BLOGUE. L’année s’achève, allons-y d’une rétrospective. Je vous propose celle des pires dirigeants de 2012. À quoi reconnaît-on un mauvais pdg ?
La réponse varie selon que vous êtes un employé, un actionnaire, un client, un fournisseur, un concurrent, un activiste ou un citoyen qui réside aux alentours de l’entreprise… ou un professeur.
Voici la liste de Sydney Finkelstein, professeur de stratégie et de leadership à la Tuck School of Business du Darmouth College et auteur de « Why smart executives fail », telle que publiée dans le Washington Post.
On y trouve quatre hommes et une femme. Deux venus du secteur techno, un de l’univers financier et deux issus des produits aux consommateurs. Ces pdg, du pire au moins pire, sont :
1-Brian Dunn, Best Buy
2-Aubrey McClendon, Chesapeake Energy ;
3-Andrea Jung, Avon ;
4-Mark Pinkus, Zynga ;
5- Rodrigo Rotia, Bankia
Parmi ce que Sydney Finkelstein leur reproche :
1-le manque de vision :
-couper les coûts plutôt que d’améliorer le service à la clientèle (Brian Dunn, Best Buy) ;
-racheter constamment des actions pour en soutenir le prix sans corriger la stratégie défaillante de l’entreprise, véritable cause de la chute du titre (Brian Dunn, Best Buy)
-dépendance à un réseau de distribution unique (Facebook) qui a fragilisé l’entreprise (Mark Pincus, Zynga)
2-la malhonnêteté :
utiliser l’argent de l’entreprise comme s’il s’agissait du sien (Aubrey McGlendon, Chesapeake Energy) ;3-le conflit d’intérêt :
démarrer un fonds privé dans le secteur de l’énergie tout en dirigeant une entreprise dans ce secteur ( Aubrey McClendon, Chesapeake Energy) ;
4-l’incompétence :
un grand talent pour le marketing, mais aucun pour les opérations (Andrea Jung, Avon) ;
5-le manque d’éthique
allégations de corruption à l’étranger ( Andrea Jung, Avon) ;
6-la fraude :
un profit de 300 millions d’euros transformé en perte de trois milliards d’euros après le départ du pdg ( Rodrigo Rota, Bankia).
Le constat : plusieurs de ces fautes sont liées à un manque de jugement. Bon nombre de chasseurs de tête m’ont confié qu’on embauche pour les compétences et qu’on congédie à cause de la personnalité. Le jugement fait partie de la personnalité d’un individu.
Les pdg cités plus haut ont manqué de jugement. Mais, ils ne sont pas seuls. Tout au long de l’année, on a assisté à un défilé d’individus au mauvais jugement. Le paroxysme étant bien sûr la galerie de personnages de la Commission Charbonneau. 2012 pour moi, c’est l’année du mauvais jugement.
Pour vous, 2012 c’est l’année de quoi et qui l’incarne ?
ME SUIVRE SUR TWITTER : diane_berard