BLOGUE. Les observateurs ont été nombreux à critiquer les banques centrales pour leurs largesses qui bénéficient surtout à Wall Street et bien peu à «Main Street».
D’autres experts commençaient aussi à s’inquiéter du fait que le maintien artificiel de taux zéros semblait perdre graduellement de son effet sur l’économie, six ans après le début de la reprise.
Quoi de mieux donc qu’une baisse du prix de l’essence à la pompe pour regarnir les portefeuilles des consommateurs de «Main Street» et pour redistribuer par le fait même une partie de la richesse américaine ailleurs dans le monde.
Les régions importatrices de pétrole tels que l’Europe, le Japon, l’Inde et plusieurs pays émergents d’Asie, reçoivent ainsi un coup de pouce bienvenu pour stimuler leur propre économie et résorber les déficits de leur compte courant.
Par exemple, l’Inde pourrait économiser 28 milliards de dollars, ou 1,5 % de son PIB, si le prix moyen se stabilisait à 80$US le baril l’an prochain.
Chorégraphie d’interventions
Chorégraphie d’interventions
Déjà, en préparant les investisseurs à une éventuelle normalisation des taux dès l’été 2014, la Réserve fédérale a fait grimper le dollar américain par rapport aux autres monnaies, augmentant du coup la compétitivité des exportations de ses partenaires commerciaux.
Les devises sont à la fois un mécanisme d’ajustement naturel qui re-calibre les flots de capitaux et du commerce mondial et un outil pour les banques centrales qui permet de corriger les déséquilibres mondiaux.
Depuis le début de l’automne, on semble assister en effet à une chorégraphie à grande échelle d’interventions chacune menée dans le but de prévenir une rechute économique, comme celle qui a suivi le crash de 1929, sept plus tard en 1937.
Dès que la Fed a cessé ses rachats de titres, le Japon y est allé d’un nouveau plan de relance monétaire, l’Europe a promis sa propre version de détente quantitative, tandis que la Chine a abaissé certains taux pour la première fois depuis 2012 afin de faciliter le prêt aux grandes entreprises.
Le pétrole à la rescousse
Le pétrole à la rescousse
«Le nouveau régime de prix pour le pétrole arrive à point nommé, au moment où la politique monétaire de plusieurs pays commence à se tarir. Il est difficile d’imaginer de mesure de relance d’aussi grande portée et aussi efficace que de réduire le coût du carburant pour le monde entier. Nous entrons en quelque sorte dans une quatrième phase de la détente quantitative. Elle aidera les automobilistes à consommer davantage de biens et plusieurs entreprises à réduire leurs coûts de fabrication», a déclaré Joshua Mahony, analyste du courtier britannique de devises et de métaux précieux, après la réunion de l’OPEP.
Dans son plus récent bulletin, la Financière Banque Nationale, estime qu’un prix moyen de 80$US pour le pétrole en 2015, soit une baisse de 20% par rapport au prix moyen de 2014, ajouterait 1% à la croissance mondiale l’an prochain.
Or, le pétrole léger West Texas Intermediate est tombé sous 70$US à 66,15$ US le baril et certains le voient tomber jusqu’à 60$US, avant qu’il force les producteurs aux coûts les plus élevés de réduire leur production.
Comme plusieurs de ses pairs, la Financière Banque Nationale prévoit toujours une ré-accélération économique mondiale en 2015 qui favorisera les actions et les secteurs qui bénéficient le plus de l’activité économique.
Ses secteurs préférés sont ceux de la finance pour leur évaluation raisonnable et leurs bons dividendes, ainsi que la technologie.
Ses cibles de 16 200 pour le S&P/TSX et de 2220 pour le S&P 500 laissent entrevoir un gain d’encore 7% pour ces deux Bourses, l’an prochain.
Espérons que le consensus d'une économie américaine forte et d'une meilleure économie mondiale déjouera la mauvaise réputation des opinions consensuelles.