BLOGUE. Le S&P 500 américain et le S&P/TSX torontois refusent de céder des gains, même si les Bourses connaissent un peu trop d’engouement à court terme.
Cette résilience indique que le retour aux actions s’appuie sur des fondations solides et un plus grand optimisme des investisseurs, observe Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity.
Deux facteurs de risque sont néanmoins apparus sur le radar de M. Roberge. Ils pourraient bientôt mettre la hausse boursière à l’épreuve, dit-il.
L’indice Citigroup US Economic Surprise, qui mesure l’écart entre la moyenne des prévisions des économistes et les données économiques publiées, est retombé en terrain négatif, sans que les Bourses ne sourcillent.
Au printemps de 2011 et 2012, les reculs de cet indice avaient entraîné de bons mouvements de repli en Bourse, rappelle M. Roberge. Les reculs avaient atteint 19 % en 2011 et de 9,9 % en 2012,
Un autre indicateur, qui mesure cette fois le coût pour se protéger contre les défaillances du crédit des entreprises, s’approche de la zone qui avait fait baisser les cours entre juillet et août 2011, avant la décote des Etats-Unis et encore en mai 2012, lors du dernier épisode de crise en Grèce.
Les liquidités et les profits à la rescousse
Les liquidités et les profits à la rescousse
Cette fois toutefois, les Bourses bénéficient de l’assouplissement monétaire synchronisé des banques centrales.
Ce qui fait dire à M. Roberge que les investisseurs ne devraient pas se formaliser d’un recul des marchés après une hausse de 5 % pour le S&P 500 en trois semaines, et un gain de 13 % en 2012.
Son collègue Tony Dwyer, le stratège américain de Canaccord Genuity, estime que les Bourses bénéficient d'un autre point d’appui : les bénéfices des entreprises américaines font aussi meilleure figure que prévu grâce à une hausse inattendue des revenus, au quatrième trimestre de 2012.
Jusqu’à maintenant, 14 % des entreprises du S&P 500 ont dévoilé leurs résultats. Quelque 68 % d’entre elles augmentent leurs revenus plus que prévu.
C’est un renversement par rapport aux deux trimestres précédents : les deux-tiers des entreprises avaient alors raté la cible des revenus des analystes.
Pour la première fois depuis trois ans, les analystes augmentent aussi leurs prévisions de croissance des bénéfices, indique pour sa part Ed Sollbach, stratège quantitatif chez Valeurs mobilières Desjardins.
Les analystes prédisent désormais une hausse de 13,8 % des bénéfices des entreprises du S&P 500 en 2013, tandis qu’ils prédisaient une hausse de 13,3 % il y a deux mois, précise M. Sollbach.
Si la Bourse se repliait, ce serait une nouvelle occasion d’achat, fait valoir M. Dwyer, qui prévoit que le S&P 500 s’appréciera d'encore 10 %, d’ici la fin de 2013.
« La Bourse baigne toujours dans des conditions idéales puisque les données économiques s’améliorent, mais pas trop pour inciter les banques centrales à retirer leur assouplissement monétaire », écrit-il.
Merrill Lynch : le risque d’une chute disparaît
Merrill Lynch : le risque d’une chute disparaît
Plusieurs indicateurs techniques confirmant que le marché haussier a des assises solides, Mary Ann Bartels, analyste technique de Bank of America Merrill Lynch, élimine le risque d’une rechute de 20 % et plus de la Bourse.
Le nombre de secteurs et de titres à la hausse, ainsi que leurs volumes, l’élan des cours et un indicateur de volume à moyen terme ont tous atteint de nouveaux sommets cycliques qui confirment que la remontée boursière est bien ancrée, énumère-t-elle.
L’indice Dow Jones a rejoint les autres indices en atteignant à son tour un nouveau sommet en fin de séance. Cela indique que le sommet du sous-indice des transports du Dow Jones envoie bel et bien un signal d’achat.
« Le S&P 500 est en voie de tester les niveaux de résistance de 1500-1550. Bien que le risque d’une rechute de plus de 20 % disparaît, un mouvement de repli en février est possible, après une si forte avance », précise Mme Bartels.