BLOGUE. Faut-il abolir le salaire minimum ? C’est ce que propose Peter Schiff, pdg et chef de la direction d’Euro Pacific Capital . Il estime que c’est la seule façon de réduire le chômage en permettant à ceux qui n’arrivent pas à joindre le marché du travail d’y trouver une porte d’entrée. La nécessité d’introduire davantage de flexibilité dans le marché du travail (faciliter l’embauche et le congédiement ) pour lutter contre le chômage revient périodiquement. La suggestion de Peter Schiff pousse cette flexibilité à l’extrême : l’employeur devient libre d’offrir le salaire qu’il désire, sans aucune contrainte.
Pourquoi Peter Schiff parle-t-il d’abolir le salaire minimum maintenant ? Il réagit à la proposition d’Obama de faire passer le salaire minimum de 7,25$ à 9$.
Évoquer une augmentation du salaire minimum c’est mettre le doigt dans un engrenage infernal. Les partisans et les détracteurs sont aussi enflammés les uns que les autres et aucun n’est à court d’argument. Je vous résume les principaux de manière très succinte.
Pourquoi augmenter le salaire minimum est une bonne idée
Les partisans affirment qu’en augmentant le salaire minimum ont réduit la pauvreté, permettant à davantage de citoyens de gagner un peu mieux leurs vie. Ils estiment aussi qu’augmenter le salaire minimum a un effet domino et mène à un accroissement général de la rémunération. Ils affirment aussi qu’un salaire minimum plus élevé réduit le roulement, ce qui rend les entreprises plus efficaces dont plus rentables. Vous pouvez en lire davantage dans cette chronique de l’économiste Paul Krugman.
Pourquoi augmenter le salaire minimum est une mauvaise idéeLes détracteurs affirment que la plupart des emplois assortis du salaire minimum sont détenus par des adolescents qui travaillent à temps partiel et vivent encore chez leurs parents. Ce ne sont pas des pauvres. Donc, augmenter le salaire minimum ne règlerait pas le sort des pauvres et nuirait à la rentabilité des entreprises. Les tenants de cette idéologie affirment aussi qu’une hausse du salaire minimum se traduit presqu’automatiquement par une hausse du chômage. Vous pouvez en lire davantage dans cette chronique de Forbes.
Qu’en disent les études? Vous trouverez autant d’études concluant qu’une hausse de salaire minimum crée du chômage que d’étude parvenant à la conclusion inverse.
Pourquoi est-il difficile de prédire l’impact d’une hausse du salaire minimum?
La meilleure réponse nous vient du Washington Post : parce que toutes les entreprises ne réagissent pas de la même manière. Les entreprises sont beaucoup moins simplistes qu’on ne le croit. Et, elles possèdent davantage d’outils dans leur coffre qu’il n’y paraît. Voici quelques exemples.Lorsque le salaire minimum augmente une entreprise peut compenser en :
-réduisant les sommes allouées à la formation
-réduire ou retarder les hausses salariales et bonis destinés aux autres employés
- augmenter le prix de leurs biens et services
- réduire leurs profits
-augmenter leur productivité
- réduisant le roulement.
Paul Krugman résume bien la complexité du lien entre hausse du salaire minimum et hausse du chômage, « on ne peut comparer l’embauche et le licenciement d’un employé à l’achat de commodités. Des facteurs humains et sociaux entrent en jeu. C’est pourquoi une légère hausse du salaire minimum n’a pas nécessairement un impact négatif sur le taux d’emplois. » En effet, il est difficile de comparer la décision de recruter un nouvel employé à celle d’acheter n’importe que autre intrant nécessaire au processus de production. Et, surtout, d’affirmer qu’elle n’est influencée que par le prix.
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Lire ma chronique précédente sur la décision du pdg de Cisco de ne plus investir aux États-Unis si Obama ne baisse pas le taux d’imposition des entreprises.