BLOGUE. Encore une fois, l’investisseur activiste Eric Rosenfeld a choisi une entreprise de taille moyenne sous le radar des des investisseurs, le fabricant de composantes et de systèmes pour les satellites Com Dev International (Tor., CDV, 3,88 $) pour brasser la cage.
Au début de mars, la société d’investissement de M. Rosenfeld, Crescendo Partners, a dévoilé avoir accumulé un bloc de 9,33 % dans la société ontarienne, qui a connu de nombreux hauts et bas, au cours des dernières années.
Cette fois, l’intervention de M. Rosenfeld commence amicalement puisque Com Dev accepte déjà d’élargir son conseil pour y élire trois de ses représentants, David Sgro, Gregory Monahan et Colin Watson, à l’assemblée du 24 avril prochain.
Le cas de M. Watson est intéressant puisqu’il était président de Spar Aérospatiale lorsque Crescendo a fait ses premiers pas dans l’activisme en sol canadien, en 2002.
M. Watson est resté un allié de M. Rosenfeld après la vente de Spar à L-3 Communications, en 2002.
M. Watson a aussi siégé pour M. Rosenfeld au conseil du spécialiste d’imagerie numérique Dalsa, qui a été vendu à l’Américain Teledyne, en 2010.
Une vente fort probable
Une vente fort probable
Les intentions exactes de M. Rosenfeld sont encore nébuleuses concernant Com Dev puisque la société n’a pas d’énormes liquidités à son bilan à distribuer.
De plus, son titre s’échange déjà à un multiple similaire à celui de ses semblables.
Rejoint à ses bureaux de New York, M. Rosenfeld se contente de répéter qu’il cherche avant tout à créer de la valeur pour tous les actionnaires et qu’il conserve ses actions en moyenne près de trois ans. « Nos représentants s’activeront à cette tâche dès qu’ils le pourront », a-t-il dit.
Com Dev dégage toutefois des flux de trésorerie excédentaires et dispose aussi d’un crédit bancaire inutilisé de 20 millions de dollars.
Depuis 2010, Com Dev se remet lentement d’une période d’éparpillement qui a entraîné des pertes jusqu’en 2011. Son action a déjà doublé depuis avril 2012, grâce à de meilleurs résultats et davantage de contrats.
Les analystes spéculent déjà sur la vente potentielle de la société en entier ou la cession de divisions.
Même Technologies 20-20 et Forzani ont été vendues
Même Technologies 20-20 et Forzani ont été vendues
Il faut dire que même lorsque M. Rosenfeld ne réussit pas à faire élire ses représentants au conseil de sociétés dans lesquelles il a investi, les sociétés qu’il cible sont invariablement mises en vente, par la suite.
Ainsi, même s’il n’a pas réussi à faire élire trois administrateurs au conseil du concepteur de logiciels 3D de design d’intérieur Technologies 20-20, en 2010, la société de Laval a été vendue au fonds privé américain Vector Capital, en juillet 2012.
Même chose au Groupe Forzani où sa tentative de nommer de nouveaux membres au conseil a échoué, en 2009. Deux ans plus tard, le détaillant Canadian Tire avalait Forzani.
Crescendo avait conservé ses actions dans les deux cas, après l'échec de ses tentatives.
« Nous avons réussi à siéger aux conseils de 20 des 22 entreprises auxquelles nous l’avons demandé, depuis 1998. Il est vrai que la plupart d’entre elles ont ensuite été vendues », a reconnu M Rosenfeld.
M. Rosenfeld siège aussi au conseil d’Absolute Software, un concepteur de logiciels qui facilitent la gestion et la protection des ordinateurs et desv appareils obiles. En novembre, Crescendo a révélé avoir accumulé un bloc de 8 % des actions de l'entreprise de Vancouver.
Tom Liston, analyste chez Cantor Fitzgerald, avait alors indiqué que la venue de M. Rosenfeld était de bon augure pour les actionnaires. « En moyenne, les entreprises de technologie où M. Rosenfeld obtient un siège sont vendues 2,2 ans plus tard, avec un gain moyen de 62 % », avait-il alors comptabilisé.