettes et de ventes devéhicules hors-route pas à la hauteur de certaines attentes .
Gerrick Johnson, de BMO Marchés des capitaux, s’est empressé de recommander de sauter sur l’occasion afin de profiter de sa croissance rapide et de sa meilleure offre de produits, depuis des années.
Son cours-cible de 170$US est porteur d’un gain potentiel de 16% et il repose sur un généreux multiple de 22 fois les bénéfices de 7,85$ US par action, prévu en 2015.
Polaris et BRP s’affrontent plus que jamais sur le terrain puisque Polaris gagne des parts de marché dans le segment des motoneiges en Amérique du Nord, dit M. Garrick.
D’ici 30 jours, Polaris expédiera aussi ses premières motocyclettes à trois roues Slingshot.
Le portrait est nettement différent pour BRP, dont l'action a chuté de 24% depuis le 27 mars.
La société de Valcourt, revenue en Bourse en mai 2013, doit prouver à ses actionnaires qu’elle pourra atteindre ses objectifs annuels, après un premier semestre décevant.
BRP souffre notamment de la chute du rouble russe (son troisième marché après le Canada et les États-Unis) et d'une économie moins forte que prévue en Amérique du Sud.
Uni-Sélect dans l'Ombre d'O'Reilly
Uni-Sélect dans l'Ombre d'O'Reilly
A quatre jours du dévoilement des résultats du troisième trimestre du distributeur de pièces de rechange pour automobile Uni-Sélect, le géant O’Reilly Automotive (Nasdaq, ORLY) a encore démontré sa force de frappe.
Les ventes de ses magasins ouverts depuis plus d’un an ont crû de 6,2% et ont surpassé les attentes de la société et des analystes de 1,9%, signale Gary Balter, de Credit Suisse.
Son bénéfice a bondi de 22% à 2,06 $ US par action. Il s’agit du 23e trimestre consécutif de croissance supérieure à 15%.
Ce bénéfice a surpassé les prévisions de 0,11$US, grâce à une amélioration de presque 1% de sa marge d’exploitation et le rachat de 4,5% de ses actions.
Ses flux de trésorerie devraient croître de 37% en 2014, donnant à la société les moyens d'envisager diverses options pour enrichir ses actionnaires et nourrir sa croissance, tels que d’autres rachats d’actions, des acquisitions et l’ouverture plus rapide de magasins dans les marchés où elle est moins présente telle que la Floride.
O’Reilly a ouvert rien de moins que 176 magasins depuis un an et prévoit en ouvrir 205 autres en 2015.
La chute récente du prix de l’essence sera bénéfique à l’industrie, prévoit M. Balter, car elle incitera les automobilistes à utiliser davantage leur véhicule, et donc à l’entretenir davantage.
Deux analystes placent leur cours-cible d’un an à 170 à 180$ US, pour un gain potentiel de 14%. La performance d'O’Reilly n'est plus un secret pour personne. Son action se négocie à un multiple de 20 fois les bénéfices prévus en 2015.
Les attentes envers la Bouchervilloise Uni-Sélect sont beaucoup plus modestes, comme en témoigne le multiple de 10 fois les bénéfices auquel s’échange son action.
Les analystes misent sur une hausse de 1,6% de ses revenus et de 7,7% de son bénéfice à 0,73$ par action, au troisième trimestre, alors que la société poursuit son plan de relance.
Six analystes sur sept en recommandent l’achat, en vue d’un gain potentiel de 14,5% à 32,17 $, d'ici un an.