BLOGUE. «Les administrateurs de SNC-Lavalin sont très bien payés et ils ne font pas leur “job”. Ils doivent réaliser qu’avec la paie viennent des responsabilités. Il faut être présent. Mais il faut croire que les administrateurs de SCN-Lavalin n’ont pas le temps de s’occuper de ce qui se passe dans l’entreprise. Il semble qu’ils soient trop occupés, qu’ils ont eux-mêmes des entreprises à gérer.»
Jean Lamarre, un administrateur de sociétés qui est le fils de Bernard Lamarre, ex-pdg de Lavalin, et neveu de l'ex-pdg de SNC-Lavalin Jacques Lamarre, s'est vidé le coeur lors d’un petit déjeuner de l’Institut des administrateurs de sociétés tenu à Montréal jeudi.
«Je suis très peiné par ce qui se passe présentement chez SNC-Lavalin. Mais je suis encore plus peiné devant la tristesse de mon père, Bernard», a lancé le président de Lamarre Consultants.
Il faut dire que le thème de l’évènement était particulièrement propice à une telle sortie: la rémunération des administrateurs.
Combien faut-il payer un administrateur? Dans le cas des 100 plus grandes sociétés du TSX, la rémunération médiane varie entre 110 000$ et 120 000$. Dans les autres sociétés ce serait plutôt entre 60 000$ et 80 000$. Dans les PME cela peut se limiter à 10 000$. Et dans les OBNL… à -10 000$ «puisqu’on vous demande souvent de contribuer à la campagne de financement»!
Quand paie-t-on trop ou trop peu? On paie trop lorsque la rémunération de l’administrateur devient telle qu’il en perd son indépendance et se tait, refusant de mordre la main qui le nourrit. Quant au trop peu, il semble ne pas exister. Les panélistes ont été limpides: la rémunération n’est pas, ne devrait pas, être un critère de choix pour siéger à un CA.
Quelle forme devrait prendre cette rémunération : fixe ou variable? Et les actions: l’administrateur-actionnaire est-il un meilleur administrateur? Il semble que non… au contraire.
La conversation a naturellement glissé sur la responsabilité des administrateurs. C’est là que Jean Lamarre a pourfendu le CA de SNC-Lavalin.
Si certains se demandent encore si le CA de SNC-Lavalin a rempli son mandat adéquatement, avant et pendant la présente crise, Jean Lamarre, lui, est catégorique: c’est non!
Mais il va encore plus loin: «On dirait que les administrateurs de SNC-Lavalin ne savent pas ce que c’est de faire des affaires à l’international! Ils agissent comme s’ils ne comprenaient pas comment ça se passe.»
Jean Lamarre a beaucoup travaillé à l’étranger. Au temps de Lavalin et depuis qu’il a fondé sa firme de consultation. Il embauche SNC-Lavalin comme fournisseur pour certains mandats. Un fournisseur qui, depuis quelques semaines, lui donne bien des maux de tête, pour de raisons professionnelles aussi bien que personnelles.
Lire ma chronique précédente qui remet en question le contenu des cours d’économie à l’université.
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